La jeune formation suisso-américaine BMC a le portefeuille bien garni. Elle vient d’engager pour une durée de trois ans le champion du monde, l’australien Cadel Evans. Depuis l’Australie, où il se repose au milieu des siens, Cadel Evans a fait savoir qu’il était très heureux de ce changement d’équipe car il va pouvoir faire ce qu’il veut en matière de programme. La saison dernière, chez Silent-Lotto, il avait été contraint à participer à des épreuves dont il a toujours pensé qu’elles avaient nui à sa prestation sur le Tour de France. Nul doute que pour la saison 2010, il sera le maître d’œuvre de ses courses.
BMC, qui va faire de Cadel Evans son leader unique, n’est pas restée longtemps les deux pieds dans le même sabot. Pour épauler Cadel Evans, elle vient d’engager des coureurs aguerris. Les derniers en date sont : George Hincapie, l’Américain, 36 ans (ex-Columbia), qui a longtemps roulé aux côtés de Lance Armstrong dont il est le meilleur ami; l’Italien Alessandro Ballan, 30 ans (ex-Lampre) qui a perdu son titre mondial à Mendrisio, l’Allemand Marcus Burghardt, 26 ans (ex-Columbia), vainqueur de l’étape du Tour 2008 à Saint-Etienne; le Hollandais Karsten Kroon, 33 ans, (ex-Saxo Bank), un spécialiste des pavés et des classiques (deuxième de l’Amstel et à Francfort cette saison). A cette liste, il faut encore ajouter le suisse Michaël Schär, 23 ans (ex-Astana ) spécialiste du contre la montre et le norvégien Alexander Kristoff, 22 ans, un sprinter qui vient de l’équipe Joker-Bianchi, la formation qui a formé son compatriote Boasson Hagen.
Le but de BMC en 2010 est de remporter au moins une classique et un grand Tour. Pour l’heure, le Giro a lancé une invitation à laquelle l'équipe s’est empressée de répondre favorablement. Une initiative accueillie avec satisfaction par Cadel Evans qui affirme avoir besoin de participer au Giro pour pouvoir ensuite prétendre à la victoire dans le Tour.
BMC évolue en Continental-Pro et aura donc besoin d’invitation pour participer aux grandes épreuves. Pour le Giro, l’affaire est réglée de même que pour Milan-San Remo et le Tour de Lombardie puisque ce sont les mêmes organisateurs.
Qu’en est-il pour le Tour de France ?
Actuellement, toutes les équipes du Pro-Tour sont certaines de participer au Tour 2010 saufFooton-Servetto qui a succédé à Fuji (Rico). Mais admettons que cette formation soit acceptée par les organisateurs. Cela donne 18 équipes en considérant que les dossiers Astana et Radio Shack soient complets dans les jours qui viennent. A ces 18 équipes, il faut ajouter deux françaises qui ne font plus partie du Pro-tour mais sont protégées par un accord spécial. Il s’agit de Bbox et de Cofidis. Nous voici donc avec 20 équipes.
Sont en lice pour les places suivantes :
Cervelo (Hushovd, Sastre ), Vacansoleil (les frères Feillu), Saur-Sojasun (Casper, Coppel ), Skil-Shimano qui vient de perdre les français Hivert et Lemoine et BMC. Soit cinq équipes évoluant en Continentale-Pro.
Y-a-t-il de la place dans le Tour pour 25 équipes ? Assurément non.
25 équipes, c’est un peloton de 225 coureurs. C’est beaucoup trop. La sécurité n’est pas assurée. Pas plus que le logement, à moins de loger des équipes à 100 km du lieu de départ ou d’arrivée. Ce n’est pas sérieux. N’oublions pas qu’une équipe c’est un effectif maintenant de 30 personnes.
Ces derniers temps le plus grand nombre d’équipes participant au Tour était de 22 en 2003, 21 en 2004, 2005 et 2007. Il était de 20 en 2006, 2008 et 2009.
La sélection sera bien difficile à établir. Qui sera éliminée ? L’inquiétude commence à gagner certains managers.
Jean-Paul