L’orchestre lyrique de région Avignon-Provence (Olrap) est au bord du gouffre. La mairie d’Avignon bloque, en effet, une subvention de 640000€ (elle a déjà versé 500000€). Un retard qui menace la survie de la structure à en croire ses responsables.
Risque de liquidation judiciaire
Un gros risque pour l’Olrap, qui pourrait être mis en liquidation pure et simple.
« Une situation abracadabrante », de l’aveu même du délégué général de l’Olrap, nommé en début d’année par le ministère de la Culture. Avec l’homologation d’un plan de sauvegarde, en début d’année, par la justice, la structure avignonnaise pensait, en effet, avoir tourné la page de deux décennies d’ennuis financiers. Il n’en est rien.
« Les tutelles [mairie, département, région, Etat, Ndlr] y sont allés à reculons et depuis nous constatons périodiquement des réticences », déplore Frédéric Béthune. Le représentant du personnel de l’Olrap cite, pêle-mêle, les reculades du conseil général de Vaucluse et de la Région qui ont tout bonnement refusé de voter ce plan triennal, comme elles s’y étaient pourtant engagées. Elles lui ont, finalement, préféré des accords bipartites annuels en échange de leur subvention.
Un casus belli pour la municipalité d’Avignon, qui a vu dans ce revirement une « rupture unilatérale des accords ». Comble du paradoxe, elle a aussitôt gelé ses crédits, alors qu’elle était pourtant la seule à avoir entériné le plan de sauvegarde.
« Ubuesque », se désole le président de l’Olrap.
« Sans accord collectif, ce n’est pas pilotable »
Fierté mal placée ou véritable débat idéologique. Frédéric Rogier, adjoint au maire d’Avignon chargé de l’Olrap, plaide la bonne foi. « Débloquer l’argent tout de suite n’offrirait aucune vision au-delà de décembre. C’est reculer pour mieux sauter.
C’est un système sans fin. S’il n’y a pas d’accord collectif, chacun fait comme il veut, chacun fait son programme, ce n’est pas pilotable. Ça pourrait même mal se terminer », prévient-il.
« Un faux prétexte », selon le délégué général de l’orchestre.
« On n’a pas besoin que la convention quadripartite soit signée pour débloquer les fonds.
Il faut que les politiques se rendent compte que l’Olrap est en péril » martèle Philippe Grison.
Pour le président Jacques Crespy, les jours de l’Olrap sont désormais comptés. « Il faudrait que la situation soit réglée la semaine prochaine », insiste-t-il.
Le responsable en appelle au préfet de Vaucluse pour débloquer la situation.
source: ledauphine.com