De fleurs et de nuits je voudrais
De silence et d’écume de rosée et de ciel
Je voudrais ma soeur étrangère
Mon absente mon éloignée ma douce
Obstinée, ma chaude chaste corolle
Mon cristal noir mon écho prisonnier,
De sources, de monts purs et de chants je voudrais
Ma flamme lisse, mon rêve printanier
Te parer.
De regards oubliés, de mots égarés
J’aimerais, de mains végétales
De bouches plus fraîches plus glissantes
Que la rivière luisante du sommeil,
De soleil neuf et hardi,
De sourires d’enfance, de liberté,
Ma passagère, ma grâce, mon instant
De prairie éternelle, j’aimerais
Te recréer.
D’épaisses vertes forêts futures, je rêve,
De terres ignorées que recèlent tes yeux
D’étoiles à trouver au ciel de notre sang
De routes vierges promises aux signes de nos mains
De savanes joyeuses, je rêve, et de rives
Et de violentes cités, je rêve, ma voyageuse
Mon appel, mon apeurée, mon incertaine,
De mille horizons à venir je rêve
De te combler.
(Georges-Emmanuel Clancier)