Je dispose le sujet, puis capture l’image, je déplace le sujet, puis capture l’image de nouveau et ainsi de suite… Quel est donc ce curieux ballet ? Il s’agit ici du stop motion dans la pratique, petite explication…
Le stop motion est une technique d’animation image par image permettant de créer un mouvement à partir de prises de vues fixes.
Ce procédé a été utilisé pour la première fois par Émile Cohl en 1908, pour un court-métrage s’intitulant Les Allumettes animées, un titre assez évocateur pour comprendre que des petites brindilles de bois prenaient vie grâce à la magie de l’animation. On peut également citer d’autres œuvres utilisant essentiellement la technique du stop motion en ce début de vingtième siècle, comme par exemple Le Roman de Renard de Wladyslaw Starewicz, interprété par des marionnettes à taille humaine avec un rendu bluffant pour l’époque.
Will Vinton
Étant donné que la technique du stop motion requiert un lourd travail, image par image, ce procédé se voit plus facilement adaptable au format du court-métrage. Et c’est précisément un de ces derniers qui provoquera un regain d’intérêt en la matière, avec Gumbasia réalisé par Art Clokey en 1955. Ce film se pose comme une étude de l’animation de pâte à modeler et cette sous-discipline du stop motion prendra ses lettres de noblesse avec le travail accompli par Will Vinton, avec notamment Closed Mondays qui reçu l’Oscar du meilleur court-métrage en 1974. Vinton déposera sa technique sous le nom de claymation, à savoir l’animation d’objets en plasticine, une sorte de pâte à modeler pratique à travailler à destination des films d’animation.
Wallace & Gromit : Le Mystère du lapin-garou
C’est avec cette même technique que certaines œuvres se sont révélées au grand public, telles que la série des Wallace & Gromit de Nick Park et des studios Aardman Animation, ainsi que L’étrange Noël de monsieur Jack, issu de l’imagination de Tim Burton et mis en scène par Henry Selick.
Malgré le succès rencontré par ces films, le stop motion se voit aujourd’hui concurrencé par les techniques d’animation en 3D, qui sont notamment plus faciles à mettre en œuvre et qui s’imposent depuis quelques années dans les films d’animation. Ceci dit, le stop motion permet une représentation particulière qui a encore les faveurs de certains grands créateurs. La preuve en est avec la sortie en salles ce mercredi 30 septembre de Mary et Max, d’Adam Elliot, un long-métrage au rendu esthétique réussi qui laisse penser que l’animation en stop motion peut encore avoir de beaux jours devant elle.
Mary et Max
La liste des films d’animation en stop motion sur Cinetrafic permet d’avoir un large panorama de ce qui a pu se faire en la matière, avec des courts-métrages dans leur intégralité, extraits vidéo et commentaires à l’appui.