Saviez-vous que Lucky Luke était sorti dans les salles obscures ? Évidemment ! Une grosse production avec un relais promotionnel conséquent porté par le très populaire Jean Dujardin, le dernier opus de James Huth ne pouvait pas passer inaperçu.
Affiche de Lucky Luke
La reprise de ce qui est devenu une franchise Lucky Luke, avec un premier film éponyme à mettre sur le compte de Terence Hill ainsi qu’une saga de quatre longs métrages d’animation, donne l’occasion d’évoquer plus généralement les adaptations de bandes dessinées francophones au Cinéma.
Alors que le Cinéma américain adapte des comics à tour de bras depuis bien longtemps, comme par exemple la saga Superman initiée dans les années 70 ou plus récemment la saga X-men, le Cinéma français se montrait relativement timide il y a peu de temps encore quant à des adaptations issues du monde du neuvième art francophone.
Pourtant ce dernier recèle des oeuvres riches, variées et très populaires pour certaines, autant de bonnes raisons pouvant donner lieu à des adaptations cinématographiques, ou pas… Pour des raisons de maigres capacités d’investissement sur des productions ainsi que l’éternel problème de la transposition de personnages à l’était humain, certaines bandes dessinées ont plus facilement trouvé leur voie sous forme de séries animées. Quelques unes tenteront néanmoins une entrée dans le septième art sous forme de longs métrages d’animation ; citons Asterix le Gaulois en 1967, Tintin et le Temple du Soleil l’année suivante, ou plus proche de notre époque Corto Maltese, La Cour secrète des arcanes en 2002. Des adaptations fidèles aux oeuvres originales et réussies, mais ayant à chaque fois du mal à trouver leur public.
Affiche de Corto Maltese
Au delà du film d’animation, c’est de nouveau Astérix qui constituera de nouveau l’avant garde de grandes adaptations ambitieuses, avec Astérix et Obélix contre César en 1999. Pas franchement une grande réussite avec au final un film plat qui ne colle plus du tout avec l’esprit initial de la bande dessinée, mais un grand succès commercial, autant en France qu’un peu partout en Europe. Un aspect qui va encourager d’autres adaptations du même type. La suite des aventures du plus irréductible des gaulois dans Asterix & Obélix : Mission Cléopâtre (déjà plus réussi que son prédécesseur) puis Astérix aux Jeux olympiques (avec une énorme fréquentation en salles mais qui touche de nouveau le fond au niveau qualitatif), mais également toute une flopée de superproductions essayant de se faire une place dans le créneau du film d’action, à la manière des Chevaliers du ciel (le Top Gun du pauvre) ou bien encoreMichel Vaillant (une production Luc Besson où les 24 heures du Mans sont passées par le prisme de la saga Taxi). Des films qui pour beaucoup n’arrivent pas à concilier un minimum divertissement et qualité, comme cela est plus souvent le cas chez leurs homologues américains.
Il est néanmoins possible de trouver quelques ovnis ici ou là qui se démarquent. Tel est le cas de Barbarella, film témoin de l’époque de la libération sexuelle mêlant science-fiction et érotisme (que je vous conseille de le regarder lors d’une soirée thématique avec Candy deChristian Marquand, un verre de limoncello à la main -attention, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé- et en compagnie de quelques amis très ouverts… d’esprit bien sûr). Toujours dans l’univers SF mais dans un autre registre, il est également possible de citerImmortel, ad vitam, une adaptation d’Enki Bilal à partir de ses propres bandes dessinées appartenant à la trilogie Nikopol, des bd cultes et un film qui rassemblent quelques inconditionnels.
Affiche d'Immortel, ad vitam
Et alors que la bande dessinée francophone se voit de plus en plus adaptée par le Cinéma hexagonal, Hollywood s’intéresse également à celle-ci, avec notamment les aventures d’un célèbre reporter à la houppette reprises par Steven Spielberg dans Les aventures de Tintin : Le secret de la Licorne, un film qui est à venir courant 2010 et qui cache déjà deux suites (dont une sous la direction de Peter Jackson).
Preuve il en est que les bandes dessinées francophones représentent une grande source d’exploitation pour le Cinéma, même si ce dernier en fait des produits très inégaux. Ce sont ainsi tout autant de films qu’il est possible de parcourir dans la liste sur les bandes dessinées francophones adaptées au Cinéma sur Cinetrafic.