Le mot n’est pas un apprenti-vérité, mais la vérité elle-même.
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Beaucoup d’hommes portent le sommeil des rêves qu’ils n’ont pas vécus.
Beaucoup d’hommes portent le rêve des sommeils qu’ils n’ont pas vécus.
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L’horizon est à perte de moi...
Je mets la main au ciel.
Puis je me place
au dessus du haut de moi.
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Le mot est la seule véritable résultante de l’explosion d’un astre.
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Un conte vieux de tous les mondes, de tous les âges, de tous les croisements avec les ombres.
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La splendeur de la poésie est dans l’inconnaissance de la poésie.
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J’aime les villes fixées par des dunes. Par intention inconsciente.
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Les sortilèges non occultes sont les meilleurs.
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Les pires bureaucrates des mots ce sont les poètes.
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Les artistes vivent en s’opposant au temps.
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Et si le parler des pierres était un chant entendu des fées de remplacement!
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Les poètes de nos jours, qui aiment Rimbaud, sont devenus des hommes aux semelles de néant.
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Entre la vie et la mort, il n’y a pas de point, si ce n’est que pour certains, c’est le cas, tandis que pour les autres, c’est une virgule, et pour une autre catégorie de gens, c’est un point-virgule.
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Par les mains, le ciel est déjà greffé en nous, mais qui s’en soucie?
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Quel silence de la pierre auto- proclamé à la face de l’esprit ensorcelle les fées fascinées par l’ordinaire du monde?
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Suffit-il que le jour soit éclatant pour qu’il doute de la nuit et de son obscurité?
Une énigme rescapée de la vérité
ou de vérité.
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Je jure que le mot permet un va et vient conséquent entre la réalité et la vérité, entre la réalité et la vérité. D’autant que Dieu ne s’est adressé à l’homme que par la parole.
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Dieu, ce trans-mot.
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J’apparais sur mon corps.
Et je transparais dans l’idée.
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Je suis incorporé au temps, comme si j’en étais le prisonnier, mais je m’en libère sans cesse ou par la pensée ou par l’esprit ou par l’idée.
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Je suis l’au-delà du temps car je porte Dieu.
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L’homme est la partie la plus importante du temps.
Le temps est la partie la plus importante de l’homme.
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Puis-je me poser cette question idiote?
Lorsqu’on dit l’heure, ne commet pas un contre- sens, dans la mesure où il n’existe pas douze ou treize heures, mais une seule et même heure qui ne fait que se répéter?
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Nous sommes quasiment tout le temps dans la para- existentiel, par la mémoire, l’émotion, la foi et même la pensée, tout simplement.
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Je devise avec le mystère insondable de ma respiration qui a un air de famille avec le premier mouvement de l’eau dans l’univers.
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Au fur et à mesure que l’homme vit, il construit un château de temps encore plus friable qu’un château de sable.
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Ce n’est pas parce que l’homme meurt, qu’il incarne catastrophiquement le temps.
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L’homme croise le temps en emportant avec lui une brassée ou un grand courant d’air, d’un air particulier qu’on n’a pas encore identifié.
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L’homme est le temps sans espoir d’éclair.
L’homme est le temps sans espoir de retour.
L’homme est le temps sans espoir de retour d’éclair.
À
suivre...