Mercredi dernier, grâce à Stéphanie, une autre charmante Québécoise qui a emménagé dans la Ville Lumière, j’ai pu renouer – en partie – avec mes racines: je suis allée chez Schwartz… à Paris! Oui, oui, il y a bel et bien un Schwartz’s à Paris. Non, non, c’est pas une franchise de l’établissement du boulevard St-Laurent de Montréal qui rend les bedons heureux depuis 1928. Non, non, c’est «pas pareil». Mais il y a de la moutarde jaune, des gros pickles à l’aneth, du fromage Philadelphia, des bagels (plus puffy et moelleux à la Gadoua que savoureux et dense à la St-Viateur et Fairmount… mais bon… faudrait pas trop en demander!), et… ben non, pas de vrai de vrai smoked meat tendre et juteux. Plutôt du pastrami coriace. Même couleur, texture différente. Enfin… il y a un petit peu de rose fluo aux extrémités de la viande, mais comme ça ne goûte rien, on ferme les yeux et c’est nickel (j’ai une petite pensée pour mon amie Isabelle qui aime Céliiiiiiiiine en écrivant cet adjectif «français de France»… allez savoir pourquoi). Avec une pincée de mélancolie et une grosse tasse de nostalgie… on s’en accommode. Que dis-je? Avec une pincée de mélancolie et une grosse tasse de nostalgie… on s’extasie.
Sauf quand le serveur – visiblement habitué à servir des Montréalais – nous demande «Pis? Est-ce que c’est meilleur qu’à Montréal?». La question qui tue… celui qui la pose! C’est comme demander à un enfant de 5 ans: «Pis, mon père est-il plus fort que le tien?». Ou à un résident de Québec il y a quelques années (ah, pis encore aujourd’hui, probablement… C’est ce que nous verrons avec la nouvelle série de TVA ): «Pis? Tu trouves pas que les Canadiens sont meilleurs que les Nordiques?» Ou – pour ramener le tout au sujet du jour – à un Français: «Pis le pain de nos boulangers vaut-il celui des vôtres?» Sans rancune pour les boulangers Québécois… Mais j’avoue qu’ici… c’est OUFfement hallucinant pour verlaniser un peu ce billet…
La réponse est définitivement «Non… désolée, c’est vraiment pas meilleur qu’à Montréal». Ce à quoi le serveur réplique «Oui… mais on est plus sympathique et cute que les vieux serveurs de Montréal!» (Notez que je conserve un certain niveau de politesse dans le choix des termes ici…). Bon point. Mais est-ce une raison valable? Mon moi en doute. Disons qu’il trouve l’argument «carte des vins» plus efficace. Parce que bien qu’ordinaire pour Paris, cette carte des vins reste innovatrice pour un Deli
Ma grande déception face à cette soirée qui s’est déroulée un soir de semaine, c’est que le matin avant de partir pour le boulot, je n’ai pas pensé traîner mon appareil photo. Je n’ai donc aucun cliché à vous proposer. Cela dit, je trouvais absurde de vous en parler sans même vous donner une petite idée du look de la place… J’ai donc googlé des images de «Schwatrz’s Paris»… Et je suis tombée sur ce billet du blogue Italians do it Better, Paris sera toujours Paris, hélas.
En le lisant, je me suis dit que je devais être née sous une bonne étoile pour n’être pas encore si mal tombée. Côté sushis, j’avoue que Paris a des croutes (ou des algues) à manger. Je n’en ai trouvé qu’un seul «acceptable» jusqu’à maintenant et j’avoue que, par peur d’être gustativement déçue et monétairement lessivée, je lui reste fidèle quand l’envie me prend: le Planète Sushi de Bastille. En plus, ils ont un p’tit convoyeur qui réveille mon coeur d’enfant et rend le repas d’autant plus savoureux. Et un cook ADORABLE!
Mais je crois qu’une instance suprême a lu dans mes pensées au moment où j’ai songé à ma bonne étoile et a décidé de jouer un peu avec mon destin parisien pour me faire vivre la ville sous toutes ses déconfitures. Comment? En foutant dans mon chemin, vendredi soir dernier, le plus exécrable restaurant que j’aie eu «la chance» de tester depuis mon arrivée. Je tairai le nom parce que je préfère taire les abjections et me concentrer sur les bénédictions… Je dirai simplement, en guise d’excuse pour l’endroit, que l’avoue qu’il est situé près du Panthéon, un coin touristique. On n’aidait pas notre cause. N’empêche, la fenêtre était bien nantie de médailles en papiers octroyées par différents guides et critiques, la dénomination «Bar à vins» semblait admirablement honorée d’un choix de choix énuméré sur l’ardoise et les places libres se faisaient rares. Honnêtement, ça sentait l’espoir. Mais dès que nous fûmes assis, nous avons compris que cette odeur était un leurre et que nous aurions plutôt droit à un service de type «grouillez-vous qu’on serve d’autre monde».
Bon, ok. Ça va, on commence à y être habitué. On choisit donc notre menu (mais malheureusement, ils ont oublié d’indiquer qu’ils n’ont plus d’onglet de boeuf et M. Paul devra donc se contenter d’une autre partie de l’anatomie bovine) et notre vin. Un super Bourgogne à plus de 35 euros la bouteille.
Puis là, le vrai fun commence. On a d’abord droit au panier de pain du voisin. Mais ça aussi on commence à y être habitués. Certains serveurs ont la discrétion de passer par la cuisine pour faire semblant de le renouveler le contenu de la corbeille entre deux clients, mais on sait très bien que les bouts de pain se passent de table en table. Classique. Le problème dans ce resto c’est que le pain de notre corbeille jouait à la table musicale depuis le repas du midi, voire de la veille. Il aurait été parfait pour faire des croutons. Même pas besoin de le faire sécher au four!
C’est alors que le super Bourgogne à plus de 35 euros la bouteille arrive… directement sorti du congélateur! J’aime mes vins rouges bien frais. Souvent, je demande même un seau de glace pour qu’ils viennent à point (au grand dam de la plupart des serveurs qui me disent que «ça ne se fait pas»… Mais pour certaines choses, j’ai une tête de cochon…).
Cela dit, dans ce cas-ci, ça nous aurait plutôt pris un seau d’eau bouillante… ou un micro-ondes. Lorsque nous l’avons signalé à la serveuse, elle est allée voir le patron de l’endroit qui a brusquement versé le contenu de notre bouteille dans une carafe endommagée, attrapée à la volée au-dessus du bar. Deux options: soit il était convaincu que la bouteille était la source directe du refroidissement, soit il croyait que la poussière de la carafe agirait comme un nuage à effet de serre sur le vin…
Malgré tout, à mon avis, la partie la plus difficile à digérer en ce vendredi où M. Paul et moi avions tous deux soif de plaisir et de calme (parce que nous venions de faire une croix sur le bon vin), c’est le pseudo-chanteur, pseudo-guitariste, pseudo-espagno-gréco-italiano-americano-français qui est venu s’installer juste à côté de nous pour prouver à nos tympans que ça peut toujours être pire que ce qu’on croyait. La cucaracha dans le Sud, après 5 rhums et 3 margaritas, ça peut aller. La cucaracha à un millimètre de notre oreille à Paris, un vendredi soir empreint de fatigue et d’exaspération, ça peut pas aller…
Le lendemain, pour nous réconcilier avec la vie gastronomique parisienne, nous avons donc opté pour une valeur sûre: mon cher Planète Sushi! Nous avons d’ailleurs eu la chance d’assister en direct à la naissance d’un nouveau sushi aux allures de pelouses de 3 mois (sans les pissenlits). Exquis. Ce soir là, j’avais prévu le coup et je peux partager quelques clichés de cette soirée…!
Le fameux sushi poilu, né le 29 août 2009.
Le petit convoyeur qui rend mon coeur d'enfant heureux!
Deux écrans plasma nous offrent un magnifique spectacle «en direct de leurs cuisines»...
Le fidèle cook qui, jusqu'à présent, était sur place toutes les fois où j'y suis allée!.
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