Lyon est définitivement un concours à part. Un de ces concours, où, sans trop savoir pourquoi, on se sent bien, presque à la maison. Un concours où l’on n’est pas forcément presser de partir le soir. Passer trois jours au cœur de cet Equita’Lyon suffit à comprendre pourquoi tous les cavaliers français, mais aussi étrangers, considèrent cette épreuve comme l’une des plus belles au monde. L’ambiance y est différente. Peut-être par la disposition des tribunes qui transforment la piste en une véritable arène où les cavaliers se sentent soutenus par près de 6000 spectateurs connaisseurs chaque soir. Un plaisir aussi par les gens qu’on y rencontre dans les allées (ou ailleurs) et qu’on a grand plaisir à revoir. Et puis au-delà du côté sportif, il y a aussi le salon où les pratiquants doivent se régaler et faire fumer la carte bleue et enfin le spectacle du vendredi et samedi soir. Un spectacle équestre of course avec cette fois la présence de la chanteuse Julia Migenes accompagnée par un grand orchestre symphonique et des chœurs.
Et je ne peux décemment pas finir de vous parler de cette ambiance si particulière, sans crier un grand merci à Marie-Charlotte, Stéphanie et Flavie de l’agence Communiquez et Jessica et Pascal pour l’agence R B Presse, pour leur accueil et leur gentillesse. Cette édition 2009 n’aurait pas eu la même saveur sans quelques mémorables agapes et quelques discussions, certes un peu surréalistes mais ô combien plaisantes…
Côté sport, le spectacle fut aussi omniprésent avec notamment un divin barrage lors du Grand Prix de dimanche. Sur un virage très serré, l’allure des cavaliers ressemblait à celle d’un Valentino Rossi sur sa moto quand le genou touche terre et qu’il cherche à prendre l’angle le plus fermé possible. Du grand sport. Et peu importe que la réussite n’ait pas été française avec pour seule grosse satisfaction la septième place du champion de France Olivier Desutter. Kevin Staut, notre nouveau champion d’Europe (voir opération recyclage plus bas), n’a lui pu faire mieux que 17e. Une seule faute mais rédhibitoire à ce niveau d’excellence.
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Voilà, c’était en théorie mon dernier rendez-vous équestre pour le journal (je dis bien en théorie). Les trois ans passés dans cet univers qui ne m’était pas du tout familier, m’ont fait rencontrer des gens passionnants, des gens qui ont su me faire découvrir puis aimer cette discipline (bon, j’ai rencontré aussi des cons, mais ça c’est inévitable quel que soit le domaine). Comme tous les milieux, celui des sports équestres est rempli de codes qu’il s’agit d’abord de déchiffrer pour espérer pouvoir ensuite le comprendre et l’apprécier. Comme je le répète souvent, ce milieu de l’équitation, peut parfois sembler très hermétique et replié sur lui-même. Il l’est d’ailleurs. Mais dès que l’on parle "passion", on retrouve des traits communs à toutes les disciplines de la plus populaire à la plus huppée. Que l’on pratique le tennis de table, le squash, le tir à l’arc, le combiné nordique, le dada ou je ne sais quoi, le sport a cela de si particulier qu’il génère une flamme commune à tous. Une flamme où se reflète toute l’énergie, tout l’investissement, tout l’amour que l’on porte à sa discipline. Avec parfois les excès qui l’accompagnent. Mais cette flamme m’a toujours fait vibrer. Une flamme qui brûle parfois mais éclaire toujours.
Cette flamme brille aussi dans les sports équestres. Les quelques personnes que je cite ci-dessous m’ont aidé à l’apprécier. Que ce soit du côté de la fédé (Marie, Jennifer, Karine, Gautier), de mes confrères avec des coucous particuliers en premier lieu à Céline et Kamel d’Equidia dont la passion pour les dadas est admirable et qui se battent réellement comme des fous pour offrir aux Sports équestres l’exposition qu’ils méritent, Astolfo de l’AFP et son compère Guy de Ouest-France, André le roi du complet (allez Montpellier), Christophe qui plus qu’un photographe est aussi un artiste, Christelle de L’Eperon (et Missmas évidemment), Patrice de Cavadeos TV, Florence ex Le Monde, Marc et Delphine d’ex Sports Equestres, Vincent de Grand Prix, l’adorable Alban du Cavalier Romand, et plein d’autres que j’ai toujours eu plaisir à retrouver en salle de presse. Je ne sais pas s’ils viennent sur ce blog mais amical salut aux sportifs bien entendu avec les entraîneurs nationaux Gilles Bertrand de Balanda d’abord puis Laurent Elias en CSO, Alain Francqueville en dressage et bien sûr Thierry Touzaint en concours comple et leur stafft. Les cavaliers ont également tous joué le jeu pendant ces trois ans. Impossible de n'oublier personne dans toutes personnes que j'ai eu plaisir à rencontrer. D'autres noms me viennent comme ça à l'esprit, Mme Danièle Mars, par exemple. Merci à tous. Sincèrement.
Mais que les gens du dada n’espèrent pas non plus se débarrasser de moi comme ça… Pas question de tirer un trait sur ce "réseau" certes professionnel mais surtout amical. Je vais continuer de jeter un œil avisé sur toute l’actualité du dada. Et je tacherai de profiter de la moindre fenêtre de tir pour venir vous embêter avec qui sait, une caméra ou un micro.
Rendez-vous de toute façon à Paris-Nord-Villepinte pour le Gucci Masters, du 10 au 13 décembre. Au regard du plateau qui sera présent avec tous les meilleurs du monde et la finale du Top 10, le spectacle s’annonce là aussi grandiose. Alors pas question de manquer ça !
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Je profite néanmoins de cette occase pour vous recycler le papier paru dans L’Equipe de dimanche. J’étais allé à la rencontre de Kevin en début de semaine pour voir ses conditions de travail dans les Ecuries d’Ecaussinnes, près de Charleroi en Belgique, où il est installé depuis plusieurs mois. C’était aussi l’occasion de faire le point sur les éventuels changements induits par son nouveau rang. Voici donc le papier.
Staut tient bon la barre
Sacré champion d’Europe l’été dernier, le Français a parfaitement digéré son nouveau statut.
NAAS – (BEL), de notre envoyé spécial,
Le brouillard peine à se lever sur le petit village de Naast, au cœur de la province wallonne du Hainaut, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Bruxelles. Seul le bruit du claquement de sabots d’un cheval au pas vient rythmer le silence. Derrière la porte du manège, Kevin Staut, vingt-huit ans, est à cheval depuis 6h30. Aussitôt son sacre européen décroché à Windsor, il a quitté la région nantaise et est venu s’installer ici, dans ces belles Ecuries d’Ecaussinnes, équipées d’installations très modernes (lampes chauffantes, tapis de marche, plusieurs carrières…). Le transfert ne devait durer que quelques mois mais il envisage déjà de prolonger son séjour. Maître des lieux, Christophe Ameeuw, célèbre marchand de chevaux et organisateur du prochain Gucci Masters de Paris (10-13 décembre), a accueilli le Français à bras ouverts. "Je me sens bien ici, c’est reposant, confie Staut. Mes chevaux décompressent entre deux concours et peuvent retrouver leur marque. Cette situation centrale leur épargne aussi une journée de transport par semaine." Aux petits soins pour les douze chevaux amenés par le cavalier, Séverine et Laurence, ses grooms, l’ont suivi. Vincent Gaudin, son vétérinaire est aussi là. "Ma seule attache, c’est mon équipe, explique Staut. Peu importe l’endroit où on s’installe."
Cet après-midi, lorsqu’il entrera en piste, en selle sur Kraque Boom, le speaker le présentera aux 4500 spectateurs comme le champion d’Europe. Nouveau statut, nouvelle vie ? Pas vraiment. Certes, la séance de dédicaces organisée hier sur le stand du Comité régional Rhône-Alpes faillit tourner à l’émeute devant l’empressement des groupies. Les sollicitations sont également un peu plus nombreuses. "J’ai même fait un shooting de mode pour le magazine Sports et Style, raconte le numéro 9 mondial. Huit heures à faire des photos avec des tops modèles... Je suis à 200% dans mon métier, mais j’aime aussi voir ce qui se passe ailleurs. A condition que ça ne pénalise pas mon travail." Des ajustements mais pas de changement radical donc. Réputé pour être un gros bosseur, Staut est toujours le premier, à l’aube, à se mettre en selle. "C’est un sacré bon type, glisse le Suisse Grégoire Oberson, également installé à Naast. Des mecs qui ont eu le melon, on en a pourtant vu." "Dans ce métier, si tu chopes la grosse tête, tu reviens vite les pieds sur terre, explique Staut, impressionnant de détermination. Ce titre européen n’est en aucun cas une finalité. Je vais évidemment en garder plein d’images. Au retour de Windsor, le pilote de l’avion a par exemple annoncé au micro ma présence dans l’avion. C’était sympa. Mais c’est du passé et je préfère me tourner vers le futur."
Venu en Belgique à la demande de son employeur, le Haras du Hus, désireux de faciliter le commerce des chevaux dans une zone plus propice aux transactions, Staut relativise l’impact de son succès estival. "Même si le titre a ouvert quelques portes, il n’y a eu pas de révolution, raconte-t-il. Mon objectif est surtout qu’il puisse permettre au monde du jumping d’aller de l’avant. Cette réussite doit donner confiance à toutes les équipes de France. Elle doit montrer aux propriétaires qu’il est possible de garder un cheval. Et qu’avec de la confiance et de la patience, on peut vivre une sacrée belle aventure."
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. C’est parti pour les Championnats du monde de squash au Koweït. Symboliquement, ces Mondiaux marquent aussi le début de ma nouvelle mission puisque sur lequipe.fr, est paru samedi un papier que j’avais fait en allant voir Greg avant qu’il ne prenne l’avion, le tout accompagné d’une vidéo extraite de la matinale de L’Equipe TV. De la vraie synergie ! Voici le lien de cette brève ICI, alors n’hésitez pas à aller cliquer histoire encore une fois de faire grimper les stats de ce type de traitement de l’info en lequel je crois beaucoup pour l’avenir. Pour le sport (Gaultier, Lincou et Lavigne ont déjà passé le premier tour, toutes les infos ici www.sitesquash.com
. En hockey sur gazon, dans le tournoi qualificatif à la Coupe du monde qui se déroule toute la semaine à Lille, les Français ont déjà grillé un petit joker en concédant le nul samedi face à la Pologne. La victoire ce dimanche face à l'Italie (3-0), les maintient néanmoins dans la course à cette unique première place qui pourrait les envoyer en Inde, l'année prochaine. Suite des rencontres à partir de mardi.
. Gros succès populaire une fois de plus pour les Internationaux de France de badminton qui se disputaient à Coubertin, à Paris. Arrivée avec plein de doutes, notre n°5 mondiale Hongyan Pi a atteint les demi-finales avant de logiquement chuter face à la Chinoise n°1 planétaire. Pour les autres Tricolores, il va encore falloir bosser avant les prochains Championnats du monde qui auront lieu dans un an, à... Coubertin et qu'il ne faudra pas manquer. www.badzine.fr. En rink-hockey, les Françaises ont hélas perdu leur titre européen, battues en finale par l’Espagne (3-0).