Comme nous l'a fait remarquer Jacques Morice dans sa critique de Télérama sur Micmacs à tire-larigot, le mot rétro vient de rétrograde.
Néanmoins, je décide de bien différencier les deux, rétrograde c'est vieux, désuet, péjoratif, rétro c'est "vintage", c'est cool ! J'aime le rétro, dans la mode, la musique, la photo, la déco et le cinéma de Jean-Pierre Jeunet.
Le petit dernier n'est certes pas son meilleur, mais ce fut un grand plaisir de se délecter à nouveau devant l'esthétique du papa d'Amélie Poulain et de l'extraordinaire (au sens littéral) Délicatessen. Le pitch et la promo n'ont pas lieu d'être, car l'univers de Jeunet devrait être une évidence, et la seule raison d'y courir.
En effet tous les codes du metteur en scène étaient réunis : personnages atypiques, coloris patinés (les verts, rouges et oranges contrastés), la musique, Paris tiraillée entre les années 50 et les années 2000, le scénario farceur (loufoque mais bien ficelé !), de la poésie et encore de la poésie, et Dominique Pinon.
C'est un des seuls réalisateurs français à avoir vraiment un monde fantaisiste propre à lui, et le seul à employer des "gueules". Même Danny Boon que je n'appréciais pas vraiment, que je craignais même de voir prendre une place dans ce monde drôle et touchant, m'a convaincu. Il n'en fait ni trop, ni trop peu, en prenant la voix d'un Bourvil.
Un des seuls également à rendre justice aux seconds rôles, et cette fois-ci un casting impeccable autour du Ch'ti et André Dussolier ; Yolande Moreau, Jean-Pierre Marielle, Julie Ferrier, Omar Sy....
Les américains ne s'y trompent pas, ils en sont les premiers fans, car à sa filmographie est compté Alien la résurrection, et l'ancien acolyte de Marc Caro s'est même offert le luxe de refuser la réalisation d'un Harry Potter...
Alors si vous ne faites pas partie de ceux agacés par le sépia des images, allez le voir et vous prendrez de la vitamine C par intraveineuse. Je suis sortie de la séance avec la "banane", et comme d'habitude il a réveillé la gosse qui est en moi, (même si elle ne dort qu'à moitié...).
Mais aussi, par ordre chronologique....