L’oiseau est solitaire on ne le voit jamais
Sauf s’il sort faire ses courses à Ecomarché
Ou se tire en vitesse bosser sur un chantier
Car il est sans emploi et passablement fauché.
Le mainate, beau volatile apprivoisé
A fait toutes les manifs premier rang SVP
Et vit désormais sans une tune et cloitré
Dans deux pièces loué dans une ville paumée.
Il répète souvent le même chant lancinant
De souvenirs nostalgiques racontés avidement
Et sans un rond désormais il se croit surveillé
A cause de ses nombreuses activités passées.
Le sacré militant ne parle pas souvent
Mais si tu passes le voir même s’il n’a rien à boire
Il te tiendra la jambe jusqu’à vraiment très tard
En véritable moulin d’innombrables histoires.
Et ça se bousculera en très gros rangs serrés
De longs souvenirs désordonnés variés
Dans un grand discours tonique et échevelé
Comme si toute sa vie vraiment en dépendait.
Le mainate embraye prêt à t’emmener
Et t’emporte partout où il veut sans caler
Et même si t’es pressé la main sur la poignée
Complètement emballé il va tout raconter.
L’époque des amis, des femmes et des procès
Et des nombreux pays qu’il a tous visités
Des incroyables rencontres qu’il peut énumérer
Et des fameuses manifs auxquelles il se rendait.
Un vrai roman photo et une belle épopée
Conservés en mémoire par un oiseau ‘habité’
Qui contera toujours de très bonne volonté
De magnifiques aventures au parfum suranné…
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