Et si tout ne tenait qu'à un fil?

Je ne parle pas de la vie des pantins mais de la situation économique mondiale. Vendredi dernier, juste après l’annonce des résultats US la bourse parisienne était prise d’une bouffée d’optimisme, soufflet aussi vite retombé que les ardeurs eroico-romancées de l’ancien président auvergnat (mais auvergnat pour de vrai lui).

Vous allez me dire que je suis un chouilla grincheux ce matin et vous n’aurez pas tord. Cependant si la santé de l’économie mondiale pouvait tenir à la seule orientation de mon humeur quotidienne, soyez assurés chers lecteurs que je prendrais sur moi de me doper consciencieusement pour assurer les plus values de nos gentils tradeurs et les emplois de nos salariés français bessono-nationaux.

Oui mais voilà, il semblerait que tout ne soit pas si simple.

Nous avions pourtant accueilli le sauveur du monde et du capitalisme avec la dévotion propres à ceux qui assistent à un miracle. A grand coup d’euros (on parle d’un peu plus de 500.000€) notre omni président était allé chercher la paix des braves et l’accord tant espéré sur la moralisation du capitalisme. Pshhhhhhhhh. Le grand Jacques, un peu inquiet depuis quelques jours – sauriez vous pourquoi? – n’aurait pas dit mieux.

Aujourd’hui, la proportion des emprunteurs dont le score FICO est inférieur à 660 (l’échelle va de 300 à 800) est revenu à des niveaux supérieurs à celui de 2008. Marianne2 à la suite du Devoir s’en inquiète. A raison.

La grande différence avec l’été 2008 n’est pourtant pas mince. A la débandade de l’immobilier des particuliers vient aujourd’hui se greffer une chute assez dramatique de l’immobilier commercial. Les banques prêteuses sont désormais susceptibles de passer à la trappe dès lors que les défauts de crédits vont se multiplier. ah attendez, on me glisse dans l’oreille que c’est déjà le cas, la banque CIT vient de passer l’arme à droite (oui aux EU des amériques on ne passe rien à gauche c’est bien connu).

Deuxième effet kiss cool, la garantie des emprunts est dorénavant assurée par les trois institutions en pleine forme que sont Fannie Mae, Freddie Mac and Ginnie Mae. Renflouées à grands seaux d’argent public, les deux premières sont quasiment déjà exsangues.

Loin de moi l’idée de jouer les cassandre, mais une petite voix qui n’a rien à voir avec ma double personnalité me dit que tout cela ne sent pas très bon. L’odeur du sang ça n’attire que les tradeurs et les requins.