Éditeur : Ramsay
1ère édition : 2009
Nb de pages : 150
Lu : Novembre 2009
Ma note :
Résumé :
À trop scruter les astres pour le compte du roi, l’astronome a oublié de sonder sa propre vérité. Devenu aveugle, il renonce à la vie de cour pour mener une existence libre et vagabonde sur la côte, avec son chat pour seul compagnon. Il trouve un ami inespéré en la personne d’un gardien de phare et croit en finir avec l’errance. Mais seuls les rois décident du sort de leurs sujets…
Voyage dans le temps et l’espace des mots, cette fable interroge le lecteur sur la vacuité et les abus du pouvoir, mais aussi sur ces choix inéluctables qui transforment, en un instant, une simple vie d’homme en destin assumé.
Dans une écriture fluide, enluminée de références médiévales, un récit sensible et profond sur l’amitié, l’amour et l’accomplissement de soi.
Mon avis
Voilà un livre très court que je viens tout juste de finir. L’astronome aveugle est une sorte de conte à l’écriture raffinée et délicate, au style élégant, suave, anachronique. Une écriture comme on en croise rarement de nos jours, dans un français poétique qui fait de la lecture de cette fable un vrai plaisir. La langue est ici manipulée avec soin, au service d’une histoire simple, d’un personnage qui a le temps d’être attachant malgré la relative brièveté du texte.
Peu de personnages habitent le récit. L’astronome, son chat et le gardien de phare en sont les principaux. Devenu aveugle et par conséquent se sentant inutile et déplacé dans une cour royale, l’astronome entame une nouvelle vie, accompagné de son chat, une vie faite de voyages et de découverte, avec pour seul fil conducteur, la mer, dont il suit scrupuleusement le murmure des vagues.
Au fil de ses pérégrinations le long du littoral il finit par rencontrer un gardien de phare solitaire, fruste, mais au cœur d’or et à l’âme généreuse. Leur cohabitation débute sous les meilleurs auspices jusqu’à ce que la destinée des deux compagnons les rattrapent.
Le vieil astronome, qui de longues années interpréta les étoiles sans y croire pour plaire à son roi, prend un chemin plus en accord avec ses convictions lorsque la cécité le prive de son talent. Mais son amitié avec le gardien et sa nouvelle vie seront interrompus par des événements qu’il sait inéluctables.
Il m’est difficile de parler de l’histoire sans trop en dévoiler, le nœud de l’intrigue en est tout l’intérêt, le sens de l’histoire prend toute son ampleur dans le dénouement, qui je dois le dire, m’a prise au dépourvu.
Le final est particulièrement émouvant. On devine une filiation spirituelle entre le gardien et l’astronome, deux univers, de rangs sociaux opposés qui se retrouvent dans leur humanité, débarrassée des croyances et des superstitions, libérée du désir de gloire et de reconnaissance.
Le récit s’achève donc sur une note puissante de liberté, voire de libération, avec la transmission de valeurs essentielles.
Un très beau texte, remarquablement écrit, et un thème qui me touche particulièrement, et je ne parle pas seulement de la présence du chat, remarquablement bien traité, qui bien sûr me parle aussi, et pas qu’un peu