Thérapie anti-douleur

Dans un hôpital, deux soeurs, aux relations tendues, et leurs frères se réunissent au chevet de leur père, atteint d'un cancer en stade terminal. A l'ombre de sa mort, au fil des heures, les trois enfants font le bilan de leur propre vie : les occasions manquées, les rêves auxquels on a renoncé, les sacrifices, les malentendus, les règlements de compte avec ce père absent, les blessures profondes, ... mais peu à peu les langues se délient et les armures de façade se fissurent. En décalage avec eux et leurs univers, une femme africaine se tourmente sur le sort de son fils, hospitalisé dans la même chambre.
Sur la scène, à droite, la chambre d'hôpital avec le père alité ; à gauche, une salle d'attente où se confrontent les différents personnages. La mise en scène met tantôt la lumière sur la chambre, où chaque enfant devra faire face à son père, tantôt sur la salle d'attente où les destins se croisent - jusque-là tout va bien - mais parfois sur les deux à la fois ; et même si les acteurs s'efforcent de ne pas se couper la parole, il est parfois difficile pour le spectateur de suivre deux actions en même temps, et cela rend l'ensemble un peu brouillon.
Ce point négatif mis à part, cette pièce de Laura Forti ne laisse pas indifférent, alternant moments comiques et moments plus graves. A un moment, je ne n'ai pu retenir mes larmes : sans doute me suis-je projetée dans un futur inéluctable - mais le plus loin possible j'espère - où je me retrouverai au chevet de mon propre père.
Thérapie anti-douleur est à l'affiche à La Manufacture des Abbesses jusqu'au 11 novembre.