Chirac et Villepin: Le retour des dinosaures !

C’est étonnant cette capacité que nous avons de regretter le passé, forcément meilleur et en conséquence les hommes qui l’incarnent !

Tenez, deux exemples au hasard : Chirac et Villepin !

Le premier est resté 12 ans Président de la République et les commentaires qui ont accompagné sa sortie ont été unanimes pour dire en substance « tout ce qu’on retiendra de positif de ses 12 ans à l’Elysée c’est sa position contre la guerre en Irak, le reste ce sont des promesses non tenues, des reculades et des conneries comme la dissolution ou le référendum européen raté ».

Maigre bilan !

Mais ce n’est pas tout !

Même s’il est fort peu probable, par la grâce de son successeur, qu’il soit un jour condamné pour cela, Jacques Chirac traîne un nombre de casseroles faramineux derrière lui, entre les chargés de mission de la mairie de Paris, les frais de bouche colossaux sur le dos de cette même Mairie, les HLM toujours de Paris, la Sempap, les lycées d'Ile de France, la cassette de Mery ou encore l’affaire Clearstream à laquelle il n’est probablement pas tout à fait étranger, ça fait beaucoup !...avec tout ça il y a de quoi ouvrir une quincaillerie !

Pourtant, le voilà confortablement installé à la tête du classement des hommes politiques les plus populaires !!!…étonnant non !

Quand au second, il suit le même chemin !

En voilà un, qui ne peut se prévaloir de rien, sauf d’être l’homme à abattre de Sarkozy !

Il n’a jamais été élu, entre un CNE inefficace et un CPE mort-né qui s’est avéré politiquement désastreux, son bilan politique est plutôt maigre et il n’y a pas de quoi crier au génie !

Certes son discours à l’ONU contre la guerre en Irak fera date, certes l’homme porte beau et a indéniablement de la prestance, mais pour autant il m’étonnerait que Villepin passe à la postérité pour son action en tant que premier ministre !

De plus, il est quand même sur le banc des accusés et même s’il n’est pas (encore) déclaré coupable au grand dam de Sarkozy, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est mis en difficulté dans une affaire qui ne l’honore pas !

Pourtant, cet homme qui n’a jamais été élu, archétype du technocrate intelligent mais distant, fier, imbu de lui même, clairement loin d’une certaine réalité ….non seulement fait le faraud en se proclamant quasiment candidat en 2012, mais il bénéficie d’une popularité certaine: 53 % de bonnes opinions chez les ouvriers, 53% chez les "non diplômés", 61% chez les ruraux et plus étonnant, sinon plus gênant 59 % les sympathisants du MoDem !

En tout état de cause, Chirac comme Villepin bénéficient d’une côte largement supérieure à celle de Sarkozy !

Ce qui est paradoxal, c’est que ce même Sarkozy s’est fait élire sur le thème de la « rupture » avec le passé c’est à dire de la rupture avec … Jacques Chirac et Villepin, brutalement relégués au rang des dinosaures de la politique.

Et voilà que c’est le retour des dinosaures !

Ah ce Chirac comme on le regrette !
Ah ce Villepin, comme il est beau, élégant, cultivé et souvenez vous comme il a résisté face aux belliqueux américains de Bush !

Avec pour faire bonne mesure, « Ah, de vrais Gaulliste ces 2 là !!! »…au moins en ce qui concerne la taille, il est vrai que Chirac (1métre 90) et Villepin (1mètre 93) sont plus proches du Général de Gaulles (1mètre 93) que le petit Sarkozy (1mètre 3568), mais pour le reste, que reste t'il de de Gaulles chez ces 2 là ???

Pourtant, difficile d’expliquer ces bons scores autrement que par ce que sont ces 2 hommes, c’est à dire une représentation du passé que Nicolas Sarkozy a réussi l’exploit de faire regretter !

Une époque ou les discours tenaient lieu de politique, ou nos dirigeants été grands et de belle allure, ou le président …présidait et ou le premier ministre gouvernait, une époque également ou il ne fallait toucher à rien pour ne pas déplaire aux uns ou aux autres, enfin, la belle époque quoi !!!

Malheureusement, s’il y a bien un révélateur de l’échec de Sarkozy, c’est bien cela, la popularité de personnes qui n’ont qu’un seul mérite, celui d’être fondamentalement différent de ce qu’est Nicolas Sarkozy et de la rupture qu'il a voulu incarner !