Les relations de Total, groupe pétrolier qu'il n'est plus nécessaire de présenter, avec l'Etat sont assez "intéressantes". On se rappelle qu'il y a peu, l'Etat a octroyé 7 millions d'euros à Total, en plein procés de l'Erika et dans l'indifférence générale, pour passer, sans débat et sans étude préalable, à la production d'agrocarburants de 2ème génération. Cette fois-ci, l'Etat a accepté de participé à la communication de la fondation Total. Martin Hirsh et le Groupe Total ont en effet signé un partenariat au terme duquel le groupe pétrolier contribuera à hauteur de 50 millions d'euros à un "Fonds d'investissement des expérimentations pour les jeunes".
A la lecture du dossier de presse qui met en avant les efforts de la société Total en faveur des jeunes, il apparaît cependant que les 50 millions seront investis d'ici à 2014 et seront principalement consacrés au financement.... de permis de conduire. Sachant que les voitures roulent encore majoritairement au pétrole, l'opération n'est pas totalement blanche pour Total. Si je soustrais de cette opération le coup habituel d'une campagne de communication, l'opération est au contraire tout à fait profitable pour Total dont l'image a été particulièrement chahutée en 2009, marquée par une litanie d'accidents, parfois mortels, sur ses sites industriels. D'autant plus profitable que dans une campagne de communication habituelle, il est difficile de mettre sur une même photo, le PDG de l'annonceur avec un Ministre.
Tout cela est d'autant plus surprenant que si la société Total se sert de ses relations au plus haut niveau de l'Etat, elle ne défend pas précisément la politique officielle du Gouvernement.
Ainsi, dans un entretien récent au Financial Times repris par l'AFP, le PDG de Total n'a pas hésité à déclarer : "Les gouvernements doivent évaluer les besoins de la planète en termes d'énergie et arrêtez de dire que l'on va développer les énergies solaires et puis s'apercevoir que ce n'est pas suffisant", déclare-t-il au quotidien britannique.
Plus encore, M de Margerie n'a pas hésité, à la veille du sommet de Copenhague et alors que les scientifiques multiplient les alertes sur la crise climatique, à affirmer : "Le carbone n'est pas l'ennemi, c'est la vie".
Ce genre d'affirmations sont bien entendu irresponsables mais le plus important est qu'elles donnent le sentiment qu'elles émanent d'une entreprise qui continue à avoir manifestement un certain sentiment d'impunité.
Pour vous informer sur la campagne de Greenpeace, c'est ici
Copenhague: le patron de Total met en garde contre une carence énergétique (AFP)