Je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale de Boris Vian,

Par Mango
Je mourrai d’un cancer à la colonne vertébrale
Ce sera par un soir horrible
Clair chaud parfumé sensuel


Je mourrai d’un pourrissement
De certaines cellules peu connues
Je mourrai d’une jambe arrachée
Par un rat géant jailli d’un trou géant


Je mourrai d’un éclat de voix
Crevant mes oreilles
Je mourrai de blessures sourdes
Infligées à deux heures du matin
Par des tueurs indécis et chauves


Je mourrai sans m’apercevoir
Que je meurs je mourrai
Enseveli sous les ruines sèches
De mille mètres de coton écroulé


Je mourrai nu ou vêtu de toile rouge
Ou cousu dans un sac avec des lames de rasoir
Je mourrai peut-être sans m’en faire
Du vernis à ongles aux doigts de pied
Et des larmes plein les mains


Je mourrai de voir torturer des enfants
Et des hommes étonnés et blêmes
Je mourrai rongé vivant
Par des vers je mourrai les
Mains attachés sous une cascade


Je mourrai un peu beaucoup
Sans passion mais avec intérêt
Et quand tout sera fini,
Je mourrai
Je mourrai d’un cancer à la colonne vertébrale de Boris Vian
 Faute d'avoir pu lire un roman de Boris Vian ce mois-ci, en même temps que les blogueuses du Blogoclub, j'ai choisi ce poème pour ce dimanche de Toussaint!
Les amateurs de poèmes du dimanche sont ici, chezCelsmoon,