Dans une lettre adressée à son homologue français, Bernard Kouchner, le ministre iranien des affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, se veut inflexible : l'Iran ne renoncera pas à ses travaux nucléaires, et "des sanctions unilatérales supplémentaires" de la part des Européens seraient vouées à l'échec.
La démission d'Ali Larijani, remplacé par Saïd Jalili, un responsable de moindre rang issu du ministère iranien des affaires étrangères et proche allié de M. Ahmadinejad, n’ a pas empêché la tenue des entretiens prévus à Rome, ce mardi 23 octobre, entre le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, et une délégation iranienne. Mais sa teneur ne paraissait susciter aucune once d’optimisme. Même si les Iraniens assurent « miser sur la négociation ». Ce blocage qui engendre un grand désarroi alors que l’administration Bush multiple les avertissements.
Si aucun progrès n'est enregistré à l'issue de la rencontre entre MM. Solana et Jalili à Rome, le scénario d'un accroissement des sanctions à l'ONU deviendra probable, estiment des diplomates. Bernard Kouchner a soumis la lettre iranienne à l’appréciation de ses partenaires européens.
Ce trouble européen pourrait aussi avoir des répercussions sur l'adoption de sanctions au niveau de l’Union, ainsi que le réclame la France auprès de ses partenaires. Les réticences initiales de l'Allemagne et de l'Italie, notamment, pourraient être levées.