Loi sur le tourisme: "Le Temps" s'est arrêté une journée à Crans-Montana

REVUE DE PRESSE - Le projet de loi sur le tourisme en Valais fait débat, notamment sur ce blog, mais on en parle aussi hors du Valais. Il y a quelques jours, c'est Le Matin qui consacrait une page titrée "ça castagne dans les montagne"; aujourd'hui c'est Le Temps qui est venu chez nous prendre la température, une page entière titrée "Examen de conscience à Crans-Montana".
"Quelques badauds en bottines, collés comme des sangsues aux vitrines de luxe de la rue du Prado. Une poignée de golfeurs venus taper les dernières balles avant que la neige ne bâillonne leurs clubs au garage. Crans-Montana est un grand désert au milieu de l’automne valaisan", écrit Xavier Filliez qui met l'agitation autour de la loi votée le 29 novembre face à ce calme en station.
Notre petit symposium des rues, poursuit le journaliste, pourrait commencer par un slogan à l’américaine, servi par le directeur de Crans-Montana Tourisme, Dominique Fumeaux: «Des boissons au cola, il y en a plein. Mais la force de frappe du Coca, elle est unique. La loi veut cette force de frappe pour le Valais.»
Xavier Filliez s'est rendu ensuite dans un hôtel. Extrait:
Sur les moquettes anciennes et canapés rembourrés de l’hôtel Belmont où trônent comme des parrains Amédée Duc et son fils Alain, président des hôteliers de Crans-Montana, cet objectif s’apparente pourtant rapidement à de l’angélisme. La loi se tromperait de cible. Pour deux raisons. D’abord parce qu’elle «fera payer une seule catégorie de personnes, les hébergeurs professionnels et propriétaires de résidences secondaires, alors que tout le monde bénéficie du tourisme». Plus encore parce qu’elle ne remédie pas à «la pauvreté des infrastructures», diagnostiquée par Amédée Duc comme étant le vrai déficit du tourisme valaisan. Il cite l’exemple de Crans-Montana – «plus de curling, pas de centre sportif, pas de piscine digne de ce nom» – mais croit pouvoir généraliser le constat à l’ensemble du canton. Autrement dit: «La publicité, c’est bien joli. Mais il faut d’abord que le client soit content de l’offre.» Investir, investir et investir encore: voilà la triple tâche publique qu’une juste loi devrait forcer ou du moins inciter.
Plus tard dans la journée, le correspondant valaisan du Temps prend le café chez Gerber, avec Jérémie Robyr:
Jérémie Robyr est un des pères de la nouvelle loi. Président de Valais Tourisme, il fut aussi président de Montana. Le renouvellement des infrastructures en stand-by, demande Xavier Filliez: «Elles le sont avant tout parce que le territoire est administré par six communes, mais les choses vont en s’améliorant depuis qu’elles se sont regroupées en association. Et ce n’est pas un phénomène cantonal.» Par ailleurs, si rien n’est fait pour contrer la baisse inéluctable des taux d’occupation, la situation virera à l’irrémédiable. «Les infrastructures sont dimensionnées en fonction des pointes. Or, aujourd’hui, si leur croissance est plus rapide que l’augmentation des nuitées, la charge des communes sera insoutenable.»

Après un passage auprès du promoteur Gaston Barras qui ne tient pas à s'exprimer, un moment passé avec un Milanais rencontré sur le golf  - «Crans-Montana est connu. Le Valais… non, il ne l’est pas vraiment. Il a beaucoup à apprendre de régions comme l’Engadine ou le Tyrol» - , Xavier Filliez fait les boutiques. Il termine ainsi son article: Ces deux commerçantes qui ergotent sur le pavé sont sceptiques parce qu’«on ne sait pas où ira l’argent. Il règne un flou qui nous poussera sans doute à voter non. Les manifestations faites ici et qui fonctionnent bien sont organisées par des privés. Pourquoi donner plus d’argent aux offices du tourisme?»
Et bien, cette dernière citation nous faire voir que certains n'ont pas compris grand chose au travail des offices du tourisme... Mesdames, faites donc l'effort de vous renseigner pour ne pas rester dans le flou!

• Source: article du Temps ici en ligne, article du Matin par là