Ça ne fait pas (encore) grand bruit, mais 27 représentants des États et gouvernements réunis hier soir à Bruxelles viennent de permettre au traité de Lisbonne d’entrer en vigueur au 1 er janvier prochain, puisque Vaclav Klaus, le Président tchèque, a obtenu « une dérogation à la charte européenne des droits fondamentaux afin d’empêcher que les Allemands des Sudètes expulsés en 1945 puissent obtenir réparation ».
Une adhésion sous la pression des seuls intérêts financiers trans-nationaux a-t-elle vraiment une valeur ?
Je me souviens non sans amertume comment on a perverti le vote irlandais… Peuple dont j’étais si fier. Et combien la volonté des français, telle qu’elle s’est si clairement exprimée à l’occasion du référendum du 29 mai 2005, a été honteusement bafouée.
Ce vote était pourtant plus éclairé qu’on ne le pense généralement dans les élites, et s’appuyait pour beaucoup d’entre nous, gens de gôche, sur la faiblesse des dispositions à caractère social de ce traité, qui ne nous prémunissait en aucun cas contre la spoliation des droits des plus humbles… La suite l’a prouvé, et nous sommes en train de la vivre. Et nous le payons tous les jours (très) cher… L’histoire nous a donné raison.
Car toutes les institutions qui sont en train d’être détruites avec la complicité active et jubilatoire du kaiser Nicolas au nom de la nécessaire mise en conformité avec les normes européennes et de celui de la fin des monopoles de certains organismes publics, y compris dans des milieux qui devraient de par leur nature échapper aux contraintes libérales de rentabilité et de mise sur le marché, le sont sous l’impulsion de cette Europe là…
Quand un pays, une nation, un regroupement de gouvernements, se construit contre la volonté populaire, sur des bases aussi saines que les seuls intérêts financiers, ou le déni des règles démocratiques, et non pas sur des valeurs communes, où va l’Europe ?
Car moi aussi, l’Europe, je l’aime, et je la veux. Mais pas celle là : cette Europe là n’est pas la mienne.
Résistance !
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