La semaine passée la BCE a laissé ses taux directeurs inchangés , le principal d'entre eux restant à 3.75%.
Ceci montre que l'institut d'émission européen intégre dans sa fonction de réaction la croissance économique de la zone euro.Mais le fait-il suffisamment ?
A fin 2007, on peut anticiper un taux directeur de 4% à 4.25%; C'est un niveau qu'il aurait été souhaitable de ne voir atteint qu'à fin 2008. L'idée d'une reprise solide en Europe paraît encore trop optimiste.Les ménages ont toujours des anticipations plutôt négatives. Si en début d'année, les perspectives d'investissements, notamment en France sont très bonnes, cela fait de nombreuses années que les débuts d'années sont prometteurs et pleins de bonnes perspectives, pour se terminer assez lamentablement.
La plus grande prudence est nécessaire dans la conduite de la politique monétaire. Les citoyens ont perdus bien des illusions sur l'Europe, à cause des gouvernements nationaux qui ont promis monts et merveilles, et mettent sur le compte de l'Europe leurs propres erreurs.
La BCE est le seul organisme à pouvoir mener une politique cohérente, qui ne soit pas empétrée dans les problèmes de gouvernance d'une Europe à 27, en panne de ses institutions et de projet.
Ceci n'est pas inscrit dans les statuts de la BCE, mais fondamentalement, la responsabilité de la Banque Centrale dépasse le cadre habituel de la politique monétaire, et comprend le regard que les peuples de l'union peuvent avoir sur la pertinence de la construction européenne.Rapelons que beaucoup voient dans l'Euro le responsable de la situation économique désastreuse de ces dernières années, alors qu'une telle situation s'est rencontrée bien avant l'euro, et que l'Euro a permis d'avoir des taux très bas depuis son instauration, ce qui était ce que l'on pouvait en attendre:des taux adaptés à la situation économique.