Cela n’a rien à voir avec le livre de Guillaume Musso. C’est juste une interrogation, une question que je me suis posée à moi même, samedi matin, appuyée à une rembarde sur le quai du métro, Ligne 1, en regardant s’étaler la paresseuse nonchalance de l’automne sur le Port de l’Arsenal.
Et après ? Après, les mois qui viennent de s’écouler et sur lesquels, je viens de refermer la porte, en donnant un double tour de clé dans une serrure déjà rouillée. J’ai soupiré d’aise ou de malaise, ou les deux à la fois. J’aime bien cette phrase de Goethe “Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va”. C’est moi, l’Instable qui cite et écrit ça. Oui, car j’ai toujours su ce que je voulais être, même si cela peut vous surprendre, sauf que…
Oui, sauf que je me suis embarassée la vie et l’espace de ma courte existence de choses et de gens qui n’en valaient pas la peine. J’ai perdu du temps à toujours être “gentille”. Parfois, souvent, il m’est arrivée de me débattre, de me révolter mais toujours, je revenai, je pardonnai. Je n’ai jamais su pratiquer de véritables exérèses…
Le hasard et ses jeux auxquels je m’adonne et je m’abonne m’a prise par l’épaule et a pointé du doigt toutes ces choses qui prouvent que j’ai perdu mon temps. Et que me reste-t-il, sinon, ce lancinant sentiment de solitude très déstabilisant ? J’entends, dans les rangs, murmurer le mot vide. Non, il me reste au contraire, une formidable envie d’en découdre avec mon passé bringuebalant.
Oui, et après ? Après la guerre, après les doutes, il va falloir construire sur des ruines les bases d’une vie nouvelle. Cela ne sera pas facile, mais je laisse au temps le soin de faire les choses, sans violence et sans précipitation. Je me suis débarrassée ces dernières semaines de scories polluantes et encombrantes… En un mot, je respire……Je vais mieux, cela se voit. Bien sur, aucun cliché de moi ici même, mais dans mes albums personnels, je m’en suis rendue compte. Cela ressemble à cet automne paresseux, nonchalant, au bord des eaux mornes de la Seine avec en arrière plan, l’implaccable urbanité parisienne et son rythme trépidant…
Et après ? Je vous laisse deviner.