"A première vue, Joe Goffman a tout pour lui : un magnifique appartement dans les quartiers chics de Manhattan, des aventures
sentimentales en série, une décapotable dernier cri et des dollars comme s'il en pleuvait. Ce jeune auteur a très vite rencontre le succès avec son premier roman, Bush Falls. Directement
inspiré de son adolescence passée dans une petite bourgade du Connecticut, ce best-seller ridiculise les moeurs provinciales de ses ex-concitoyens, dénonce leur hypocrisie, leur étroitesse
d'esprit et toutes leurs turpitudes. Mais le jour il est rappelé d'urgence à Bush Falls au chevet de son père mourant, il se retrouve confronté aux souvenirs qu'il croyait enfouis à jamais. Face
à l'hostilité d'une ville entière, rattrapé par les fantômes de son passé, Joe va devoir affronter ses propres contradictions et peut-être enfin trouver sa place...
Editions 10/18, Collection "Domaine étranger",
2008.
ISBN : 978-2-264-04508-9
412 pages
Titre original : "The book of Je"
Traduit de l'américain par Nathalie Peronny
Mon avis :
Cela fait plusieurs semaines que ma critique de Le livre de Joe et je me décide enfin, certainement à cause de cette insomnie qui me frappe ce frappe pour la terminer.
Joe est un homme qui a tout pour être heureux : une belle ascension sociale, de l'argent gagné grâce au succès de son roman Bush Falls adapté ensuite au cinéma. Doutant de ses talents littéraires, Joe y dévoile une partie de son âme. La crise cardiaque de son père l'oblige à retrouver l'univers de son enfance si critiqué dans son oeuvre et c'est avec hostilité que les habitants de Bush Falls et son frère vont l'accueillir. Cette bonne vieille bourgade ultra-conservatrice n'a pas changé : Les matchs de basket et foot rythment la ville, le coach de l'équipe a un rôle légendaire, les retrouvailles quotidiennes autour du petit déjeuner ou du déjeuner dans le bar du coin, l'hypocrisie au sens propre du terme quant aux relations avec les autres et la peur de se dévoiler aux autres sans faux-semblants.
Quant à Joe, il doit affronter avec ce retour forcé la partie de lui-même qu'il le fuit depuis son adolescence : le suicide de sa mère, entre autre, la difficulté d'être ado et différent dans une ville de pure tradition et mentalité américaines, ses relations familiales plus ou mois tendues avec son père et indifférentes avec son frère. Il va devoir grandir et s'interroger sur l'aigreur qui le ronge depuis toutes ces années. Accepter enfin son enfance blessée. Accepter que l'argent gagné grâce son roman ne l'a rendu pas plus heureux.
Les thème abordés dans Le livre de Joe sont nombreux et je précise qu'il se situe dans les années 80, même 86 si je ne me trompe pas. Le thème de l'homosexualité y est évoqué. Un écrivain peut-il tout dire, tout écrire sur autrui ? L'argent et la fuite guérit-il les blessures du passé ?
Le livre de Joe est un bon roman. Les ingrédients tels que l'intelligence de l'écriture, sa finesse, la pertinence des dialogues, une bonne d'humour et d'ironie y sont présents outre l'histoire, cela le rend très très attractif.
J'ai aimé ce roman et ai avalé les pages les une après les autres presque sans m'interrompre et le côté amérique profonde y est parfaitement décrite, trop parfois, à la limité de la caricature. Je l'ai aimé. Point.