En attendant le retour probable des Strokes dans le courant de l’année 2010, son leader incontestable et incontesté Julian Casablancas se distingue avec un premier album solo jouissif et déroutant, sorte de voyage spatio-temporel en Technicolor.
Baptisé Phrazes For The Young en hommage à un livre d’Oscar Wilde, le premier opus de Julian Casablancas sans les Strokes se déguste comme un bon dessert. Sucré et mielleux, court et intense, envoûtant et diabolique, le disque associe souvent guitares et synthétiseurs pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Après avoir sauvé le rock au début des années 2000 avec le culte Is This It, le chanteur au style nonchalant semble décidé cette fois-ci à se détacher de toute étiquette imaginable, allant même jusqu’à s’essayer au gospel sur l’excellent 4 Chords of the Apocalypse ou à la musique orientale au début du morceau Ludlow St.
Armé de son grain de voix si particulier, il parcourt les 8 titres de l’opus avec un certain génie et parvient toujours à trouver les mélodies idéales pour accompagner des textes très personnels, comme sur Out The Blue où il clame : “Je fais du shopping, donc je suis la cause”. Avec ce disque pour le moins addictif, Julian s’éloigne quelque peu du répertoire de son groupe d’origine mais prend un chemin tout aussi intéressant en dévoilant ses influences les plus profondes.
Reste à savoir si le fils de John Casablancas, fondateur de l’agence de mannequins Elite, interprétera les chansons des Strokes lors de sa prochaine tournée mondiale. Il sera notamment de passage sur la scène parisienne du Bataclan le 8 décembre 2009. En attendant, le chanteur frappe un grand coup avec cet opus et fait mieux que ses compères Albert Hammond Jr ou encore Fabrizio Moretti qui ont également tenté leur chance en solo avec plus ou moins de succès.