Ici, on n'a pas pour habitude de savonner la planche de notre bon monarque. Bien au contraire, chacun d'entre nous ici salue quotidiennement ses intuitions géniales et ne résiste pas à la pertinence de ses royales saillies. Florilège de ses dernières fulgurances : déclarer magistralement coupable un accusé qui n'a pas encore été jugé. Imposer divinement son rejeton pressé à la tête d'un des pôles financiers les plus puissants d'Europe. Répéter subtilement mot pour mot à neuf mois d'intervalles le même discours face à nos paysans inquiets. Ressortir brillamment des vieilles rengaines pétainistes en mixant sans vergogne terre et identité nationale. Se défouler superbement en trépignant de colère sur ses proches collabos. Et last but not least, dilapider merveilleusement les deniers de l'état par temps de crise et de dette pharaonique.
Dire qu'il y a encore des fâcheux pour s'offusquer sur le train de vie de notre guide (si peu) spirituel. Ils n'admettent pas, ces envieux, que son altesse agitissime puisse exiger une somptueuse douche princière pour ses nobles ablutions. Ils se gaussent, les moqueurs, de sa sudation excessive relative à une activité hors-norme. Ils ne se rendent pas compte, les ingrats, que le monumental sommet de l'UPM (Usage intensif de la Poudre aux yeux Médiatique) était un évènement considérable, à classer de par sa répercussion sur les destinées de la planète, entre l'élection d'un gros judoka à l'assemblée et la sortie d'une reprise de Dylan par un octogénaire suranné en duo avec la première dame de France.