“J'aimerais tant voir Chiracuse“, c'est ce que semble vouloir une juge d'instruction qui vient de signifier le renvoi en correctionnelle du citoyen Chirac. Les faits reprochés ne sont pas anodins et encore moins fictifs. Frère Jacques nous invitait à manger des pommes en 1995, la juge d'instruction Simeoni parait plus portée sur l'orange, certainement le fruit d'une longue et redoutable réflexion mûrie à point.
Chirac en politique c'est un peu comme le grand prix de l'arc de triomphe, un bourrin sorti de nulle part mais dressé avec le poing. Longs chants entonnés dès ses débuts par Marie-France galop, voire Garaud quand il s'agissait de provoquer des hémorragies chez l'adversaire politique devenu un peu trop envahissant. Giscard se souviendra que l'histoire le donnait gagnant dans la deuxième à 52 contre 48 mais Marie-France ne laissant jamais tomber, la course paisible sur le plat se verra agrémentée d'une multitude d'obstacles, tous aussi traîtres les uns que les autres. Chirac, ou le grand bond avec une chaussure noire, aura même droit à un dresseur de première pour suppléer la vipère au sang froid. Pierre qui roule pour Chirac sera l'assurance de voir Juillet toute l'année, gage de fortes chaleurs et grosses suées pour quiconque se mettra en travers, et courir de travers n'est pas chose aisée à part peut être pour un crabe ou un alcoolique anonyme de chez Ricard.
Juillet/Garaud, grands bonimentors devant l'éternel pouvoir, modèleront leur pantin. Jacques sera leurs voix, leur idéal politique, leur intime convection capable de diffuser l'énergie ainsi transférée. L'imminence grise deviendra rapidement radieuse pour ce croquant qui s'affranchira des brides et autres mords pour chevaucher seul, cigarette au bec et des envies de pouvoir plus marquées que ne le serait une chair au fer rouge. Enfanté du fiel il en sera leur fin. Le tandem Juillet/Garaud se verra remercier par un Chirac plus que jamais émancipé et aimant anticiper. Apprendre à démarcher seul le mènera à créer le RPR, repaire de truands te faisant le sac à main armée, une certaine idée du service rendu à la personne, mix entre action et civisme.
Marcher seul c'est casse gueule, sur des oeufs faut être fakir. Chirac subira la défaite, le désert, la trahison. La solitude ça n'existe pas mais lui l'inventera. Chemin faisant voire malfaisant, il trouvera une piaule sur Paname, modeste bicoque pour s'exercer aux subtilités du pouvoir que confère le suffrage universel. With a little help from his friends, Paris sera sa putain. Mairie à tout prix sera chose faite. Ses fidèles deviendront des complices, ses proches des collaborateurs lançant des appels d'offres pour marchés parfois noirs. Paris sera toujours Paris, l'argent coule à flots et l'agent détourne la tête ou en croque. Les fans et les enfants de la Chiraquie d'abord, financement occulte du parti, abus de bien social, abus de pouvoir, emplois fictifs, tel est l'arsenal déployé au service d'une cause juste et fédératrice, faire du RPR un étal dans l'état.