Le documentaire en fête à AGADIR

Fort du succès de sa première édition, le Festival international du film documentaire d'Agadir revient pour souffler sa deuxième bougie du 10 au 14 novembre prochain. «Il s'agit d'une grande fenêtre ouverte sur le monde, d'un outil d'éveil civique et d'un moyen d'éducation de la population et du monde », c'est ainsi que Nezha Idrissi, directrice du festival, présente son petit bébé. Considéré comme le premier évènement qui célèbre le genre
sérieux du cinéma, le Fida'Doc s'annonce sous le signe d'un développement humain et économique, qui soit juste et durable au sens le plus large. Ceci, à travers une programmation qui rendra hommage au XXe anniversaire de la convention des droits des enfants, et à une journée entière dédiée aux enjeux de la biodiversité. «Ce sont là les deux temps forts de cette deuxième édition», enchaîne Nezha Idrissi.

A travers sa programmation éclectique, le Fida'Doc compte créer une réflexion d'amélioration de ce genre cinématographique. Il est ainsi une manifestation à caractère professionnel, de dimension nationale et internationale, un rendez-vous incontournable pour les hommes du cinéma du Sud et du Nord. Comme à l'accoutumée, le menu prévoit une compétition internationale qui oppose une douzaine de films produits en 2008-2009 issus d'horizons géographiques, linguistiques très différents. Véritable carrefour culturel, le Fida'Doc réunit des opus venus des quatre coins du monde. En parallèle avec la compétition, il connaîtra des programmations thématiques qui dévoileront une sélection de films qui trouvent un écho dans le travail quotidien associatif local de la société civile marocaine dans son ensemble. Les organisateurs, soucieux de partager les festivités avec tous les habitants d'Agadir, mettront de nouveau en place la Caravane numérique ambulante qui sillonnera les différents quartiers de la commune urbaine de la ville et de ses environs.

Festival engagé et citoyen, le Fida'Doc prévoit des séances d'éducation à l'image destinées au public scolaire de la ville. Ce volet vise principalement à éduquer le regard de plusieurs centaines d'élèves, en leur fournissant des clés pour mieux comprendre le langage des images diffusées sur le grand comme sur le petit écran.

Les étudiants d'établissements supérieurs, profiteront, quant à eux, des ateliers sur le documentaire. Ecriture, production, tournage, montage…sont les étapes du processus de fabrication du documentaire qui seront décortiquées et étudiées par les cinéastes en herbe venus partager l'expérience des professionnels du Fida'Doc.

Du côté des professionnels, le festival réserve aux producteurs et réalisateurs marocains l'occasion de bénéficier de l'expertise de professionnels étrangers sur leurs projets, et ce, par des journées professionnelles. En effet, un appel à projets documentaires a déjà été lancé depuis longtemps en partenariat avec TV2M mais rien n'a encore été reçu. « Je trouve cela désolant. Nous offrons une grande opportunité à de jeunes réalisateurs mais personne ne répond présent. C'est grave ! », déplore Nezha Idrissi. Si vous faites donc partie de ces jeunes désireux de se perfectionner, ne ratez pas l'occasion.

Un festival à objectif écolo.
La table ronde de cette année sera consacrée aux «enjeux de la biodiversité». Ce sont les associations ACEA et ASAYS qui ont décidé d'organiser cette table ronde consacrée au domaine de l'environnement, en partant de l'exemple concret de la protection de l'arganier dans la région Souss-Massa-Drâa. Cette manifestation préparée en partenariat avec Natureparif, l'Agence régionale pour la nature et la biodiversité en Ile-de France, le ministère de l'Agriculture, la fondation Mohammed VI pour la protection de l'arganier et le RARBA (Réseau des associations de la réserve biosphère arganeraie), accueillera de nombreux acteurs du tissu associatif local concerné, mais aussi des scientifiques et des élus de différentes collectivités locales marocaines et françaises.


Par Khadija SMIRI | LE MATIN