1/ La relation systémique
Je pense qu'il faut commencer par ce point important, votre enfant n'est pas isolé. Vous l'éduquez, votre conjoint aussi, vous avez des interactions avec votre fille ou votre fils. Mais vous n'êtes pas seuls. Votre enfant voit aussi un instituteur ou des professeurs, qu'il apprécie plus ou moins bien d'ailleurs. Et il a des copains et des copines qui ont également des interactions avec lui. Tout cet environnement social l'influence, qu'il s'en aperçoive ou non.
D'où ce principe: que sa volonté de travailler vienne de lui, et non pas des autres. C'est plutôt dur à admettre mais vous ne pourrez jamais contrôler tout l'environnement de votre enfant, c'est quasiment impossible et surtout cela ne se pourrait qu'à très court terme. Il aura des professeurs plutôt irritants et peu intéressants, il pourra côtoyer des camarades avec des "facilités" comme on dit et qui ne travaillent presque jamais et pourtant s'en sortent... Alors il faut que votre enfant ne soit que très peu influencé par ces circonstances extérieures. Il faut que tout vienne de lui. Mais comment? Comment vous pouvez faire?
2/ L'éducation par une méthode
Vous, personnellement, êtes-vous motivé quand vous êtes au travail ou que vous devez faire une corvée à la maison, et que vous savez que vous pourriez faire des choses plus intéressantes et qui serviraient plus vos projets personnels? Normalement non. Pour votre enfant c'est la même chose. Surtout si vous l'obligez à travailler alors qu'il pense que cela ne lui sert pas à grand chose ou qu'il préfère faire des activités avec un bénéfice plus concret.
Beaucoup pensent qu'il faut forcer leur enfant à travailler et qu'il y prendra goût de lui même plus tard, mais c'est une erreur. Justement c'est en le forçant que vous lui enlevez tout le mérite personnel de se mettre au travail. Il ne le fait pas pour lui, il le fait pour vous. Et question plaisir personnel, motivation, mérite et même entente dans la famille ce n'est pas le meilleur.
Vos soucis envers son avenir ne sont souvent pas les siens malheureusement. Il faut communiquer avec lui de sorte qu'il comprenne et ressente ce que vous lui dites. Il faut créer chez lui une envie de travailler, car il saura que ça lui apportera quelque chose. Et votre rôle, c'est d'amorcer cette envie... Et franchement, quoi de mieux qu'une éducation qui le rende autonome?
Mais des exemples valent mieux que la théorie pour exécuter ce concept.
3/ Exemples
- Parlez son langage, de ses centres d'intérêts. Si il s'intéresse aux jeux-vidéos, il faut lui demander des choses précises sur ses jeux favoris, et voir où sa logique ou son raisonnement peuvent être sollicités. Ensuite il faut lui souligner que ce qu'il apprend dans telle ou telle matière peut lui servir à être plus malin et développer ses capacités. Si elle ou il s'intéresse au membres du sexe opposé, servez-vous en, dites à votre enfant (ou adolescent dans ce cas là) qu'il peut devenir quelqu'un d'admiré et plus malin que les autres en parlant mieux, en ayant des connaissances permettant d'engager des conversation sur n'importe quoi et intéresser le jeune homme ou la jeune fille etc. De préférence, parlez d'objectifs concrets pour lui, et modérez les "travailles pour que tu ais un bon travail plus tard", qui sont dans leur tête à milles années lumières de leurs préoccupations actuelles.
- Si il a tendance à s'opposer à tout ce que vous dites, soit, servez-vous en. Et dites lui que vous doutez qu'il puisse arriver à travailler tout seul et de façon autonome pendant une semaine, car vous êtes sûr qu'il n'est pas encore assez mûr pour cela. Il s'opposera très certainement à vous, et voudra vous prouver le contraire.
- Mettez les choses au clair dans son esprit. Votre souci principal est qu'il n'y arrive pas dans la vie et qu'il échoue dans les études. Dites le lui. Ensuite demandez lui si il préfère que l'on le "pousse" un peu de temps en temps parce qu'il ne se sent pas encore assez mûr, ou que l'on lui fasse confiance pendant trois semaines et qu'il nous montrera ce dont il est capable seul. Cette méthode a le mérite de l'obliger à choisir: soit il accepte que vous le poussiez un peu de temps en temps quand c'est nécessaire, soit il affirme être autonome et vous le prouver. Dans les 2 cas, il ne pourra plus vous reprocher votre attitude puisque ce sera lui qui l'aura choisie. Et si il s'avère qu'il n'est pas autonome pendant les trois semaines car il n'a pas progressé, alors votre intervention sera justifiée et il le sait, car il aura pris cette résolution tout seul.
- Il sait qu'il faut qu'il travaille pour réussir, et lui laisser le choix dans sa manière d'opérer pour travailler lui enlève une bonne part de dégoût pour l'effort. Vous pouvez lui suggérer que si il trouve une méthode de travail efficace qui lui est propre, il gagnera du temps pour faire d'autres activités et du même coup sera plus performant à l'école et dans ses études. Il aura alors moins de retard et de travail à faire pour rattraper ce qu'il ne fait pas maintenant. Faites lui imaginer le plaisir d'avoir une méthode de travail qui lui permette d'économiser du temps et des efforts pour faire ce qu'il désire. Les gens fonctionnent au plaisir ne l'oubliez pas. Et il faut que dans son esprit, aucune autre manière d'agir ne soit plus intéressante que de trouver une méthode efficace, maintenant.
- Encouragez tout progrès, surtout dans sa méthode de raisonnement. Si une de ses copies de math n'est pas terrible, demandez lui comment il a raisonné. Si la méthode est bonne et qu'il y a eu juste des erreurs "d'inattentions" comme on dit, félicitez le pour sa manière de raisonner qui est très bonne. Ensuite dite lui que son prof ou instit ne peut pas savoir si il a bien raisonné, et qu'il note le résultat final. Demandez lui si il sait comment faire pour que ces fautes d'inattentions ne se reproduisent plus. Si il trouve tout seul, demandez lui comment il fera la prochaine fois pour ne plus se faire avoir. Si il ne sais pas, demandez lui de vous appeler pour un peu d'aide si il ne trouve pas en y réfléchissant. Toute faute de sa part doit paraître facile à corriger par ses démarches et son analyse. Et félicitez le pour ses efforts de perfectionnement.
- Étiquetez votre enfant quand vous le pouvez. C'est le point le plus important. Cela signifie que pour tout raisonnement qui est bien fait, toute initiative de sa part, tout travail autonome, dites lui qu'il est intelligent, malin, autonome et qu'il fait et fera parti des "grands" de ce monde car il réussira tout ce qu'il entreprendra (y compris les jeux-vidéos, la séduction ou sa popularité). Il faut que ce soit un trait de personnalité que vous décriviez chez lui, et que de préférence ces récompenses verbales soit les plus officielles possible, qu'il y ait du monde autour. Et c'est encore mieux si c'est écrit. La conséquence de ce comportement est que votre enfant s'attribuera complètement ses efforts, comme s'il s'agissait d'un trait de sa personnalité. Car il se dira que tout son travail vient de sa volonté de réussir, de sa nature même. Et pour cela, évitez de récompenser des bonnes notes par exemple avec des cadeaux conséquents et matériels, vous lui donneriez une raison de travailler extérieure à sa personnalité. Il ne le ferait plus pour lui, il le ferait pour les cadeaux, et dés qu'il n'y aurait plus de récompenses extérieures, vous savez ce qui se passera.
Je vous ai donné là des points importants. L'éducation des enfants pour les motiver n'est pas une chose facile, loin de là. Il faut être ouvert, curieux et avoir la volonté de faire des efforts. Un peu ce que vous voulez enseigner à vos enfants n'est-ce-pas? Avec ces qualités, des résultats concrets peuvent apparaître en peu de temps, pour votre bonheur personnel, et le bonheur de ceux qui auront appris à grandir avec vous.
Je vous souhaite bon courage pour la suite.
Publié pour vous par DELIVRE Alexandre