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Les 75 principales anomalies
Libellés : DOSSIER JUDICIAIRE
Publié par Fabienne Boulin (fille de Robert Boulin)
mardi 20 novembre 2007
1. Les lividités cadavériques sont dans le dos, ce qui est incompatible avec la thèse officielle : elles auraient dû apparaître sur le ventre ou en dessous des genoux, preuve
infaillible que la mort n'a pas eu lieu dans l'étang Rompu.
2. Le ministre se serait noyé dans 50 centimètres d’eau après absorption de Valium, connu pourtant pour diminuer la volonté. Il est reconnu qu’on ne se suicide pas au Valium, qui
plus est dans 50cm d’eau à 12°.
3. Dès 9h45 une dépêche AFP annonce la mort de Robert Boulin par suicide aux barbituriques, mais aucune trace de barbiturique ne sera jamais retrouvée ni sur les lieux, ni dans
les analyses. A 12h le Procureur de Versailles parle de suicide. Au journal télévisé de la mi-journée sur Antenne 2, Danièle Breem raconte le suicide aux barbituriques en détail. Pourtant, à
cette heure là, aucun médecin n’a encore examiné le corps.
4. Les photographies de l’identité judiciaire révèlent que Robert Boulin porte une entaille à la limite du poignet et de l’avant-bras droit. Or, il a été démontré que celui-ci ne
s’était fait aucune blessure à cet endroit jusqu’au départ de son domicile. Ce fait n’a donné lieu à aucune analyse ou expertise. L’ordonnance de non-lieu ne fait même pas état de cette
blessure.
5. Il est noté une absence de vase et de boue sur le bas du pantalon et sur les chaussures, ce qui indique qu'il n'a pas pu entrer dans l'étang par ses propres moyens.
6. Des épitaxies (saignements de nez) [en fait, il s'agit d'épilapsies] sont constatés à la sortie du cadavre de l’eau, ce qui est la preuve de coups portés
antérieurement à la mort.
7. Le médecin appelé sur les lieux signera le certificat de décès sans examiner le corps qui avait déjà été installé dans l’hélicoptère, pour son évacuation.
8. Le corps reste plusieurs heures à l’hôpital de la Salpetrière en attendant une ambulance pour l’emmener à l’Institut médico-légal (IML).
9. Le corps arrive nu à l’IML.
10. Le Procureur de la République ordonne que l’autopsie de crâne ne soit pas pratiquée.
11. Le Procureur ordonne la recherche de traces de projectile, mais pas des fractures éventuelles, alors que le visage du mort ressemble à celui d'un boxeur.
12. L’analyse des blessures au visage n’est pas faite.
13. Les enquêteurs ne s’intéressent pas à l’étrange position en « coffre de voiture » du corps, avec les jambes légèrement repliées et un seul bras levé, dont les rigidités
semblent cassées.
14. Le corps est retrouvé bouche fermée, ce qui va à l’encontre d’une logique de suicide par noyade.
15. Le pharynx, le larynx et la langue ont été enlevés sans être examinés. Puis, ils ont disparu.
16. L’analyse anatomopathologique des poumons, qui est pourtant l’examen déterminant en cas de noyade, n’est pas réalisée.
17. Aucune recherche de diatomées (micro-organismes à la surface de l’eau) n’est effectuée, ce qui aurait pu permettre de certifier, en cas de noyade, le lieu exact de
celle-ci.
18. Le diazépam (principe actif du Valium) retrouvé dans le sang de la victime, a pour effet de neutraliser la volonté. Il est souvent utilisé sur des victimes pour commettre des
viols et abus de blancs-seings. Aucun tube de comprimés de Valium n’a été retrouvé alors que les analyses ont démontré que la boîte de sucrettes, seule retrouvée sur les lieux n’avait jamais
contenu de Valium.
19. Aucune trace des comprimés de Valium ne sera détectée, ni dans l’estomac, ni dans le tube digestif comme cela aurait dû être le cas en cas d’ingestion de comprimés. Aucune
autre explication ne sera fournie sur la provenance de trace de Valium dans le sang du ministre.
20. Non-réalisation, lors de l’autopsie de « crevés », c'est-à-dire d’incisions dans les téguments et les muscles qui permettent de retrouver les traces d’hématomes profonds ou
les traces de piqûres afin de déterminer si un produit a été injecté à la victime de son vivant.
21. Il a été procédé à l’institut médico-légal, à des soins de thanatopraxie et d’embaumement, sans que la famille en soit informée. Cet acte réalisé par l’IML est contraire aux
lois françaises.
22. Alors même que la bouche est fermée et les rigidités formées, les maxillaires du cadavre sont solidarisés à l’IML, sans que la famille en soit informée.
23. Voyant le visage tuméfié de son mari, Colette Boulin demande pourquoi le visage est abîmé, la police lui répond que c’est à cause de l’autopsie. Or, aucune autopsie du crâne
n’avait été pratiquée sur ordre formel du Procureur. Les enquêteurs chercheront ensuite à faire croire que cette autopsie n’aurait pas été pratiquée à la demande de la famille.
24. Après exhumation à la demande de la famille (16 novembre 1983), la seconde autopsie découvrira deux fractures, une du maxillaire d’un centimètre de large, l’autre au nez, non
décrites dans le premier rapport d’autopsie.
25. Malgré deux fractures à la face et huit hématomes et contre toute logique, aucune trace de sang n’aurait été constatée ni sur le costume ni sur les lieux de la découverte du
corps.
26. Le bristol retrouvé sur le tableau de bord indique, dans un style indirect : « embrassez éperdument ma femme». Le bristol comporte deux écritures différentes, attribuées de
manière non certifiée à Robert Boulin. Aucune recherche d’empreinte sur le bristol ne sera effectuée.
27. Il est aussi indiqué sur le bristol «la clé de ma voiture est dans ma poche droite» La clé est pourtant retrouvée par terre non loin de la voiture.
28. Le toit de la voiture est légèrement ouvert alors que les portes de la voiture sont fermées à clé.
29. Sur le tapis de sol du passager, une tâche suspecte est détectée. Elle ne sera pas analysée.
30. Les enquêteurs signalent la présence, dans la voiture, de mégots de gauloises, alors que Robert Boulin ne fumait pas de cigarettes. Aucune analyse ne sera effectuée et aucune
explication ne sera trouvée.
31. De longues traînées de doigts apparaissent sur la carrosserie. Aucune recherche d’empreintes ne sera ordonnée.
32. La voiture est sale et couverte de boue. Pourtant, elle se trouve non loin d’une route départementale et dans un chemin empierré, non boueux.
33. Un dossier portant la mention « à n’ouvrir que sur ordre formel de ma part » est retrouvé vide dans la voiture du ministre. Le dossier ne sera jamais recherché.
34. Une boucle d’une des chaussures du ministre est manquante. Elle ne sera jamais retrouvée.
35. Le gilet de Robert Boulin est, sans explication, entièrement décousu dans le dos. Aucune analyse des vêtements ne sera jugée utile durant l’enquête préliminaire.
36. Le portefeuille est resté sec, mais aucune information ne fut donnée sur l’endroit où il a été retrouvé.
37. Le 28 octobre 1979, veille de sa disparition, Robert Boulin avait lu dans le bureau de son domicile à sa famille la réponse au journal Monde qu’il était en train d’écrire,
avant de dîner de bon appétit en leur compagnie. Le 29 octobre, jour de sa disparition, il avait encore manifesté toute la matinée aux membres de son cabinet la volonté de répondre au journal. La
pelure de la réponse, d’un seul feuillet, est retrouvée dans son bureau et remise aux autorités. Elle est datée du 29 octobre 1979 et ne sera jamais publiée par le journal.
38. Robert Boulin le même jour aurait écrit une autre lettre, constituée d'éléments de son dossier sur la défense de Ramatuelle. En fin de matinée, il envoie son officier de
sécurité, l’inspecteur Autié, remettre ce document en mains propres à Monsieur Patrice Blank, son conseiller pour la presse, et Maitre Alain Maillot, son avocat. Cette lettre est la dernière
écrite du vivant de Robert Boulin dont on soit sûr de l’authenticité. Ces deux lettres ne seront réclamées que des années plus tard par la justice. A ce jour, elles n’ont toujours pas été versées
au dossier.
39. La lettre dite posthume comportant quatre feuillets, reçue par plusieurs destinataires reprend pour l’essentiel un argumentaire sur l’affaire de Ramatuelle. La première
phrase de la première page, « j’ai décidé de mettre fin à mes jours» est nettement décalée horizontalement et verticalement du texte. Or cette phrase, ainsi que les quatre dernières lignes,
elles-mêmes isolées sur un dernier feuillet séparé, sont les seuls passages de la lettre à faire référence à une intention suicidaire.
40. L’original des lettres dites posthumes est toujours resté introuvable. Toutes les lettres sont des photocopies à l’exception de quelques mots manuscrits et de la
signature.
41. Max Delsol, l’autre inspecteur de Police chargé de la sécurité de Robert Boulin, reconnaît que lui-même, ainsi que d’autres collaborateurs, avaient l’habitude d’imiter
l’écriture et la signature du ministre avec son autorisation
42. Une des lettres dites posthumes a été remise au Garde des Sceaux, Alain Peyrefitte. Celui-ci ne l’a jamais remise aux autorités judiciaires.
43. Les lettres dites posthumes sont tapées sur un papier à en-tête obsolète du « Ministère du Travail » que Robert Boulin n’utilisait plus à cette époque, ayant à sa disposition
le nouveau papier à en-tête du « Ministère du Travail et de la Participation » dont il faisait quotidiennement usage.
44. Aucune lettre ne sera envoyée à la famille, notamment à la mère du défunt. Robert Boulin est pourtant fils unique. Il a donc la charge de sa mère qu’il va voir très
régulièrement.
45. Aucune lettre ne sera envoyée au Président de la République et au Premier Ministre. Aucune lettre non plus adressée à son soutien de toujours, Louis Jung, du journal Le
Résistant.
46. La lettre dite posthume envoyée à Gérard César est adressée à l’Assemblée Nationale. Pourtant, Robert Boulin avait pris l’habitude depuis toujours de lui écrire en Gironde, à
Rauzan.
47. Toutes les enveloppes retrouvées des lettres dites posthumes font le même poids, alors que selon la déposition du postier de Montfort-Lamaury où Robert Boulin aurait déposé
ces lettres, certaines faisaient moins de 20 grammes et d’autres plus de 20 grammes.
48. Robert Boulin avait laissé une lettre au mois de septembre 1979 à sa fille Fabienne intitulée : « Instructions à Fabienne s’il devait m’arriver un accident » ou il précise «
dormez dans la salle à manger pour protéger votre mère ».
49. Robert Boulin a quitté à 15h00 le ministère du Travail avec une pile de dossiers secrets, déposée par son inspecteur de Police dans le bureau de son domicile. Ces dossiers ne
seront jamais retrouvés.
50. Quand Robert Boulin quitte, pour la dernière fois, son domicile vers 15h30, la corbeille à papier sous son bureau était vide. Pourtant, au début de la nuit, la famille
retrouve dans cette même corbeille des papiers déchirés annonçant le suicide.
51. Le 29 octobre au soir, de nombreux « collaborateurs » et relations du ministre débarquent au domicile des Boulin et s’aventurent particulièrement dans le bureau personnel du
ministre. Notamment Patrice Blank, que Robert Boulin avait chargé des contacts avec la presse. L’enquête préliminaire ne jugera pas utile de l’auditionner.
52. Aucune audition ne pourra être faite des policiers en faction devant le domicile de Neuilly de Robert Boulin. Quand le juge Corneloup a décidé de rechercher ces policiers
pour les interroger, la police a tenté de cacher leur existence.
53. Une fois prouvée la présence de ces policiers en faction 24h sur 24, ce sont les registres de présence du commissariat de Neuilly qui ont disparu. Pourtant ces auditions
permettraient de reconstituer précisément les allées et venues au domicile de Robert Boulin dans la soirée du 29 octobre.
54. Le chef de cabinet de Robert Boulin, accompagné d’Eric Burgeat, conseiller technique et gendre du Ministre, signalent peu après minuit au ministère de l’Intérieur, puis à
Matignon la disparition du ministre. Or d’après le dossier pénal, les premières recherches sont lancées le 30 octobre à 6h25 du matin et le corps n'est retrouvé qu'à 8h40 par une brigade de
gendarmerie.
55. Jacques Douté, un proche de Robert Boulin alors en compagnie de deux personnes, reçoit un coup de téléphone le 29 octobre 1979, vers 19h à son restaurant de Libourne lui
indiquant qu’ « il est mort ».
56. Guy Aubert, collaborateur du ministre, débarque vers 18h30-19h00 le 29 octobre 1979 au domicile de Robert Boulin et déclare à Colette Boulin : « Robert est mort ».
57. Yann Gaillard, directeur de cabinet de Robert Boulin est convoqué à Matignon vers deux heures du matin par Philippe Mestre, directeur de cabinet du Premier Ministre. Celui-ci
reçoit, devant Yann Gaillard, un coup de téléphone. Après avoir raccroché Philippe Mestre confie: « On a retrouvé le corps ». Cet épisode se passe plus de 6 heures avant la « découverte »
officielle du cadavre par les gendarmes.
58. L’ancien Premier ministre Raymond Barre, déclare dans son livre « L’expérience du Pouvoir » (Fayard, 2007) avoir été prévenu vers trois heures du matin « que l’on a retrouvé
le corps de Boulin dans un étang de la forêt de Rambouillet » en indiquant qu’on lui précise -faussement- que le ministre s’est donné la mort en se noyant après avoir avalé des barbituriques.
59. Quelques jours après la disparition de Robert Boulin, « sur ordre de Paris » (sans informer, ni la famille du défunt, ni Monsieur Basty, le responsable du bureau libournais
de Robert Boulin) toutes les archives du ministre entreposées à son domicile-bureau de Libourne sont transportées aux fins de destruction dans un établissement libournais spécialisé.
60. Trois semaines plus tard, une nouvelle vague de destruction a été effectuée, sans que la famille n’en soit avisée. Les dossiers sont cette fois, transportés par des camions
de gendarmerie.
61. Robert Boulin avait fait une demande pour louer une maison aux Etats-Unis, la réponse arrivera quelques jours après son décès.
62. Dans les jours qui suivirent le décès, deux inspecteurs de Police débarquent à minuit au domicile du maire de Saint-Léger-en-Yvelines. Ils lui demandent de les accompagner à
la mairie, en pleine nuit, afin de leur donner accès au registre d’état civil, où sont inscrits l’heure et le jour de la mort de Robert Boulin.
63. Peu après, Max Delsol, inspecteur chargé de la protection de Robert Boulin depuis 18 ans, est venu chercher le gendre du ministre, Eric Burgeat, pour l’emmener dans une
voiture de la police judiciaire de Versailles à la mairie de Saint-Léger-en-Yvelines afin de lui faire contresigner le registre d’Etat civil, où le jour et l’heure de décès avaient été modifiées.
Quand, quelques années plus tard, la famille a porté plainte pour « faux en écriture publique », elle a été déboutée sur l’argument que la famille aurait ainsi cautionné les ratures portant sur
l’heure et le jour du décès, alors qu’Eric Burgeat avait alors simplement obtempéré à la demande de la police. On concéda à la famille Boulin que le faux en écriture privé était constitué mais le
délai de prescription de ce délit était écoulé.
64. Le rouleau encreur de la machine à écrire du bureau de Robert Boulin, où il aurait tapé, selon la thèse officielle, ses lettres dites posthumes, ne fut pas saisi
immédiatement. Au contraire l’inspecteur qui interroge Eric Burgeat, le 30 octobre 1979, tape sa déposition sur la machine personnelle du ministre (comme l’indique la déposition elle-même !).
Elle sera saisie plus tard, et disparaîtra dans les locaux de la police judicaire sans avoir été analysée.
65. Contrairement à ce que dit une note du SRPJ de Versailles, alors que la famille en avait besoin, la voiture du ministre ne lui est rendue qu’au bout d’un mois par les
autorités judiciaires. Malgré l’expertise qui aurait du être pratiquée, des cassettes de dictaphone sont retrouvées par la famille sous la banquette arrière de la voiture.
66. Les Policiers n’ont pas auditionné, au cours de l’enquête préliminaire, messieurs Guy Aubert, Patrice Blank et Roger Thiery, qui sont passés au domicile de Robert Boulin dans
la soirée du 29 octobre 1979, alors que leurs noms sont cités immédiatement par la famille.
67. Aucune audition de Fabienne Boulin-Burgeat au cours de cette même enquête préliminaire, malgré sa demande.
68. Les menaces écrites adressées à Robert Boulin, conservées par son inspecteur de police ne furent jamais versées au dossier.
69. Le scellé contenant le sang de Robert Boulin est volé sans effraction dans les locaux mêmes de l’IML. L’enquête effectuée après dépôt de plainte par l’expert responsable de
l’IML n’est pas versée au dossier pénal. L’enquête n’a pas abouti. On ne retrouvera jamais le bocal.
70. Le Préfet de Police de Paris, Monsieur Jean Daubigny, ordonne la destruction de la série bis des prélèvements, conservés par le froid dans un réfrigérateur qui avait été
fermé à clé par précaution à l’Institut médico-légal après le vol du bocal contenant le sang du ministre. La destruction est exécutée par Michelle Rudler, directrice de l’IML, sans que la famille
ni le magistrat instructeur n’en soient avertis alors que seule l'autorité judiciaire est habilitée à prendre cette décision sauf conditions particulières, non remplies dans le cas d’espèce (6
ans après un non-lieu et à condition que la famille en soit informée). Un courrier de l’expert de l'IML dépositaire des scellés, le Professeur Roger Le Breton, avait pourtant averti le préfet
Jean Daubigny de toutes ces modalités et insistait sur la nécessité de conserver ces prélèvements. La partie civile porte alors plainte pour « destruction de preuves ». La justice reconnaîtra
l’élément de fait (les preuves ont bien été detruites) et la demande fondée en droit (les pièces ne devaient pas être détruites), mais la partie civile sera quand même déboutée, « l’intention de
nuire » n’étant pas reconnue.
71. Lorsque le juge Corneloup décide de procéder à l’analyse anatomopathologique des poumons, on constate alors que les bocaux contenant ces organes, conservés à l’IML, ont
disparus. Ils auraient été fort inopinément transférés au cimetière de Thiais. La police, après enquête, explique au juge qu’un monument à la gloire des donneurs d’organes a été élevé sur l’exact
emplacement des voliges renfermant les prélèvements recherchés et que le coût pour casser ce monument et sa reconstruction serait de 250 000 francs, entièrement aux frais de la partie civile.
Plus tard, il s’avère que le monument ne se trouve pas à l’endroit indiqué. Il se situe simplement à l’entrée du cimetière. Après cette révélation, la recherche des bocaux contenant les poumons
de Robert Boulin est ordonnée par le juge Corneloup, qui juge cette analyse absolument indispensable. Malgré des recherches approfondies dans les voliges enfouies au cimetière de Thiais, aucun
bocal contenant des poumons n’a été retrouvé ni, a fortiori, aucun bocal contenant ceux du ministre.
72. Le juge Corneloup, qui voulait entendre le postier de Montfort-L’Amaury, n’a pu l’auditionner. Selon la Brigade criminelle, il était à la Guadeloupe. Le postier, retrouvé par
des journalistes en consultant l’annuaire, était en fait affecté à un poste en Bretagne.
73. Malgré les demandes réitérées de la famille à différents ministres de la justice, l’extradition d’Henri Tournet, l’homme qui a vendu le terrain de Ramatuelle à Robert Boulin,
n’a jamais été requise sous le prétexte que la justice ignorait où il se trouvait. Or le juge Corneloup lui-même ira l’interroger en se rendant à son domicile légal à Ibiza.
74. Martine Anzani, présidente de la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris, dans son ordonnance de non-lieu en 1992, explique, de sa propre initiative et sans
s'appuyer sur aucun dire d'expert, l’absence de vase ou de boue sur le bas du pantalon et sur les chaussures de Robert Boulin alors qu’il est supposé avoir marché 7 mètres dans celles-ci. Selon
Madame Anzani, et contrairement à ce qu’affirme le colonel de Gendarmerie qui était sur place au moment des faits, les pompiers ont trainé le corps sur le sol ce qui aurait eu pour effet de
nettoyer le tout, intérieur des chaussures compris.
75. Un inspecteur de police a déclaré avoir constaté la présence d'un rocher dans l’étang du Rompu pour expliquer les traces de coup sur le visage. Or des personnes présentes au
moment de la sortie du corps et les photographies prises le jour même témoignent du contraire.
Publié par Fabienne Boulin
Qui a peur de la vérité?
mardi 20 novembre 2007
Libellés : ACTUALITE
L'AFFAIRE BOULIN EST-ELLE ENCORE D'UNE TROP VIVE ACTUALITÉ POUR QUE LA JUSTICE PUISSE FAIRE SON TRAVAIL COMME ELLE LE DOIT?
De nouveaux témoignages confirment que Robert BOULIN, Ministre du Travail et de la Participation de Valéry GISCARD D'ESTAING, a été assassiné, victime d’un complot politique. Selon la version
officielle, Robert Boulin s’est suicidé par noyade dans 50 centimètres d’eau, en octobre 1979. Aujourd’hui, cette version des faits n’est plus crédible.
Fabienne BOULIN BURGEAT affirme, plus que jamais, que la désignation d’un Juge d’Instruction s’impose pour faire toute la vérité sur les circonstances de la mort de Robert BOULIN.
En 2002, Fabienne BOULIN BURGEAT, s’appuyant sur les résultats du travail de plusieurs journalistes d’investigation, dont les contre-enquêtes de CANAL + et de France Inter, a obtenu du Procureur
Général près la Cour d’Appel de PARIS que soit ouverte une nouvelle enquête préliminaire afin de déterminer si une information judiciaire sur la mort de son père devait être rouverte pour charges
nouvelles.
Les témoins entendus dans le cadre de cette nouvelle procédure ne se contentent pas de mettre en évidence les incohérences de la thèse officielle et les vices de l’enquête judiciaire et policière
de 1979 qui avaient hâtivement conclu au suicide. Bien plus, ils révèlent des faits nouveaux qui nécessitent de manière maintenant incontournable la désignation d’un Juge d’Instruction pour enfin
faire toute la lumière sur un des plus graves scandales politico-judiciaires de la Vème République.
La solide contre-enquête de Benoît COLLOMBAT, publiée cette année aux Editions FAYARD sous le titre UN HOMME A ABATTRE contient des révélations capitales justifiant également la réouverture
immédiate de l’instruction judiciaire sur la mort de Robert BOULIN.
Les mémoires politiques de Raymond BARRE, publiées en janvier 2007, qui était Premier Ministre à l’époque des faits, livrent elles aussi une révélation capitale, corroborée par plusieurs autres
témoignages, sur l’heure réelle de la découverte du cadavre de Robert BOULIN, qui met en pièce la thèse officielle et atteste des manipulations sur lesquelles elle s’est construite.
Ceux qui avaient la charge d’établir la vérité ont renoncé à tirer au clair cette affaire. De multiples scellés judiciaires essentiels à la manifestation de cette vérité ont été détruits
illégalement. Tout cela n’est pas acceptable.
Avec le temps, comme souvent, des témoins désirent rompre le silence. D'autres attendent pour s'exprimer de pouvoir bénéficier des garanties prévues par la loi dans le cadre d'une audition devant
un juge d'instruction, en raison du climat de peur entourant encore aujourd'hui ce dossier.
Il est pourtant aujourd’hui établi notamment que :
Le corps de Robert BOULIN, quand il a été découvert, portait des traces de coups. Ceci résulte de nombreux témoignages et notamment des déclarations précises et circonstanciées de l'assistant des
légistes bordelais qui ont procédé à la deuxième autopsie du corps le 16 novembre 1983.
Yann GAILLARD, directeur de cabinet de Robert BOULIN à l'époque et aujourd'hui Sénateur de l'Aube, confirme qu’il a été informé de la découverte du corps de Robert BOULIN à 2h00 du matin alors
même que selon la thèse officielle, cette découverte n’aurait eu lieu que bien plus tard, à 8h40 du matin. Plusieurs témoins corroborent cette révélation dont notamment Madame Marie-Thérèse
GUIGNIER, amie intime de Louis-Bruno CHALRET, Procureur général près la Cour d’appel de Versailles, et par ailleurs ancienne collaboratrice de Robert BOULIN et d'autres ministres de la Vème
République. Le Procureur CHALRET est l'un des premiers informés que Robert Boulin est mort sur son territoire de compétence et il se rend personnellement sur place, dans des conditions pour le
moins suspectes, bien avant l'heure officielle de déclenchement des recherches.
Preuve est faite qu’une véritable pré-enquête, destinée à maquiller la vérité des faits, a été orchestrée, y compris sur les lieux de la découverte du corps, avant même l’arrivée officielle des
autorités de police et judiciaires.
Une agitation très exceptionnelle a été constatée par différents témoins (qui s'en sont, en vain, émus auprès des autorités) autour de l’étang du Rompu pendant la nuit du 29 au 30 octobre 1979,
et ce, bien avant l’arrivée des premiers enquêteurs officiels.
Une lettre attribuée à titre posthume à Robert BOULIN a été complaisamment exhibée très vite après sa mort comme la preuve cardinale de son suicide. Son authenticité, jamais clairement démontrée,
est aujourd'hui complètement remise en cause. La fabrication de cette pièce fallacieuse, qui a forcément nécessité des complicités dans le propre entourage du Ministre, est un maillon important
d'une scandaleuse opération de camouflage sur laquelle il faut maintenant lever le voile.
Nous ne cessons de rassembler les preuves tangibles que mon père a été assassiné et je vois mal comment la justice de la République pourrait continuer à les dénier, je n’ignore rien, pour les
avoir moi-même subies, des forces qui se sont exercées et s’exercent encore pour contraindre les témoins à se taire, et en encourager d’autres à s’accommoder de petits arrangements avec la
vérité. C’est pourquoi je me réjouis que les langues des uns commencent à se délier, tandis que la mémoire revient aux autres. La justice française me doit la vérité comme simple citoyenne autant
que comme fille de mon père. Comme démocrate républicaine je me battrai jusqu'au bout pour que justice passe dans ce dossier si emblématique des mœurs politiques et de l'état des institutions de
cette République. Presque trente ans après les faits, il est encore temps, il est plus que temps!
Publié par Fabienne Boulin