Julian Noble est un tueur à gage vieux et dépravé, qui noie sa solitude dans la baise et l’alcool entre deux contrats. Danny Wright, quant à lui, est un homme qui aime sa femme et cherche à sortir du chômage dans lequel il est embourbé depuis des années. Un contrat appelle Julian au Mexique, tandis que Danny doit y faire une présentation qui lui permettra peut-être de décrocher un contrat et ainsi retrouver un emploi. Les deux hommes vont se croiser au bar de l’hôtel, le tueur, qui se sent désespérément seul, et l’homme d’affaires, toujours prêt à aider son prochain.
Contrairement à ce que ma description laisse entendre, ce film est une comédie, plutôt sympa et originale d’ailleurs. Imaginez un gros beauf dépravé, qui aime les blagues graveleuses, baiser avec n’importe qui, boire jusqu’au trou noir et qui, accessoirement, est un des meilleurs tueurs de la profession, rencontrer un pauvre type qui cherche à s’en sortir et qui n’a rien fait de plus illégal dans sa vie que de conduire un peu ivre, et vous aurez une idée de ce que ça peut donner. J’ai personnellement adoré Pierce Brosman dans son rôle de tueur à moustache, tant il est loin du James Bond duquel il venait tout juste de s’échapper. Lui aussi semble prendre un malin plaisir à incarner ce bonhomme rustre et pas très finaud, toujours prêt à se taper une mineure de quatorze ans si elle est consentante. The matador est à l’opposée d’un film politiquement correct, même s’il ne joue pas vraiment la carte du « shocking ». Disons que le charme du film vient en partie de la morale qui est complètement absente, mais ne tient pas qu’à ça. Ne vous attendez donc pas à ce que les méchants soient punis, que les mauvaises actions aient des conséquences nuisibles, et que les vertueux soient récompensés. Non, nous sommes dans un autre univers là, un peu décalé et terriblement charmeur. Une bonne surprise !
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