C'est donc avec un écho passablement inquiétant que The Bookseller évoque la réflexion que plusieurs éditeurs jeunesse formulent alors que les ventes de cet automne n'ont pas été mirobolantes et que peu le nombre de manifestation augmente. Sachant qu'il existe les salons institutionnels en plus de petits rassemblements, on commence à taper sur sa calculatrice en tirant un peu la tronche.
Chez Random House jeunesse, justement, on explique qu'il est difficile pour un éditeur de demander à un auteur de partir pour un festival organisé par une école, avec des ventes particulièrement limitées, alors qu'un autre pourrait rapporter plus ailleurs. Les choix s'imposent. Idem chez Scholastic, l'éditeur de Potter, pour qui l'important est de réfléchir à la manière dont les choses auraient besoin de changer.
Le pendant de cette médaille, c'est le public : a-t-il réellement encore besoin voire envie d'entendre parler du dernier livre de tel auteur, et se sent-il encore vraiment concerné par la situation ? Durant le festival du livre d'Édimbourg, les conférences et débats ont dû élargir leurs sujets pour parvenir à mieux capter l'attention, en sortant de ce qui n'était que le domaine jeunesse.
Mais le noeud du problème tourne toujours autour des ventes, explique Nicola Wilkinson, directeur de la publicité chez Hachette. Quand on vend peu... chat échaudé craint l'eau froide, et vu que le public restreint les achats en ces périodes sombres, on est dans le doute, très sérieusement.
Et les auteurs, qu'en pensent-ils ? Marcus Sedgwick n'hésite pas : « Pour être honnête, je serais heureux de prendre la parole, même si'il n'y avait que trois personnes pour m'écouter durant l'événement. Je trouve toujours très précieux et agréable de discuter du processus d'écriture. »
Est-ce que le Salon du livre jeunesse de Montreuil endurera les mêmes angoisses existentielles ?