Oui finalement je suis prévisible donc review. Non non ne fuyez pas tout de suite, cette fois ci ça n'est pas de l'ultra review chanson par chanson avec mention de chaque détail capital (exemple "chanson 5, +2 minutes 13 : Ezra attrape une bière et fait un sourire à Rostam avant d'attraper un nouveau médiator"). Non non. J'y ai bien réfléchis et je crois que je ne parviendrai plus à atteindre ma référence personnelle en matière d'ultra review, soit Damon, Graham & co cet été, donc je vais arrêter de m'obstiner pendant un certain temps, et on sera tous content. Je vais -un peu- abréger, parce que je ne peux pas non plus complètement m'empêcher de narrer mes derniers concerts en date. Il faut dire que les dernières semaines furent passablement remplies (traduire: "je n'ai pu consacrer que la moitié de mon temps à Friday Night Lights"). J'ai commencé par un petit enregistrement fort sympathique de l'album de la semaine avec ces très chers Wolfmother, pour me consoler de ne pas avoir pu assister à leur performance au Trabendo la semaine précédente, et ces messieurs nous ont au passage gratifié d'une fabuleuse reprise de Wuthering Heights de Kate Bush, le genre de choses qui vous poussent un peu à vouloir épouser Andrew Stockdale, son amour du vin rouge et sa merveilleuse afro sur le champ. Egalement à signaler un passage par le concert événement de Vampire Weekend au nouveau Casino, annoncé deux semaines avant et qui s'était tranquillement rempli pendant que je végétais en micro-économie (cette matière est une plaie), car évidemment j'avais mal noté la date de mise en vente des places et ces dernières s'étaient vendues comme des petits pains sur la journée. Par chance j'ai obtenu un précieux ticket à la dernière minute et ai donc eu l'immense plaisir d'admirer les américains de très près en pleine nuit. J'ai déjà du le mentionner dans l'article sur Rock en Seine, mais toujours est il que leur nouveaux titres sont vraiment très bons et laissent entrevoir un excellent album pour Janvier prochain. Vous avez tous je l'espère écouté Horchata, leur fort plaisant single téléchargeable gratuitement sur leur site officiel, et qui n'est qu'une petite partie de l'iceberg Contra. Cousins, Holiday, Run et California English sont tous des titres de très bonne facture, et le premier sera d'ailleurs le prochain single du groupe. Les mocassins et les chemises bien repassées ont donc encore de beaux jours devant eux.
Ensuite j'étais hier soir supposée voir Jay Reatard à la Maroquinerie. Il faut rappeler qu'en ce mercredi 28 le Parisien amateur de rock avait le choix entre les Dead Weather à l'Olympia, White Lies et Darker My Love à l'Elysée Montmartre et Jay Reatard à la Maroquinerie. J'avais rapidement écarté la première possibilité, parce que hors de prix et public probablement navrant: pour faire simple en ce moment je n'aime vraiment pas Alison Mosshart, son imagerie et les fans assortis, surtout leur version parisienne. Bref. Après longue réflexion, mon choix se porte sur l'Américain à problèmes, parce qu'un concert de Jay Reatard ça promet d'être forcément crade, chaotique et parfumé à la vodka, donc parfait, alors que pour ce qui est des White Lies, même si j'ai pour eux une sympathie incontestable (mon côté Dark, encore et toujours), ça n'aurait peut être pas été extrêmement folichon. Sauf que Jay Reatard il est tellement rock'n'roll et cool que le gars ne s'est carrément pas pointé, enfin rectification, il était là dans l'aprem mais a finalement décidé de ne pas jouer. Donc vous imaginez aisément ma face déconfite devant la Maro quand j'ai aperçu l'affichette "annulation de dernière minute" et le flot de poétiques insultes qui s'est naturellement échappé de ma bouche. En compensation on pouvait se faire rembourser nos billets, et voir la première partie qui jouait quand même, et gratuitement. On ignorait totalement qui était ces messieurs répondant au doux patronyme de The Experimental Tropical Blues Band mais de toute façon nous n'avions rien de mieux à faire que de rester. Et c'était une expérience ... intéressante. En gros ces gars halètent et gueulent plus qu'ils ne chantent, aiment venir te hurler dans l'oreille sans ton consentement et surtout ont un réel penchant pour l'exhibitionnisme. Mais pas l'exhibitionnisme rock de base genre "je fais des choses obscènes à mon micro/guitare/bassiste/ampli" (rayer la mention inutile). Non non, du vrai exhibitionnisme pur et dur, auquel tu n'as pas nécessairement envie d'assister. En effet, le guitariste n'a rien trouvé de mieux que de se mettre à poil en plein milieu du set. Au début on le voyait tripoter allègrement sa braguette mais on refusait de croire à la réelle possibilité d'un strip tease mais en fait si, il s'est vite débarrassé de toute forme de pantalon et de slip. On a un peu hésité entre la perplexité et le traumatisme, l'homme disposant d'une impressionnante pilosité, et au final on a opté pour de la bière histoire de nous remettre un peu en l'état. Le chanteur nous a également déclaré que "sans capote c'est mieux parce que c'est plus dangereux", bref ces trois Belges étaient charmants et équilibrés, et nous auront vraisemblablement laissé un souvenir durable. On nous a demandé si on était avec le groupe. Genre j'ai une tête à fricoter avec des Belges lubriques peut être.
Donc Paris, ville pleine de surprises et de distractions. Samedi on ira fêter Halloween au concert des Friendly Fires et c'est évidemment déguisé, alors si vous comptez être de la partie faîtes donc un petit effort vestimentaire, ne lésinez pas sur le faux sang et autres maquillages douteux, mes comparses et moi même nous sentirons peut être ainsi un peu moins seules.
The Swell Season - In These Arms
Teitur - The Girl I Don't Know