Image via CrunchBase
Pour faire suite à une note précédente dans laquelle j'exprimais mon mécontentement suite au filtrage d'un certain nombre d'URL jugées dangereuses pour la productivité du collaborateur, je voudrais exposer ici un cas simple et concret d'utilisation de mon réseau d'amis sur facebook, followers sur twitter et autres personnes qui s'intéressent un peu à ce que je peux écrire.Je prépare en ce moment une série de formations sur la gestion des crises IT. Pour rendre intéressante la séance plénière qui ouvre le ban, j'ai besoin de quelques slides illustrant une heure de belles paroles. Pour faciliter la mémorisation de mon cours par des auditeurs pas toujours très attentifs, j'adopte comme principe d'utiliser peu de mots et beaucoup d'images.
Oui mais le problème, c'est de trouver une illustration de mon propos qui marque les esprits. Ce n'est pas toujours facile : d'une part j'ai désormais un regard d'expert sur le sujet et fais des associations d'idées pas toujours immédiates aux yeux du novice et d'autre part, à force de le retoucher, je perds le recul sur mon travail. C'est ainsi que je suis resté presque deux heures sur google image à chercher l'inspiration pour un seul slide.
Après avoir finalement respecté la règle mais contourné les interdits en ne me connectant pas aux adresses indiquées mais à Netvibes (une petite redirection via un widget passe la plupart des contrôles), j'ai posté sur Twitter le message suivant : Question pour finir mes slides : quelle image pourrait illustrer la phrase "imaginez le plan B" ?
Les différents API ont alors joué leur rôle et transmis la question à mon entourage.
Image via Wikipedia
Deux heures plus tard, on m'avait proposé sur Facebook :
Hannibal Smith et son cigare,
un général qui tire un trait sur une carte,
un dossier avec un gros B en rouge,
un photo de la grippe A, ou un tube de Vitamine C,
et j'ai eu encore d'autres propositions par la suite.
Filtrage oblige, je n'ai pas accès à Facebook au bureau. Qu'importe : quand un ami commente mon statut, je reçois un mail sur Gmail, qui lui n'est pas filtré. Hop ! Le tour est joué !
Résultat : je sais désormais comment finir ma présentation et il ne me reste plus qu'un peu de retouche à faire. Quand on pense au temps que j'ai perdu à me creuser la tête tout seul dans mon coin, merci les amis !
Conclusion : j'ai perdu 30 secondes à utiliser les "media sociaux" et attendu deux petites heures (consacrées à un travail productif) pour obtenir une réponse alors que j'aurais sans doute passé une après-midi entière à chercher en vain. Dans ce cas précis, le gain de productivité est immédiat.
J'imagine que si mon supérieur hiérarchique direct l'apprenait, il me reprocherait de n'avoir pas plutôt posé la question à mes collègues (qui sont là pour m'aider et comme ça l'info ne serait pas sortie de l'entreprise bla bla bla...). A cette objection je réponds par les arguments suivants :
Mes collègues ne sont pas là pour m'aider sur ce projet mais sur le périmètre d'une mission facturée au client. Le temps qu'ils me consacrent est également perdu pour l'entreprise.
Une société de conseil est par nature très décentralisée. Les liens avec mes collègues sont beaucoup moins étroits qu'avec mes amis. J'ai plus de chances d'avoir une réponse de mes amis.
Au-delà des quelques personnes que je connais dans l'entreprise, je ne dispose d'aucun moyen de poser une question à la cantonnade (et si on reparlait du projet d'intranet centré sur le consultant).
Mes collègues exerçant le même métier que moi, ils n'ont pas non plus le regard neuf dont j'avais besoin sur mon problème. Mes amis si.
La diversité de mes amis entraîne une diversité de propositions. Mes collègues et moi avons trop souvent des idées similaires.
Mon problème n'avait rien de confidentiel. Si maintenant tout le monde sait que j'organise des formations en gestion de crise, qu'il sache aussi que je suis ouvert à toute proposition d'initier à l'exercice de cette discipline.
Toujours pas convaincu chef ?
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