Le scandale des enveloppes brunes soulève l'épineuse question du financement des partis politiques. René Lévèsque croyait avoir trouvé la solution en finançant les partis à même l'argent des contribuables et en imposant des contributions maximales de 1 000 $ par individu.
Il est aujourd'hui évident que les bonnes intentions ne suffisent pas. Tous les partis contournent la loi.
Dans le texte qui suit, Richard Martineau rêve d'un financement publique qui serait le même pour tous les politiciens. Bien que ses suggestions soient originales, je m'oppose au financement des politiciens et des partis politiques à même mes impôts. Cette approche conduit irrévocablement au désintéressement de la population et met en péril les fondements même de la démocratie.
Je trouve inacceptable qu'une partie de mes impôts soient versés à des partis et des politiciens qui préconisent des politiques diamétralement opposées à mes valeurs.
Le financement des partis politiques devrait être strictement limité au membership des électeurs. Il y a environ 6 millions d'électeurs au Québec. Si les frais de membership sont de 50 $, non déductibles, cela représente un potentiel de revenu de plus 300 millions par année pour l'ensemble des partis. Même si seulement le quart des électeurs paient leur membership, cela est plus que suffisant pour financer adéquatement une campagne électorale à tous les 4 ou 5 ans.
Cette approche offre plusieurs avantages :
- le DGE pourrait facilement vérifier la légalité des contributions puisque seuls les personnes physiques demeurant au Québec pourraient être membre d'un ou de plusieurs partis politiques. Bien sûr, il s'y glisserait quelques membres illégitimes, mais ce phénomène demeurerait marginale;
- Les partis devraient être à l'écoute de l'ensemble de la population pour attirer le plus de membres possibles;
- Grâce au renouvellement annuel de leur membership, les électeurs pourraient envoyer annuellement un message fort et clair aux politiciens. En effet, les électeurs pourraient choisir annuellement le parti auquel ils paient leur membership;
Il est temps d'abandonner un système qui oblige les contribuables à financer les partis politiques contre leur gré.
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Richard Martineau, Canoë, 27 octobre 2009
Il y a quelques années, le cinéaste Denys Arcand (qui a commencé sa carrière en réalisant des documentaires à saveur politique) m'a dit qu'il ne s'intéressait plus à la politique.
Il ne lisait plus sur la politique, il n'écoutait plus de reportages qui traitaient de politique, bref, il fuyait ça comme la peste.
À l'époque, cet aveu m'avait choqué. Comment peut-on se désintéresser d'une chose aussi importante qu'est la politique? Après tout, comme dit le proverbe: "Si tu ne t'intéresses pas à la politique, elle fera ce qu'elle veut de toi et non pas ce que tu veux d'elle."
Mais plus ça va, plus je comprends Denys Arcand.
L'ARGENT POURRIT TOUT
Le problème numéro un avec la politique, c'est l'argent. Si tu n'as pas d'argent, tu ne peux pas être élu, c'est aussi simple que ça.
Or, une campagne coûte cher, très cher. Pour la financer, tu dois te mettre à genoux et promettre toutes sortes de choses à toutes sortes de groupes.
Et plus tu fais de promesses, moins tu as de marge de manoeuvre pour faire ce que tu veux faire une fois élu et plus tu as de faveurs à retourner.
Parfois, je me surprends à rêver à voix haute des changements que l'on pourrait apporter au système politique actuel pour le rendre plus juste.
Savez-vous ce que j'aimerais qu'on fasse? (On parle pour parler, aucun de mes voeux ne deviendra réalité, c'est trop idéaliste, trop utopique...)
J'aimerais que TOUS les candidats bénéficient exactement du même budget pour organiser leur campagne.
UNE VRAIE COURSE
C'est comme la F1. Comment peut-on affirmer que Machin Truc est le meilleur pilote automobile du monde quand tous les pilotes ont des autos différentes?
Tu veux savoir c'est qui, le meilleur? Donne-leur tous LA MÊME VOITURE, avec le même moteur. Là, tu vas le savoir!
Idem pour la politique. Les candidats devraient tous avoir le même budget.
Et il n'y aurait pas de pancartes, d'activités de financement, de porte-à-porte ou de soupers spaghetti.
La campagne des candidats se résumerait à deux choses.
Un: ils auraient tous un site Internet, où ils pourraient communiquer leur programme. Deux: l'État lancerait un canal de télé consacré exclusivement aux élections. Vingt-quatre heures par jour, sept jours par semaine, on y trouverait des entrevues et des débats avec les différents candidats.
Vous voulez savoir pour qui vous allez voter aux prochaines élections? Surfez sur Internet ou ouvrez votre télé.
Les candidats n'auront plus besoin de faire la pute et de se mettre à genoux pour quémander des votes : ce sont les citoyens qui auront la responsabilité d'aller chercher l'information là où elle se trouve.
Et chaque électeur devra obligatoirement aller voter, sous peine de payer une amende salée.
ABOLISSONS LES PARTIS
Autre changement: il n'y aurait plus de partis. On voterait pour des individus, pas pour des formations politiques.
Terminée, la discipline de parti! Terminés, les pantins qui passent leur temps à applaudir aveuglément les décisions de leur chef, aussi stupides soient-elles ! Terminée, l'opposition qui passe son temps à s'opposer à tout!
On élirait des individus, qui auront pour mandat de travailler ENSEMBLE pour améliorer la collectivité.
RÊVEZ À VOTRE TOUR
Vous, quels autres changements apporteriez-vous au système politique? Qu'est-ce que vous aimeriez interdire, abolir, transformer?
Envoyez-moi vos idées, je vais les transmettre aux lecteurs. On va se mettre à rêver tous ensemble à voix haute. On ne sait jamais...