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Dominique de Villepin et "l'esprit Jack Dorsay"

Publié le 29 octobre 2009 par Exprimeo
Jack Dorsey, inventeur de Twitter, se mobilise sur la prochaine étape de la révolution électronique : le téléphone mobile à tout faire. En mars 2009, le site Twitter a franchi le seuil des 19 millions de visiteurs uniques. Ce chiffre repose uniquement sur les visites directes sur le site. Il ne recouvre donc pas les utilisations par ceux qui font appel à Twitter par d'autres canaux techniques. Au rythme de croissance des derniers mois, ce chiffre devrait s'élever à plus de 60 millions de visiteurs uniques fin 2009. Ces chiffres montrent à la fois l'ampleur du phénomène mais aussi son accélération. Twitter a débuté en mars 2006 à San Francisco au sein d'une start-up Odeo Inc. C'est un service de microblogging qui permet aux utilisateurs de s'informer grâce à des messages ultra courts de 140 caractères au maximum. En 2008, Barack Obama a beaucoup utilisé ce dispositif pour envoyer des flashs d'informations. Que change Twitter ? 5 changements majeurs ont été portés par Twitter : - C'est d'abord un nouveau rythme de communication et de campagne. La "campagne papier" reposait sur des séquences temps longues. Dans l'univers du courrier électronique, une petite heure suffit pour une campagne d'une très forte ampleur. - C'est l'érosion des intermédiaires, voire des arbitres. Lorsqu'un candidat lançait à la télé ou sur une radio une attaque contre un concurrent, le journaliste veillait à offrir une réponse voire même tentait d'établir de lui-même une sorte de "vérité officielle". Ce filtrage est terminé. L'émetteur et le récepteur fonctionnent en direct. C'est un face à face virtuel qui comble le fossé entre l'émetteur et le récepteur. - Les anciennes campagnes reposaient sur le principe du message centralisé. Toute l'organisation politique est basée sur ce principe de la centralisation qui émet une information officielle unique. Avec Twitter, non seulement l'information va très vite de l'émetteur au récepteur mais surtout le récepteur peut contribuer à alimenter l'information. Il l'alimente par deux canaux très importants : - il peut adapter son contenu et diffuser l'information avec son propre commentaire, - il nourrit la liste des destinataires en donnant naissance à des campagnes à la carte avec une démultiplication quasi inconcevable auparavant. La nouvelle campagne est une avalanche de messages enrichis par les contributions de la chaîne, que ces contributions concernent le contenu et/ou les destinataires. - C'est la naissance d'un ciblage par cascade d'une précision sans précédent. Cibler est un exercice très délicat. Les supports généralistes reposent sur des méthodes particulièrement aléatoires. La détermination du profil de l'audience d'une émission permet d'identifier les profils des spectateurs par déduction. Avec le message électronique démultiplié, c'est une individualisation toute nouvelle. - La naissance de contrôles quantitatifs immédiats. Si le message porte des liens ou des renvois sur un site Internet ou une vidéo … , le simple constat de l'évolution de la fréquentation permet au moins de tester l'intérêt en comparant les nombres de visiteurs. C'est donc une toute nouvelle communication permettant d'adresser des messages taillés sur mesure à un public réceptif qui vise à relayer le plus possible avec un outil de contrôle qui est au moins celui de l'examen du nombre de visiteurs. L'efficacité repose sur l'interactivité. La clé de la bonne communication va consister à faire naître cette interactivité. C'est la fin de l'isolement du citoyen. Il se replace au centre d'un réseau. La force de Barack Obama en 2008 n'a pas résidé dans l'usage de moyens modernes dont Twitter mais dans la naissance d'une appropriation de sa campagne par les citoyens qui facilitait cette interactivité où chacun avait le sentiment de devenir acteur d'un moment historique. Aujourd'hui Jack Dorsay consacre toute son énergie créatrice à l'après Twitter grâce au téléphone mobile à tout faire y compris payer en ligne. Cette logique ouvre des espaces entièrement nouveaux à l'engagement civique. Aujourd'hui, le "réseau Villepin" est celui qui objectivement a le mieux occupé le quadrillage de ces nouvelles technologies, chiffres de fréquentations à l'appui. Le PS se lance dans la course. L'UMP a pris un temps de retard. Brigitte Girardin et Christophe Carignano, qui sont les véritables artisans de la réussite de cette web-politique, sont ouverts à de nouvelles pistes pour garder le temps d'avance. Le vrai enjeu c'est d'accepter l'équilogue : l'équilibre dans le dialogue. Il importe donc de suivre avec vigilance leurs prochaines initiatives dans ce domaine pour voir jusqu'où "l'esprit Jack Dorsay" change la politique Française aussi. Découvrez nos nouvelles publications grâce au lien suivant : nouveautés

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