La vie de l'envie

Publié le 29 octobre 2009 par Bab
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Vous est-il déjà arrivé d'avoir envie de tout plaquer, de changer de mode de vie, de tout recommencer à zéro?

J'ai eu cette envie, c'était il y a quelques années, après ce qu'on peut appeller "un gros déboire conjugal".

Recommencer à zéro il me fallait bien l'envisager puisque je me devais de prendre un changement de cap radical.

Oh, comme tout le monde, j'avais eu envie d'un chouette petit appartement, ou encore de construire une petite maison,en bois de préférence.

Et puis un jour, j'ai vu une péniche logement amarrée le long de l'Oise à Andrésy et tout en cheminant, je me disais que c'était certainement trop cher,enfin peut-être.

Le virus était entré en moi et je ne le savais pas encore!

Bon, l'idée n'était pas mauvaise à priori, mais encore fallait-il la financer et pour ça évaluer le prix d'achat de ce que je ne nommais pas encore automoteur.

Internet, voilà le vrai début de l'histoire. Je me souviens encore d'avoir tapé « péniches à vendre » sur le moteur de recherche et là, surprise, plein de bateaux à vendre et les prix de ces bateaux étaient dans mes possibilités, moyennant un petit financement que les banque ne pouvaient me refuser bien sûr. A la lecture de ce qui précède,  vous aurez compris que déjà le virus était déjà occupé à anesthésier mes défenses et mon libre arbitre, mais bon, je continue.

Mais au fait c'était quoi une péniche? Comment c'est construit? Je n'y connaissais strictement rien, pas la moindre idée de l'agencement intérieur d'origine et encore moins comment il était possible d'aménager la cale. Comme tout le monde je savais que le logement était à l'arrière avec parfois une auto sur le toit de ce logement qui pour moi devait ressembler à une sorte de mini studio. 
La cale? Un grand volume de chargement en tôles, rivetées? soudées? De quoi tu parles là?

J'ai cherché des photos, acheté des revues, j'ai été à Conflant-Sainte-Honorine voir le musée et regarder les bateaux.
Quelques mois plus tard, ma vie se conjugant à nouveau à deux, et l'idée de la vie sur l'eau étant partagée, le "je" devenant "nous", nous avons axé nos recherches-promenades vers les chemins d'eau, nous avons vu les transformations, parfois douteuses de certains de ces anciens automoteurs comme nous commencions à les appeller.

Le long de l'ancien canal de Charleroi-Bruxelles à Ronquière, nous avons vu des bateaux condamnés à mourir sur place faute d'écluse en état pour retourner dans un chantier, des bateaux aménagés de bric et de broc, d'autre avec plus de goût et de technique, mais désormais immobiles.

Nous avons surtout compris que ces gens vivaient à bord comme à terre, avec raccordement à l'eau et à l'électricité sur des bateaux condamnés à l'immobilité, des maisons flottantes en quelque sorte, mais pour nous, seulement des ex-bateaux.

Ces jour là, nous nous sommes dit que cette manière de vivre n'était pas pour nous. Nous voulions naviguer, bouger, aller de ville en ville oh pas tout de suite bien sûr, le délai était de quatre années minimum, ce qui nous semblait raisonnable le temps d'acheter le bateau et de le transformer, mais nous ne voulions pas d'un bateau attaché à vie à un bout de terre ou de béton.

Restait à trouver la perle rare, n'ayant pas encore les finances, les recherches étaient bien sûr sans suite, simplement nous étions devenus une sorte d'observatoire du marché. 
Des bateaux, il y en avait, dans les limites du budget fixé à l'achat du bateau, je pensais plus ou moins 60.000€.
Et bien sûr, Nous étions persuadés qu'il y en avait un qui nous attendait quelque part.

Nous avons lu et relu « habiter sur une péniche », regardé des centaines de photos, des récits sur la toile et nous nous sommes mis à rêver, nos conversations tournaient toutes autour du même sujet. Quand nous seront sur le bateau...
Nous y étions déjà.
Mais pour moi, le rêve doit toujours avoir un goût de réel, il doit exister un lien tangible entre le rêve et la réalité. Je ne voulais pas me laisser entraîner vers le virtuel pur.
Je ne m'intérresse pas aux rêves utopiques, seuls ceux qu'il est possible de réaliser me motorisent et poussent mon imaginaire et puis, attendre quatre ans sans rien faire que soupirer devant les photos que les autres chanceux publiaient sur le net rien que pour nous embêter, je ne voulais pas.
Et j'ai tout fait pour que de ces conversations, ces rêves éveillés se concrétisent au moins un peu par quelque chose que nous pourrions toucher.
Je vous parlerai de nos élucubrations et de mes plans bientôt, vous verrez que presque toutes mes solutions étaient pensées et réalisables, mais n'anticipons pas, gardons-en pour le futur.


 

Je vous attends ici bientôt, mais pour l'instant, laissez-vous aller au fil de l'eau, au fil de la vie, au fil du bonheur.


 

Alain