Quels critères de sélection pour le prochain président de l’Europe ? Un article reprend ce qu’on lit ça et là, mais légèrement différemment :
Tout d’abord, le premier titulaire du poste fera jurisprudence. Autant ne pas se tromper. Ensuite, il y a deux choix :
- Soit une star internationale, qui fera que la voix de l’Europe sera équivalente à celle de l’Amérique ou de la Chine. Ce qui signifie Tony Blair, faute de combattants.
- Soit un obscur, un homme de compromis permanents que demandent les processus emberlificotés et fragiles de l’Europe. (Il existe une autre définition, semble-t-il équivalente, de cette personne : quelqu’un qui ne fasse pas d’ombre aux autres chefs d’états, ce que des médiocres ne peuvent souffrir.)
Tony Blair a beaucoup contre lui. Outre qu’il appartient à un pays hostile à l’Europe, sa nomination à la tête de l’Europe serait vue comme une provocation par nombre d’Anglais (du type de celles qui déclenchent guerres et schismes) ; il a joué les va-t-en guerre d’Irak ; il n’a rien fait pour rattacher l’Angleterre à l’Europe, à un moment où c’aurait été favorable aux Britanniques (leur culture n’est plus aussi admirée aujourd’hui qu’avant crise) ; il ne comprend rien aux mécanismes subtils et compliqués de l’Europe.
Et moi ? Pas d’opinion tranchée. Et je ne suis pas sûr que les arguments dont il est question ici soient aussi indiscutables qu’on le dit.
- La jurisprudence sera-t-elle définitive ? Leur fondateur compte beaucoup, mais les organisations savent changer.
- L’Europe doit elle avoir une voix de star ? Notre fougue nous a joué de sales tours ; il est parfois judicieux d’avoir une attitude au monde modeste, qui sache opportunément exploiter les occasions que lui offre l’arrogance de contrées qui se croient des grandes puissances.
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