Bien le bonjour, les disco freaks
Impossible de contredire le refrain d’un immense hymne disco, millésime 1978, sur lequel la planète transpira d’aise sous la boule à facettes et qui nous claironnait ceci:
Aaaaaaaaaaah, brik out
Le brik, c'est chic
Aaaaaaaaaaah, brik out
Le brik, c'est chic
Brik out!
Trente ans plus tard, le brik demeure indiscutablement chic. Cela ne se discute guère. Et c’est pour cette raison que le Dr Slurp, prêt à toutes les bassesses pour coller à la branchitude culinaire, vous dégaine - oui, là tout de suite, en ondulant du joufflu et papillonnant des paupières - son brik de mignon de veau aux citrons confits. Tatatata. Une recette à la fois discoïde et orientale, qui n’occasionne guère que trois minutes et 27 secondes de boulot en cuisine. Et fait bramer d’extase les convives les plus exigeants.
Pour deux ou trois gosiers à table, il vous faut un petit filet mignon de veau, un gros citron confit (acquis à l’épicerie arabe du coin ou tricoté maison), deux feuilles de brik, du ras-el-hanout et un bouquet de coriandre.
Marquez à feu endiablé le mignon à la poêle. Une minute de chaque côté. Quand il est bien basané, salez, poivrez et ras-el-hanoutez avec largesse. Réservez dans un coin de la cuisine. Il faut que la bête repose tranquilou.
Etalez vos feuilles de brik l’une sur l’autre, en les humectant, l’une et l’autre, d’huile d’olive au pinceau. Salez et poivrez légèrement.
Préchauffez le four à 200°. Emincez le bouquet de coriandre et le citron confit.
Juste avant l’heure du miam, posez le mignon sur le brik, coiffez de coriandre et de citron. Repliez avec habileté. Et fermez à coup de cure-dent. Un tour de moulin à poivre et basta. Cet emmaillotement doit impérativement se mener à la dernière minute, sous peine de voir les sucs de la viande imbiber le bric, qui ne manquerait alors pas de s’effondrer mollement autant que tragiquement. Un conseil de pote. Gratos.
Enfournez enfin pour dix petites minutes. Pas plus. Il faut que la chair du mignon demeure aussi rosée que les joues d’un jouvenceau zieutant pour la première fois dans le Cœur croisé de sa cousine gironde.
Voilà: ça croustille à donf’sous la canine; ça acidule un tantinet les bajoues; ça embaume la luette; bref, ça égaye l’ensemble de la cavité buccale. Surtout si l’on a pris soin de déboucher un pinard idoine. Par exemple le Chignin Bergeron 2005 de Raymond Quénard (le monsieur a pris sa retraite depuis; son fiston lui succède), un grand blanc savoyard - oui, Madame - à la fois charnu et tonique, aux parfums exotiques autant qu’épicés, regorgeant de fraîcheur racée. Stupéfiante, d’ailleurs, cette accointance immédiate entre le pif alpin et le mignon maghrébin. Il faudra en causer au secrétariat de l’identité nationale.
Bien à vous,
PS: Vous noterez que l’on vous a épargné la soirée diapo de nos vacances; les anecdotes, bibelots et souvenirs de camping. Ne nous remerciez pas. Vous nous êtes sympathiques.