« Pour combattre l'obscurantisme, les armes à notre disposition sont multiples, mais la plus sûre et la plus efficace est l'éducation. En offrant l'asile à ces jeunes, comme elle l'a fait pour moi en 1985, la France les aidera à poursuivre leurs études et à ne pas tomber dans l'abîme de l'ignorance. »
Atiq Rahimi, prix Goncourt 2008
A la porte des Lilas s'étend le chantier du futur tramway des maréchaux. Les travaux sont arrêtés, les ouvriers ont installé des piquets de grève. « La suburbaine occupée », Ibrahim et les autres dorment sur place dans des tentes Quechua. Ils réclament des papiers, à juste titre.
La Suburbaine, Société sous-traitante utilise cette main d'œuvre à bas prix par le biais de la « boîte » d'intérim Selpro. Aucun intérêt à les faire sortir de la clandestinité, ils seraient aussi mal payés que les légaux mais tout de même un "peu plus".
Pas de journalistes, pas de policiers, pas d'Éric Besson dans les parages.
Les forces de l'ordre traquent les assistés clandestins venus se restaurer grâce aux organisations humanitaires. Ça c'est bankable bien que les médias s'y soient très peu intéressés. Toutefois, un entrefilet d'importance. Il faut débarrasser la France de ses parasites. La sécurité publique veille au grain.
Éric Besson répugne sans doute à s'approcher de cette économie parallèle. Effectivement, ces sans-papiers là n'ont jamais nui au travail des bons français. Ils permettent à des sociétés de réaliser des chiffres d'affaires conséquents. Les livrer à la vindicte populaire pourrait gêner les esclavagistes costumés, des entrepreneurs créateurs de richesses, adoubés par l'État et « récipiendaires » des grands Marchés Publics.
Personne n'a entendu parler de rafles dans les chantiers ou en plein service du midi chez Buffalo grill.
Sans rire.
Pourtant, le sans papier dort sous le nez des agents de police, il a même choisi des tentes de couleur rouge pour être bien vu. Et pire, désespérant du maintien de l'ordre, il a affiché en grand sur les grilles encerclant le fameux chantier :
« Ibrahim Doukouré , ouvrier, en grève pour obtenir des papiers ».
Malgré cet affichage, l'arrêt du travail par nombre de salariés concernés, le campement de fortune, personne n'a pensé à prévenir Éric...
Certainement trop occupé avec ses trois afghans...
Sous les flashes et les caméras de télévision.
Agathe
Soutenez la lutte des travailleurs sans papiers : [email protected]
Pour raviver nos mémoires* :
Dans le premier ouvrage qu'il a coordonné pour le parti socialiste, L’inquiétante « rupture tranquille » de Monsieur Sarkozy, Eric Besson demandait : « La France est-elle prête à voter en 2007 pour un néo-conservateur américain à passeport français ? ».
Dans ce livre, il condamne la politique d'immigration de Nicolas Sarkozy:
« En supprimant ou en restreignant fortement les principaux dispositifs de régularisation, Nicolas Sarkozy se prive des outils permettant une régularisation au fil de l’eau et évitant ainsi les régularisations de masse. En d’autres termes, Nicolas Sarkozy fabrique des sans-papiers, lui qui prétend lutter contre l'immigration clandestine ! »
« La loi du 26 novembre 2003 avait deux objectifs selon le ministre de l'Intérieur : « réformer la double peine » et « mettre un frein à la dérive des flux d'immigration créée par la loi Chevènement de 1998 » en dotant l’État de « véritables outils de lutte contre l’immigration clandestine ». (…) On peut aujourd'hui mesurer l’échec de chacune de ces deux ambitions. »
Attention : Les abus de Besson peuvent être dangereux pour la santé.
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