Cenon (33) : in-con-tour-nable !!!" />
Ayant un rendez-vous à Cenon (ville limitrophe à Bordeaux) en tout début d'après-midi, j'ai saisi l'occasion d'aller déjeuner dans l'un des restaurants les plus cotés de la capitale girondine. L'emplacement géographique est pour le moins étonnant puisqu'il se trouve en pleine zone résidentielle dans un pavillon tout ce qu'il y a d'ordinaire. Vaut mieux savoir le numéro précis, parce que vous passez devant sans vous en rendre compte... A signaler un grand parking situé juste en face. Idéal pour ne pas stresser les clients ;o)
Dès l'entrée, je suis parfaitement accueilli par le "maître d'hôtel". Je le mets entre guillemets, parce que même si c'est sa fonction, il n'en a ni le look guindé, ni l'attitude distante (il ne vous tape pas dans le dos non plus, hein). Il me donne la carte des apéritifs. Je décide de prendre un vin blanc au verre. Un jeune sommelier - très sympa aussi - m'explique ce qu'il a de disponible. Je prends un Mauzac 07 de Plageolles.
Je consulte le menu en sirotant mon vin blanc et finit par choisir le menu à 39 €. Après coup, je me suis dit que j'aurais pu me contenter de celui à 24€ (qui ne comprend que le fromage en moins), car c'était vraiment copieux.
Pour patienter, une mise en bouche m'est servie : un velouté au panais & sa glace au lard fumé (pas sûr de l'intitulé car pas marqué sur la carte et petit début d'Alzheimer). Le résultat est en tout cas intéressant autant par le côté chaud/froid que des arômes et des textures (il y a des surprises au fond du plat, croustillantes, charnues...).
On m'amène également une grande variété de pains encore tiède et croustillants. Quantité et qualité sont au rendez-vous. Je n'ai même pas réussi à manger la moitié de ce qui m'a été amené....
Et pourtant, tout a été fait pour que j'en grignote : il livre en complément le beurre de chez Bordier. LE beurre, comme je l'ai fait remarquer d'un air complice au "maître d'hôtel".
Les couverts me sont amenés. L'entrée va arriver sous peu...
Pour l'instant la salle est calme.
30mn plus tard, elle sera pleine, mais pas bruyante.
Et voilà la lasagne ouverte de thon rouge mariné, vapeur de foie gras et chipiron, bouillon thaï légèrement épicé. La photo a été prise après qu'il ait été arrosé devant moi du bouillon thaï. Une cuisson "shabu shabu", en quelque sorte. Du coup, le thon devient tiède, mais l'on profite de sa chair crue. Sa marinade ne devait pas être trop puissante, car elle se sent à peine. Le chipiron en tempura, est très bon, et le morceau de foie gras pas trop typé, et se marie du coup très bien avec le thon.
Je trouve également la coupe du fenouil cru intéressante, et les petits chipirons grillés cachés sous la "verdure" très gourmands. Jusque là, je n'osais en acheter. Je crois que je vais me mettre à les cuisiner... Autre petits "niaks" pour reprendre la terminologie de Michel Bras : des graines de courges grillées ...
... et de la chair de crabe cachée sous thon. Quant au bouillon, il est finement épicé avec des saveurs évoquant la coriandre, la badiane, la citronnelle (sans trop savoir ce qu'il y a vraiment dedans). La lasagne est bien cuite, mais sa couleur noire à plus un rôle décoratif que gustatif. En tout cas, un bel ensemble dont je m'inspirerai certainement pour des recettes à venir !
Le plat principal arrive assez rapidement : filet de dorade royale sauvage simplement rôtie, "moules" frites croustillantes et jus réduit. L'énoncé pourrait aussi ajouter quelques chipirons. Le chef a l'air d'aimer ces bébêtes... On est loin des moules frites chères à Léon de Bruxelles. En fait ce ne sont ni des moules, ni des frites. Ni contrairement à ce que je croyais au départ des beignets de moules. Plutôt des gnocchi de pommes de terre aux herbes en forme de moules.
La dorade entière devait être assez impressionnante, car le filet est sacrément épais et charnu. Avec une cuisson parfaire, évidemment. Le jus réduit était légèrement moutardé, ce qui allait plutôt bien avec les "moules frites". Même si ce plat fait aéré dans sa présentation, il était en fait très copieux. Je n'avais plus super-faim après (bon OK, j'ai un peu trop craqué sur le beurre de Bordier et le pain croustillant).
Avec le poisson, je m'étais fait servir un autre verre de vin blanc, que je voulais plutôt vif. Le sommelier m'a amené un verre de premières côtes de Blaye 2008 du Château des Tourtes. Je n'en avais jamais entendu parler. Eh bien j'avais tort, car il était vraiment top ! Belle couleur dorée. Nez sur les agrumes confits, une touche de beurre et de fruits exotiques. Et une bouche très aromatique, à la fois grasse et vive. Une petite merveille d'équilibre, sans boisé surabondant comme souvent dans le Bordelais.
Et voici le plateau de fromage. Remarquable, il faut le dire, car composé par des fromages intéressants, pas forcément connus. J'ai craqué pour du comté 24 mois, du bleu de Termignon, de la tome des Bauges et pour finir, du Soumaintrain (fromage bourguignon qui n'a rien à envier à l'Epoisses quant à la force de caractère).
Lorsque la cérémonie du ramassage des miettes arrive, c'est que la fin est proche... Pas trop surpris, donc, de voir arriver devant moi une tarte au chocolat, réduction de fruit de la passion, sorbet cacao. C'est très joli. Mais z'ensuite?
Allez, je vais râler un peu : la réduction est un peu trop ... réduite. On aimerait en avoir un peu plus, tellement c'est bon, et surtout d'une acidité rafraîchissante qui va tellement bien avec le chocolat. D'autant que la tarte ne fait pas vraiment dans le light même si elle est gustativement irréprochable. Ca me donne en tout cas des idées pour une recette utilisant les mêmes ingrédients, un peu différemment.
Il y avait ensuite un chariot entier de petites gourmandises toutes plus caloriques les unes que les autres. J'ai vaillamment résisté en n'en choissant que deux. A gauche un macaron au chocolat. A droite une verrine à bas de crème de marrons.
Le café expresso les a parfaitement accompagnées et permis de finir très agréablement ce repas. A souligner que celui-ci n'a duré qu'un peu plus d'une heure, avec très peu de temps mort, et un personnel bienveillant et attentif.
Autant dire que je n'ai pas regretté les 51 € pour le tout, vins et café compris. Il existe aussi une formule de midi à 24 € avec les produits du marché. Une adresse très recommandable, à quelques minutes de Bordeaux.
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La Cape, 9 allée de la Morlette, 33150 Cenon - 05 57 80 24 25
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