Depuis mardi, on a beaucoup parlé du discours "agricole" de Nicolas Sarkozy, prononcé dans le Jura. Le Monarque l'avait clos par quelques phrases aux accents pétainistes sur la "réalité" de la "terre" et son apport à l'identité française: "La France a un lien charnel avec son agriculture, j’ose le mot : avec sa terre. Le mot "terre" a une signification française et j'ai été élu pour défendre l'identité nationale française. Ces mots ne me font pas peur, je les revendique. La France a une identité particulière qui n’est pas au-dessus des autres mais qui est la sienne et je ne comprends pas qu’on puisse hésiter à prononcer ces mots « identité nationale française ".
Un vacarme électoraliste pour masquer une réalité têtue et défavorable.
Aux agriculteurs, Sarkozy bégaye un discours vieux de 10 mois
Le 27 octobre, Sarkozy a eu de curieux élans: "Eh bien, la terre fait partie de cette identité nationale française. Et cette identité nationale française est constituée notamment par le rapport singulier des Français avec la terre." En juin 1940, le Maréchal Pétain expliquait déjà: « La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c’est une portion de France qui meurt. ». Le rapprochement est facile. Il est normal et nécessaire. C'est exactement ce que Sarkozy souhaitait. Rassurer un électorat âgé et droitiste. Mais le cocasse est ailleurs. Nicolas Sarkozy a copié-collé l'essentiel de ce discours, d'un de ses précédents discours, déclamé voici 10 mois, en février dernier, quasiment mot pour mot. Le petit Journal de Canal+ a révélé l'astuce.
Une douche et 16 autres millions d'euros pour une réunion
245.572 euros, c'est le chiffre, peu commenté dans les "grands médias" avant mercredi, de la zone bureau, avec sa douche dernier cri, que Nicolas Sarkozy s'est ainsi fait installer, pour 4 heures de réunion sur l'Union méditerranéenne en juillet 2008 au Grand Palais. Cette douche, comme le bureau, n'a jamais servi. L'ensemble est parti à la benne. Globalement, la réunion de quelques heures au Grand Palais, avec une quarantaine de chefs d'Etat étranger, a coûté 16 millions d'euros d'installations, dont 5 millions d'euros pour le seul repas. Un hebdomadaire people ose comparer Carla Bruni à Marie-Antoinette. La Sarkofrance prend effectivement tous les traits d'une monarchie vieillissante déconnectée de la réalité du plus grand nombre.
5 millions de chômeurs
Mardi, il fallait surtout éviter parler chômage. La veille, le ministère du Travail avait livré les derniers chiffres : à fin septembre, 3,475 millions de personnes sont inscrites à pôle emploi, soit 45 000 de plus qu'en août, et+ 20% sur un an. "Tant que nous n'avons pas retrouvé une croissance supérieure à 2%, entre 2 et 2,5%, il est très difficile de reconstruire de l'emploi" a expliqué François Fillon. Analysées par catégorie, les statistiques sont mauvaises
- Catégorie A (sans emploi): + 25% sur un an
- Catégorie B (moins de 78 heures travaillées par mois): + 11,6%
- Catégorie C (plus de 78 heures travaillées par mois): + 12,6%
4000 travailleurs sans-papiers en grève
Le 23 octobre dernier, le Conseil d'Etat a annulé un circulaire signée en janvier 2008 par Brice Hortefeux. Les services d'Eric Besson n'avaient pas le droit d'exiger une promesse d'embauche dans l'un des 30 métiers "réservés" aux étrangers non-européens comme préalable à l'examen d'une demande de titre de séjour: «le pouvoir réglementaire ne pouvait, sans méconnaître la loi, restreindre les conditions de délivrance de [la] carte de séjour temporaire en subordonnant la recevabilité des demandes de délivrance de cette carte à la présentation, par l'étranger, d'une promesse d'embauche dans l'un des métiers prévus par cette liste». Le ministère doit clarifier ses propres règles. Depuis le 12 octobre 2009, près de 4000 travailleurs sans-papiers sont en grève en Ile-de-France, avec le soutien de la CGT.
Jean Sarkozy, des sondages et un retour
La semaine dernière, Nicolas et Jean ont dû plié. Une mauvaise polémique, d'après les zélotes du Monarque, les ont empêché de placer le Prince Jean à la présidence de l'EPAD. Pourtant, les 4 élus UMP et Nouveau Centre, tout comme les 9 fonctionnaires membres du conseil d'administration de l'établissement étaient prêts à l'élire. Les accusations de népotisme, dans la presse mondiale, ont eu raison du projet. L'Elysée avait payé et commandé des sondages, tous catastrophiques pour l'image du chef de l'Etat et cette nomination. Des sondages payés avec l'argent des contribuables pour tester l'impact de la nomination du fils du président à la tête d'un établissement public ? Est-ce bien normal ? Qu'à cela ne tienne ! Jean Sarkozy, fils de Nicolas, est désormais pressenti pour prendre la présidence du Conseil Général des Hauts de Seine. Là encore, il sera élu par ses collègues UMP, tous aux ordres de l'Elysée.
A l'étranger, cette confusion entre vie publique et vie privée ne cesse d'alimenter les critiques. Même le conservateur Financial Times, repris par Courrier International, se fend d'un article très critique pour le Monarque français : " il semble aussi qu'il souffre d'une faiblesse dangereuse qui menace d'écorner son image politique : il est incapable de poser une frontière nette entre vie privée et vie publique."
Le Plan Espoir Banlieue de Fadela : ruineux et inefficace.
34 millions d'euros ont été dépensés pour créer ... 1160 emplois en banlieue. Voici le premier bilan du plan Espoir Banlieue, comme le rappelait Politique.net il y a quelques jours, relayant une information du Canard Enchaîné. Sur les 45 000 contrats d'autonomie prévus dans le plan d'ici 2012, à peine 13000 ont été signés, mais seulement 1160 ont débouché sur une réelle formation ou un emploi. Pire, les travaux de coaching et d'insertion, habituellement confiés aux missions locales de l'emploi, ont été attribuées, à 70%, à des agences privées, d'intérim et de placement. Et le contrat est bénéfique pour ces entreprises: "pour chaque jeune coaché, l'Etat verse à ces boîtes de placement 7 500 euros : 3 000 euros sont versés dès la signature du contrat d'insertion, et 4 500 euros sont versés une fois que le jeune a décroché un emploi ou une formation." En un an, quelques 34 millions d'euros ont ainsi été engagés pour un maigre résultat : 1160 jeunes placés.
Quand Nicolas Sarkozy répète le même discours!