Avec lui, il faut toujours s’attendre au pire ! L’ignoble à portée de bouche comme la bouteille de picrate pour l’alcoolo. Ses sarkonneries sont parfois marrantes mais s’agissant du prétendu débat sur «l’identité nationale» nulle envie de rigoler. Gerber et crier suffira.
“La défense de notre modèle culturel et de la ‘Douce France’ chantée par Charles Trenet, passent par la redéfinition de notre identité nationale, alors que la mondialisation, qui gomme chaque jour un peu plus les caractéristiques propres de chaque nation, est si âpre”. Il y a effectivement des claques qui se perdent et j’ai la main qui me démange terriblement.
Parce que la France n’est aucunement «douce» pour la Planète pauvre et une grande majorité des Français qui subissent de plein fouet les ravages de la mondialisation – 4 millions de chômeurs aujourd’hui, toutes catégories confondues – dont ni la droite, ni moins encore le patronat, notamment celui des multinationales du COUAC/40 si amis avec Nicolas Sarkozy ! ni Sarkozy lui-même pas plus que l’UM/Posture n’ont jamais mis en cause le principe non plus que leur conséquence directe : les délocalisations… ils sont du côté des actionnaires qui les imposent !
Si les Sarko, Bessons et consorts n’avaient la mémoire de notre histoire aussi sélective que leur «immigration choisie» - il leur faut des blancs, cathos et cadres ou techniciens supérieurs ! – ils pourraient se souvenir que beaucoup de ceux qui frappent à notre porte viennent de nos anciennes colonies. Dont ils ont le toupet de vouloir que la loi reconnaisse les mérites ! Pourquoi pas louer la traite des noirs et l’esclavage ?
Que les grands-pères de certains sont morts pour la France en 14-18 ou 39-45. Que les anciens combattants étrangers attendent toujours que leurs pensions soient alignées sur celles des Français, en dépit d’un arrêt déjà quelque peu ancien du Conseil d’Etat !
Je lis que Nicolas Sarkozy est venu dernièrement dans le Val d’Oise et a apporté son soutien à l’expulsion récente de trois Afghans «L’Etat n’a pas à s’excuser, l’Etat n’a pas à se culpabiliser parce qu’il fait respecter la loi, y compris les arrêtés de reconduite à la frontière. Nous ne changerons pas de cap car il n’y a pas d’intégration réussie sans immigration choisie». Sauf qu’en l’occurrence la France n’a pas respecté le droit des réfugiés tel qu’énoncé dans la Convention de Genève de 1951.
Alors qu’une convention ratifiée a une valeur supérieure à toutes ces petites lois merdiques. On devrait aussi rappeler à Nicolas Sarkozy que son père n’est pas né en France. Je peux d’autant plus me le permettre que ma mère est arrivée en France à l’âge de 18 ans, venant des lointains confins de l’Ecosse et que rien ne lui fut épargnée dans la France des années 30, déjà années de crise.
Au début des années 60, Fernand Raynaud nous fit rire - son humour pouvait être acide – avec l’histoire d’un étranger à qui les villageois reprochaient de «venir manger le pain des Français». Manque de pot, c’était lui le… boulanger !
Car bien entendu, derrière la question de l’identité nationale se débusque le débat sur «quelle immigration de travail» souhaitons-nous ? Les politiques d’immi-gration de travail ont toujours été très fluctuantes, du style «stop and go» depuis la fin de la guerre. En fonction des besoins de l’économie. Pire, à certaines périodes n’ont été acceptés que les hommes qui devaient donc laisser femme et enfants dans leur pays d’origine quand ils n’étaient pas célibataires.
Je conseille de lire à ce sujet la somme critique de Patrick Weil, spécialiste reconnu de l’histoire de l’immigration, «La France et ses étrangers, l’aventure d’une politique de l’immigration de 1938 à nos jours» (Gallimard). Je ne sais plus de quand date la première version que j’ai lue mais il a été réactualisé en poche (Folio Histoire 2005).
Dans un tout autre registre, comment ne pas penser au magnifique roman de Claire Etcherelli, «Elise ou la vraie vie» (1967) qui narre avec une infinie délicatesse l’amour entre une ouvrière française travaillant dans une usine automobile et un OS immigré. Mais je doute que Frédéric Lefebvre l’ai lu quelque jour et surtout qu’il soit sensible à la poésie qui s’en dégage. Son monde est celui des brutes épaisses.
Aurions-nous oublié les bidonvilles de Nanterre ou d’ailleurs ? Les conditions sordides et difficiles dans lesquelles vivaient les ouvriers – qui parfois construisaient des logements neufs où ils n’habiteraient jamais. Les familles nombreuses qui s’entassaient dans une pièce ou deux, sans le moindre confort.
Je conseillerais à tout le monde de se plonger dans les albums de Farid Boudjellal. Un enchantement ! Déjà sur le plan esthétique. Quelques traits dépouillés à l’encre noire suffisent à nous faire pénétrer au cœur d’une famille attachante avec tous ses personnages - plus vrais que nature - dont nous suivons la vie et les péripéties, album après album. Un concentré des problèmes et situations rencontrés à cette époque et même plus tard par la grande majorité des immigrés. Aucun misérabilisme, bien au contraire. Beaucoup de dignité, de joie de vivre et d’énergie.
Que l’on ne me dise pas que les travailleurs immigrés non qualifiés ou acceptant de travailler bien en-dessous de leur qualification, notamment les sans-papiers, ne seraient pas tout aussi utiles à la collectivité que des ingénieurs. Sinon, pourquoi les embaucherait-on, pas forcément «au noir» d’ailleurs puisqu’il a été démontré que beaucoup d’entre eux travaillant en France depuis de longues années avaient le droit d’y payer impôts et cotisations sociales mais non celui d’y résider avec des papiers en règle.
Ils acceptent souvent les emplois les plus pénibles dont précisément les Français ne veulent plus. Ainsi va d’ailleurs la vie. Ces emplois furent tenus dans le passé par des ouvrier déracinés, exode rural ou immigration des pays européens (Espagnols, Italiens, Polonais, Portugais, etc…) dont les enfants firent des études leur permettant d’échapper aux travaux pénibles de leurs parents. A chaque génération ils sont remplacés par de nouveaux arrivants.
Je précise que j’ai le même respect pour le balayeur ou l’éboueur, la femme de ménage ou l’ouvrière d’usine qu’envers n’importe quelle personne plus haut placée. L’emploi ne fait pas plus le moine que l’habit. Nous devrions respecter bien plus ceux qui assument les tâches les plus pénibles car elles sont bien plus utiles à l’ensemble de la société que beaucoup d’emplois tertiaires… Sans même parler du taf des traders ! Ceux-là, on peut directement les foutre à la poubelle sans le moindre regret !
Jusqu’à la première crise économique en 1975, il y avait du travail pour presque tout le monde. Les moins doués trouvaient à s’embaucher comme manœuvre ou des emplois similaires. D’autres rentraient tout en bas de l’échelle et pouvaient espérer grimper par la suite grâce à la promotion interne et aux cours du soir s’ils étaient travailleurs et avaient quelque peu d’ambition. J’ai connu un dessinateur industriel d’une quarantaine d’années qui était rentré «arpet’» (apprenti) à 14 ans. Faire toute sa carrière dans la même entreprise n’était pas considéré comme une tare, bien au contraire ! Cf. les «médailles du travail».
Le chômage était purement conjoncturel même si la France ne connaissait plus le «plein emploi» comme aux meilleures époques des «Trente glorieuses» et la reconstruction du pays à marche forcée. Qui est d’ailleurs grandement à l’origine de l’appel à la main-d’œuvre immigrée.
La situation a commencé à se dégrader au milieu des années 60 et il nous paraissait insupportable en Mai 68 qu’il y eût entre 400000 et 500000 chômeurs. Contre 4 millions aujourd’hui ! Mais il existait encore une industrie prospère, méthodiquement saccagée par la suite.
Je peux vous garantir qu’étant infirmière en usine (j’ai commencé à y travailler en 1972 et j’ai été contrainte d’arrêter au milieu 78 par un très grave accident de moto) jusqu’en 1975 j’ai vu des embauchés ou des intérimaires arrivés à 7 heures du matin rendre leur tablier à midi si le travail ou autre chose ne leur plaisait pas et qu’ils étaient assurés de trouver quelque chose ailleurs dès le lendemain sinon l’après-midi même.
Heureux temps ! L’ultra-libéralisme et les délocali-sations sont passées par là… Haro sur le travail et les salariés ! Résultat : Le Pen qui n’obtenait que des pourcentages ridicules auparavant a littéralement explosé au début des années 80. Non point qu’il y eût plus de travailleurs étrangers mais la compétition pour obtenir du travail devenait plus âpre. Eternel refrain : diviser pour régner.
Je suis attachée à la Nation qui me paraît le seul espace pertinent pour l’Etat-Providence qu’ont dévasté les ultralibéraux, le transformant en Etat-pénitence. Je n’en suis pas «nationaliste» pour autant. Mon père, qui s’engagea à 17 ans en 1914, à 42 ans en 1939 et fut ensuite Résistant n’était point du tout nationaliste mais patriote m’enseigna-t-il : la Nation était en danger.
Je suggère à cet égard de lire ou relire l’admirable livre d’Henri Guillemin : «nationalistes et nationaux (1870-1940)» qui démontre admirablement combien de prétendus nationalistes ont de fait livré la France aux Allemands en 1940 quand ils n’ont pas collaboré… Est-ce du patriotisme que de préférer «Hitler à Blum» ? Réflexe de classe autant qu’antisémite…
Où est passée la «Douce France» ? pays de mon enfance… même si tout était loin d’être merveilleux, y compris pendant les Trente glorieuses» !
C’est votre agriculture de merde – qui en plus, pollue ! – qui nous fait perdre une partie de notre art et plaisir de vivre, une tradition pourtant bien française. Parce qu’il faut bien que la «malbouffe» de l’agro-business qui leur coûte peau de balle mais à nous la peau des fesses engraisse les grandes surfaces, les multinationales de l’industrie pharmaco-chimique : engrais, pesticides, médicaments pour engraisser plus rapidement les animaux, et la kyrielle d’additifs alimentaires qui nous fera crever.
C’est l’égoïsme prôné par votre idéologie ultra-libérale qui nous fait perdre nos traditions d’entraide spontanée aussi bien qu’organisée : qui supprime par exemple les vraies coopératives, de production comme de consommation… Tout pour les grandes surfaces ! qui a supprimé force dispensaires qui accueillaient les patients des classes populaires, qui a supprimé nombre de vraies mutuelles, qui a transformé les Caisses d’Epargne en une banque parmi les plus rapaces et mise dans le «rouge» par des traders fous.
C’est la rapacité consubstantielle du système ultralibéral qui interdit désormais que nous puissions être soignés correctement alors que nous supportons de plus en plus de «franchises» et autres déremboursements, que les hôpitaux sont gérés comme des entreprises qui doivent faire le max de profits, au détriment du personnel comme des patients (désormais considérés comme des «clients»).
C’est encore la rapacité consubstantielle du système si cher à votre cœur qui fait fermer des écoles en pagaille, diminue chaque année de plus en plus drastiquement le nombre des enseignants – et plus généralement tout ce qui porte le nom de «fonctionnaire».
C’est toujours cette rapacité consubstantielle – votre marque de fabrique ! – qui livre un à un tous les services publics au privé… Demain La Poste, après tant d’autres ! Lors même que les services publics constituent un élément essentiel du «bien vivre ensemble» qui caractérise et le lien social et le «plébiscite renouvelé chaque jour» qui selon Ernest Renan – «Qu’est ce que la Nation ?» - est l’élément déterminant pour constituer précisément cette «identité nationale» que vous galvaudez en la transformant en un repli haineux sur de prétendues «valeurs» qui ne sont rien moins que racistes, xénophobes et facho.
Sans oublier que les seules vraies «valeurs» qui importent à vos yeux sont cotées en Bourse !
Redéfinir le «sentiment national» - plutôt que l’iden-tité… Ah ! ouiche, je veux bien ! Mais sûrement pas avec vous ni vos semblables et selon vos présupposés qui fleurent tant le racisme que je suis obligée de me pincer le nez pour n’en être point si fort incommodée. Et très certainement pas dans la vision «communautariste» - qu’elle fût religieuse ou ethnique – si chère au cœur de Nicolas Sarkozy qui prend modèle sur les Etats-Unis.
Or, le fameux «melting-pot» américain est un leurre car il agglomère des communautés qui restent distinctes les unes des autres plus qu’il n’intègre des individus. Ce qui ne veut pas dire pour autant que tous ces Américains ne soient pas fiers de l’être devenus.
Mais nous avons par tradition multiséculaire – la France s’est construite d’apports successifs de provinces et Etats proches en même temps que sont également arrivés des ressortissants venus d’autres contrées – une autre façon d’envisager ce que nous nommons «l’assimiltion» : faire de ces étrangers, qu’ils prissent ou non la nationalité de leur pays d’adoption, des habitants vivant comme n’importe qui d’entre nous, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Vous êtes si inculte et borné dans vos certitudes, Frédéric Lefebvre, que je perdrais sûrement mon temps à vous rappeler ce qu’écrivait Emmanuel Kant dans son «projet de paix perpétuelle» - pourtant autrement facile à comprendre que «la critique de la raison pure» :
«Le droit cosmopolitique doit se borner aux conditions d’une hospitalité universelle»… Kant considérant en effet que la terre appartenant à tous et chacun «en vertu d’une possession commune de la surface de la terre» et qu’il s’agit «non de philanthropie mais “de droit” et qu’en ce sens “hospitalité” signifie le droit qu’à tout étranger à ne pas être traité en ennemi dans le pays où il arrive. On peut refuser de le recevoir si l’on ne compromet point par là son existence ; mais on ne peut agir hostilement contre lui, tant qu’il demeure pacifiquement à sa place (…) il s’agit du “droit de visite” ou du droit de s’offrir à faire partie de la société».
J’y ajoute bien volontiers un autre passage où Kant traite de la maxime «Fiat justicia, pereat mundus» : “Que la justice règne, dussent périr tous les scélérats que renferme le monde”… Les scélérats n’étant pas forcément ceux qui accusent les étrangers de l’être ! N’est-il pas Monsieur Sarko et vos répugnants : racaille et autres Karcher ! Vous et certains de vos amis ne me semblent guère être un parangon de vertu ni moins encore d’honnêteté scrupuleuse.
Kant ajoutant que c’est «un principe de droit hardi et qui coupe tous les chemins tortueux tracés par la ruse ou la violence» (…) «qui oblige les puissants à ne porter atteinte au droit de personne par aversion ou commisération pour d’autres ce qui exige avant tout une constitution intérieure de l’Etat, fondée sur de purs principes de droit».
On ne saurait être plus clair ni précis. Nous avons bien une Constitution assortie de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ainsi que du Préambule de la Constitution de 1945, lesquels textes sont intégrés à ce que nous appelons le «bloc de constitutionnalité». Mais hélas ! Nicolas Sarkozy n’a de cesse de fouler aux pieds tous ces grands principes du droit pourtant solidement établis.
Quant à la ruse et à la violence, c’est le lot quotidien des sans-papiers quand ils tombent dans les griffes de la puissance publique. Parfois convoqués dans les préfectures prétendument pour «régulariser» leur situation ensuite de quoi, ils sont arrêtés et jetés dans les Centres de rétention administrative (CRA) avant qu’on ne tentât de les expulser manu militari du territoire français.
Quant à la violence, les flics de la PAF (Police aux frontières) ont démontré à plusieurs reprises les prouesses dont ils étaient capables pour étouffer dans les avions les cris des expulsés. Au point que certains d’entre eux ont péri, étouffés par un coussin appliqué sur leur visage ou par un flic assis sur leur thorax…
Vous devriez signaler à votre si cher ami Besson que tant le «projet de paix perpétuelle» que la Convention internationale sur les Réfugiés de 1951 interdisent précisément de refouler un étranger dans le pays d’où il vient quand «on compromet par là son existence».
Peut-être dans sa grande ignorance ne sait-il toujours pas que l’Afghanistan est en proie à la guerre civile et que la sécurité y est de moins en moins assurée. Il suffit d’entendre à la radio ces derniers jours que les forces britanniques et d’autres soldats y ont été massacrés en grand nombre. Quand ce n’est pas en Afghnistan, c’est au Pakistan tout proche, «terre d’Asile» pour les Talibans.
La grande majorité des étrangers en situation irrégulière expulsés depuis 2007 et l’atroce politique de «la Rafle et du Drapeau» menée par Eric Besson et avant lui, Brice Hortefeux, vivaient en France depuis plusieurs années où ils étaient parfaitement intégrés – grâce notamment à leurs enfants – au point de participer activement à la vie associative locale.
Ils vivaient donc en paix comme le souhaitait Kant et je pense qu’ils étaient certainement nettement plus respectueux de nos lois que certains français de souche ou d’adoption qui se considèrant comme l’élite parce qu’ils sont friqués ou appartiennent aux classes dirigeantes, se conduisent comme la pire «caillera» : par ici l’oseille ! tous les moyens leur étant bons.
Sur le plan des religions, ce n’est pas parce que nous sommes évidemment marqués par la tradition judéo-chrétienne qui remonte bien avant Charlemagne que nous devrions mépriser l’Islam. J’ai le plus grand respect pour toutes les religions mais j’entends qu’elles ne débordent pas sur la vie publique car une des spécificités de la France est précisément d’être un Etat laïc qui admet toutes les opinions philosophiques et religieuses à la seule condition dispose l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme que «leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi»… On ne saurait être plus clair !
Comment voudriez-vous qu’en tant que femme et féministe j’applaudisse au port de la burqa ? J’ai beau être socialiste, je m’inscris totalement en faux contre l’opinion avancée par Vincent Peillon, selon lequel la burqa ne mettrait pas en péril l’identité française…
Bien sûr que si car c’est la place des femmes dans notre société qui est remise en cause par l’enferment des femmes dans l’espace du foyer et leur non «visibilité» dans la rue. De surcroît, je ne sais s’il a déjà vu une burqa, ne serait-qu’en photo. Mais s’imaginerait-il se promener avec une grille devant les yeux ?
Pourquoi la burqa, d’ailleurs ? Puisque qu’elle est portée essentiellement en Afghanistan et peut-être au Pakistan ? – elle était traditionnelle dans les campagnes et les Talibans l’ont par la suite imposée à toutes les femmes alors que celles qui vivaient dans les villes ne la portaient pas. Ne me dites pas que celles qui l’endossent aujourd’hui en France viennent d’Afghanistan ou du Pakistan voisin. Je ne pense pas qu’il ait en France beaucoup de femmes afghanes candidates à l’immigration.
C’est donc un moyen supplémentaire pour les islamistes d’imposer un mode de vie insupportable à tous les titres. Comme le port du foulard à l’école, j’appellerais cela de la provocation. Une lutte incessante pour islamiser la vie publique. Nous ne voulons pas de cette constante guerre de religions contre la laïcité de quelque obédience qu’elle vienne.
La position de Vincent Peillon ressemble trait pour trait au coupable «angélisme» du PS entre 1997 et 2002. Personne à gauche ou peu – sinon le journal Marianne - ne voulant admettre que la délinquance dans les banlieues constituait un problème sérieux et grave et qu’il y fallait des solutions à la mesure de l’exaspération des habitants qui la subissaient. Jospin a payé cash.
La burqa comme n’importe quel «voile islamique» qu’il fut intégral ou non ne fait pas seulement descendre la religion dans la rue et les lieux publics mais consacre une infériorité de la femme. Intolérable dans un pays où il a fallu se battre pendant des décennies pour qu’enfin – 1944 – les femmes obtinssent le droit de vote.
Je dirais la mêmes chose de tous les insignes religieux ostentatoires, de la kippa aux croix géantes qu’arborent certains chrétiens. Les communautarismes et la mise en exergue de leurs particularismes alimentent les «guerres de religions» aux effets dévastateurs sinon meurtriers. Je pense en particulier à Ilan Halimi, victime d’un préjugé raciste aussi vieux que les Croisades qui furent souvent l’occasion de monstrueux pogroms : les Juifs sont riches.
«Vivre ensemble» n’est sûrement pas alimenter des «Intifada» dans les banlieues. Mais précisément ces banlieues sont le parangon de la relégation sociale et ethnique.
Je vous dénie le droit de parler «d’intégration» quand l’ensemble de votre œuvre – ou de vos semblables – consiste depuis des décennies à exclure, stigmatiser, mépriser, dénigrer. Alors que les discriminations à l’embauche, pour le logement, etc… restent la loi commune alors même que la loi les condamne ! Est-il normal qu’un étranger de couleur – voire nos propres ressortissants venant de Martinique, de Guadeloupe ou de la Réunion ! – risque de subir mille fois plus de contrôles d’identité, parfois musclés sans compter toutes les brimades et réflexions désobligeantes, qu’un Français ou n’importe quel étranger blanc ? Délit de faciès.
Je préfère d’ailleurs le terme usité en France de longue date «d’assimilation» qui fait des étrangers nos semblables, nos égaux. A double sens d’ailleurs parce qu’il s’agit aussi que par le biais de l’école notamment, d’apprendre à assimiler nos valeurs essentielles, celles qui sont fondées sur le respect des lois et principes nécessaires au bien vivre ensemble, qui fondent l’Etat de droit, la démocratie et l’ensemble de nos libertés, publiques aussi bien qu’individuelles.
Valeurs que je n’hésite pas à qualifier d’universelles contre le «relativisme» particulier à cette époque délétère : non ! tout ne se vaut pas…
La liberté ne consiste pas à faire tout ce que l’on veut au détriment des autres. Nous apprenons que notre liberté est bornée tant par les lois que par le respect de celle d’autrui. Tous les humains sont égaux en dignité et en droits. Les hommes, les femmes comme les enfants. La vie de tous et chacun doit être respectée. Les enfants doivent être scolarisés et les femmes avoir le droit de travailler si bon leur semble et ne pas voir leur salaire «confisqué» par une belle-mère acariâtre qui les soumet à l’esclavage. Si j’en parle c’est que j’ai connaissance de tels cas par mes lectures.
Il n’est pas non plus acceptable qu’il y ait des «bandes» de voyous, des «caïds» qui fassent la (leur) loi dans les banlieues pour assurer leurs trafics, qu’ils soient armés et tirent sur les policiers ou se descendent entre eux, peu m’importe : c’est inacceptable.
S’ils ne veulent pas entrer dans le droit chemin, ceux d’entre eux qui sont étrangers et contreviennent de façon très grave – je ne parle pas de la petite délinquance qui certes pourrit la vie d’un quartier mais pas au point d’être traitée comme la grande délinquance et qu’il faut bien entendu sanctionner de façon adéquate et proportionnée à la gravité des faits - contre nos lois et principes fondamentaux ne peuvent être considérés comme souhaitant être intégrés à notre société et je ne vois guère d’autre solution que de les renvoyer d’où ils viennent.
Autant je suis hostile au «communautarisme» en ce qu’il enferme les étrangers dans un cercle où ils s’excluraient totalement de la vie sociale au sens large, autant je trouve normal qu’ils conservent la fierté de leurs origines et leurs coutumes et modes de vie pour autant qu’ils ne soient pas en contradiction avec nos lois et principes.
Nous ne saurions tolérer en France ni l’excision – d’ailleurs en Afrique même des femmes mènent courageusement ce combat – ni la bigamie, les mariages forcés non plus que l’enfermement des femmes ou leur esclavage. Vous noterez comme moi qu’à chaque fois ce sont les femmes qui sont victimes de ces pratiques.
Sans doute quand il parle de la «mondialisation qui gomme chaque jour un peu plus les caractéristiques propres de chaque nation» Frédéric Lefebvre vise-t-il plus les apports culturels lato sensu, dont évidemment les «cuisines du monde» qui sont entrées dans nos mœurs… que pourtant il se rassure : MacDo a fait de la «malbouffe» une valeur autrement universelle !
Mais il ne m’ôtera pas le plaisir de savourer un couscous avec des amie(s) du Magrheb, quelques plats africains chez des ami(es)s du Cameroun ou d’ailleurs, etc…
Me sentir française et apprécier profondément notre culture si riche dans tous les domaines ne m’empêche nullement de m’intéresser à ce qui vient d’ailleurs. Gardez tant que vous voudrez vos Johnny Hallyday, Mireille Mathieu, Gilbert Montagné et autres Barbelivien que prise Sarko… qui n’a aucune culture mais de solides goûts de chiottes !
Laisser moi goûter en paix Sade, Rokia Traoré, Amadou et Mariam, Youssou N’Dour ou Idir, sans oublier Diogal qui dans une chanson en français scande joliment : «ONU, OUA, on vous attend. Pour la paix»… Résumé du tragique destin d’un continent magnifique qui sacrifie ses enfants, quand il n’est pas pillé par vos multinationales.
La vie étant faite d’échanges, j’ai prêté “Le Messie” d’Haendel et quelques autres disques de musique baroque à un ami camerounais qui adore le classique et avait été subjugué en écoutant de la musique sacrée au Sacré-Coeur.
Vous ne m’empêcherez jamais de prendre plaisir à vadrouiller du côté de Belleville, de la Goutte d’Or, dans le quartier indien près de la Gare du Nord… Je me sens comme un poisson dans l’eau dans ces quartiers cosmopolites et bigarrés, grouillants de vie comme tous les quartiers populaires du Paris cher à mon cœur.
J’y croise mes frères et mes sœurs en humanité. Il y a une infinie tendresse dans le regard que je porte sur eux, sachant de surcroît toutes les difficultés qu’ils rencontrent et cette lutte de tous les instants pour la simple survie.
Cette humanité, cet amour du prochain même venu de loin qui fait si terriblement défaut aux racistes et à ceux qui partagent et exploitent cette détestation à des fins purement électorales : ce sont «ces gens-là» pour qui j’éprouve le plus grand mépris.