C’est un vrai cri d’espoir ---et un SOS--- que lance dans Le Monde, Agim Ceku, le premier ministre du Kosovo. Avec réalisme, avec humanisme, avec une volonté de respecter les revendications serbes. Mais sera-t-il écouté ? A Belgrade, on reste opposé à toute idée d’indépendance. Et Moscou soutient cette « ligne serbe ». Dans ce contexte, que peut faire l’Europe ? L’irrationnel mine toujours les Balkans.Au nom d’un passé qui hypothèque l’avenir. Pourtant, que veulent les populations ? La paix, la prospérité, le développement. La normalité. Extraits d’un article à lire :
>>>« Le Kosovo est inquiet. Le processus de définition de son futur statut progresse lentement. Nous espérons en clore le dernier chapitre avant la fin de l'année. Cette longue incertitude et la confusion internationale qui l'a accompagnée a coûté gros aux Kosovars. Notre peuple est fatigué et notre économie à bout de forces. Plus que d'autres, nos minorités souffrent de cette absence paralysante d'identité et de voix sur la scène internationale »
>>> « A terme, l'ensemble de la région sera intégré au sein de l'Europe ; celle-ci, j'en suis sûr, préférera intégrer une région prospère plutôt que des Balkans assoupis et isolés. Un avenir européen est pour nous l'unique avenir réaliste. Cette ambition est au centre de notre stratégie ».
>>> « Le Kosovo et la Serbie continueront de vivre côte à côte. C'est là une réalité que nous reconnaissons volontiers. Nos voisins doivent devenir des partenaires. C'est pourquoi, face aux tentatives de la Serbie de réactiver des structures qui ont échoué de manière aussi désastreuse dans les années 1990, nous avons proposé à New York un traité de partenariat et de coopération pour l'avenir. Nous ne pouvons qu'exhorter la Serbie à mettre un terme aux pathétiques efforts qu'elle déploie pour ressusciter un passé condamné. En refusant une avancée claire et définitive sur le Kosovo, le gouvernement serbe risque d'empêcher ses propres citoyens comme les nôtres d'accéder à la stabilité, à la prospérité économique et à un avenir européen ».
>>> « Nous sommes au XXIe siècle, et l'économie est au centre de tout. Grâce à l'indépendance, nous serons en mesure de nous concentrer efficacement sur notre économie.(…) Nos voisins progressent sur le plan tant économique que politique. Le PIB albanais par tête était d'environ 300 dollars (210 euros) dans les années 1990 - soit l'équivalent de celui de l'Afrique subsaharienne. Aujourd'hui, il dépasse les 6 000 dollars. Les investissements étrangers affluent à Tirana et sur la côte albanaise, et le pays entier bruit comme une ruche. La Macédoine comme le Monténégro connaissent un grand dynamisme. La Roumanie et la Bulgarie sont devenues membres de l'UE et leur économie est en pleine croissance. Seuls le Kosovo et la Serbie sont entravés par l'incapacité internationale à tourner la page ».
voir le site>>> « Il n'y aura pas de meilleure issue que celle proposée par le plan Ahtisaari (l'envoyé spécial des Nations unies chargé des pourparlers sur le statut final du Kosovo). (…) Le Kosovo est un Etat multiethnique. C'est le Kosovo pour lequel nous nous sommes battus et que nous tenons à préserver.(…) Nous désirons ardemment créer un Etat moderne et demandons à nos partenaires de nous aider à construire un Kosovo fondé sur la liberté, l'égalité et le respect entier des droits individuels. C'est la vision qui m'a guidée dans les montagnes enneigées lorsque j'ai pris le commandement des forces de libération en 1999, et c'est la même vision qui me guide aujourd'hui en tant que premier ministre d'un gouvernement qui souhaite que l'Europe nous donne notre chance. Nous sommes prêts ».
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