La condamnation de l’homme d’affaires Michel Ohayon ne sonne pas pour autant le glas du projet acoustique. Au contraire, le chantier s’accélère Le rythme s’accélère enfin pour le chantier du futur auditorium de Bordeaux. Mais il aura fallu pour cela que le Tribunal de Commerce vienne jouer sa partition en condamnant la Société en Nom Collectif (SNC) Brochon Puy-Paulin (contrôlée par l’homme d’affaires Michel Ohayon) à verser 1,02 millions d’euros à l’entreprise de construction Harribey, dont les traites n’avaient pas été honorées. De son côté, Michel Pétuaud-Létang, l’architecte qui supervise les travaux de réalisation de l’auditorium (en lieu et place de l’ancien cinéma Gaumont, cours George Clémenceau) estime que les choses sont désormais posées. « J’espère que tout va pouvoir redémarrer maintenant ! A ce jour, 30 % du montant des travaux ont été exécutés (soit 12 millions d’euros). Il reste à finir le gros œuvre, le second œuvre et les finitions ». Ce projet, qui est divisé en quatre parties, devrait coûter 38 millions d’euros. L’Auditorium, à lui seul, a été vendu à la mairie de Bordeaux 24 850 000 € (somme non révisable) pour un coût désormais estimé à 26 millions d’euros. «La mairie a fait une excellente affaire, elle fait déjà une plus-value », constate Michel Pétuaud-Létang. Outre l’auditorium, le programme immobilier prévoit la réalisation de 28 logements, de 1500 m2 de bureaux et d’un parking de 480 places, acheté par la société QPARK. Commencé en 2003, ce projet n’a pas été facile à mettre en œuvre et a connu moult péripéties. A l’origine, Michel Ohayon, propriétaire du Grand Hôtel de Bordeaux et doté d’un patrimoine immobilier important, se manifeste pour acquérir le terrain de l’ancien Gaumont afin d’y implanter un grand magasin. Mais les structures propres de l’ancien cinéma (absence de vitrines et de sorties de secours) n’ont pas permis de réaliser ce dessein. Michel Pétuaud-Létang lui propose alors de construire en lieu et place un auditorium. Beau projet mais qui va nécessiter un investissement important. Et sur ce point, Michel Ohayon a visiblement manqué de liquidités pour payer certaines entreprises impliquées dans ce chantier. Pour compliquer le tout, des fouilles archéologiques sont venues interrompre le chantier pendant 14 mois (découverte d’ateliers de verrier de la fin du 1er, 2ème et 3ème siècle avant JC). Avec cette condamnation, le chantier qui aurait du s’achever fin 2008 va pouvoir reprendre de manière à pouvoir jouer, peut être au second semestre 2011, une nouvelle symphonie que les mélomanes attendent depuis longtemps. Pour l’heure, Michel Ohayon a indiqué son intention de ne pas faire appel de cette condamnation, et de se conformer au jugement du Tribunal. De quoi calmer tout ce brouhaha !
Yannick Laborde