2002, cela fait 7 ans, 7 longues années que « les droites » cohabitent. La droite libérale, la droite chrétienne, la droite gaulliste, la droite conservatrice, la droite patriote, la droite molle... Ces droites, unies derrière une seule et même bannière, UMP. Une bannière en apparence solide, capable de faire l’union victorieuse en période électorale, mais fissurée en profondeur. Après ces 7 années, les dossiers s’accumulent et les scissions ne cessent de se préciser. Nicolas Sarkozy, l’OVNI politique a fait sauter valeurs, traditions et fondements idéologiques, tous sacrifiés sur l’autel de l’action, de la rapidité, du story telling et de la communication à outrance. Peut être a t-il oublié que la réflexion économique était majeure dans le processus de fondement de l'opinion du citoyen, que des valeurs découlaient la réflexion sociale, que la théologique débouchait sur le philosophique...
Avec lui, c’est la frange oubliée de l’ancienne droite qui est arrivé au pouvoir. Celle des « descendants » jamais vraiment en position pour être élu aux postes importants. Le camp des frustrés enfin couronné.
En 2 ans ½, Nicolas Sarkozy a joué avec l’idéologie de droite comme jamais personne ne l’avait fait avant lui. Cela débuta par le bling-bling qui rebuta tout ou partie des anciennes droites conservatrice et gaulliste. Cela se poursuivit avec le débat sur le travail le dimanche qui rendit la droite chrétienne quelque peu mal à l’aise. Les déséquilibres budgétaires, le creusement sans limite de la dette et le placement forcé du fils héréditaire inquiétèrent les libéraux. L’Angolagate puis l’affaire Clearstream pour fissurer la frange Gaulliste, encore, anciennement Chiraquienne et aujourd’hui bien souvent Villepiniste. Les affaires de mœurs de Frédéric Mitterand et les réactions hâtives de quelques ministres semblent avoir salement entaché le soutien, pourtant solide, de la droite conservatrice à son égard. Où que vous alliez à droite, tout le monde a désormais quelque chose à reprocher à Nicolas Sarkozy.
Fort de sa volonté de « faire » et de transcender tabous et schémas idéologiques préconçus, Nicolas Sarkozy a perdu sa politique dans le vague. Tantôt trop à gauche pour beaucoup, toujours trop à droite pour la gauche, plus rien désormais ne semble maintenir une logique entre les dossiers et les prises de position du Président.
Ailleurs sur les blogs, l’on se questionne sur la disparition progressive de tout soutien de blogueurs à Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas une surprise, il faut avoir le cœur bien accroché et les opinions très flexibles pour pouvoir suivre le rythme de Sarkozy un jour ici, l’autre là, reniant parfois des principes idéologiques portés la veille en fanfares… Pour grossir le trait, j’aurais même tendance à dire qu’il me semble aujourd’hui difficile de défendre un raisonnement personnel équilibré en matières économique, social ou politique tout en se réclamant du Sarkozysme.
Certes, nous sommes au milieu du pont. C’est aujourd’hui que peuvent être donnés les coups politiques les plus tordus, trop longtemps après une élection majeure pour que la « masse » se souvienne des promesses d’hier et trop tôt pour qu’elle sanctionne, le moment venu, le pouvoir fautif.
Les polémiques se succèdent à rythme échevelé, les flingues sont de sortie, c’est à se demander si la droite unie résistera. C'est le grand retour de la Droite la plus conne du Monde. Le vote par défaut a encore de beaux jours devant lui.