Lucky Luke est adapté à l’écran, et c’est avec toute une flopée d’acteurs que je n’aime pas du
tout. C’est bien ma veine ! Dujardin, tiens, pour commencer. On s’extasie sur son personnage de Oss 117, mais ce n’est que de l’humour frelaté, gras et poussif, qui peut faire mouche
seulement si on est vraiment peu difficile. Il m’irrite, en fait des couches, et sur-joue faute de savoir jouer. Michael Youn, ensuite. En voilà un qui a fait carrière en courant le zgueg à l’air sur tous les plateaux de télé, et en surrencherissant dans la
vulgarité et l’humour à excréments pendant des années. Franchement, je passe. Tout ça pour dire que c’est avec une pointe d’amertume que je vois débarquer cette adaption signée James Huth, déjà
malfaiteur avec Brice de Nice, autre nanard s’il en est. Pourtant, l’ensemble n’est pas si mauvais, le ton est plutôt sombre, avec une mise en place léchée et un héros tourmenté, qui n’a rien du
grand dadais décalé de la bd de Morris. Un Lucky Luke dépressif qui met quand même un sacré bout de temps pour retrouver la pêpêche et à sortir indemne d’une machination ourdie à ses dépends. Par
contre, on pourra légitimement apprécier toute une galerie de seconds rôles, de Prévost à Balmer, qui flirte assez souvent avec le réjouissant. Tout cela donne au final un objet filmique pas si
évident ou convenu que cela, tant la transposition à l’écran et la bd présentent de différences structurelles de ton qui auront le don d’énerver les lecteurs fidèles ou d’étonner les amateurs de
salles obscures. C’est bien entendu plus réussi que le dernier Astérix ( est-ce vraiment difficile ? ) ou qu’Iznogoud ( toujours avec Youn dans les mauvais coups ) mais personne ne nous
empêchera de préférer un bon Iron Man de derrière les fagots ( qui a dit Ghost Rider avec Nicholas Cage ? Sortez, de suite … ). Comme disent les japonais, nippon ni mauvais.
(6/10)