Juste pour le début :
"
Si l'on avait, lors d'un dîner, au temps de louis XIV, de louis XV , comme cela, entre gens biens, gentilshommes, clercs, honnêtes hommes , déclaré, tout de go , entre la carpe et le sanglier, que, tout bien analysé, l'idée d'un dieu vivant et crucifié n 'était pas très sérieuse, il est à peu près certain que l'on vous eut sur le champ coupé la tête après maints supplices.
Avec et après mille contorsions verbales essayez aujourd'hui, entre la poire et le fromage, d'avancer l'idée que la croissance n est peut-être ni le moteur ni l'idéal des sociétés futures et l'on vous accusera aussitôt de ramener le monde aux temps des bougies, d'être un être égoïste et sans cœur qui mesure mal les insatisfactions du monde, un repu qui crache dans la soupe, un nanti peu soucieux des besoins des autres, provocateur gras et, la croissance étant l' emploi, un pervers qui fait du chômage et des misères qu'il engendre un cancer en expansion continuelle.
Et pourtant l'angélisme des tenants de la croissance, quelque soit sa couleur, a quelque chose d'infiniment plus pervers puisqu'il ne permet pas de poser la seule question qui vaille :où allons nous?"