A las cinco de la manana…
Sarkozy est notre souverain de conversation
J’ai déjeuné successivement avec trois vieilles connaissances, l’un tendance gaulliste et souverainiste ; l’autre de gauche bobo libérale ; le troisième de droite vieille France. A ma grande surprise, ils m’ont fait exactement la même analyse : les scandales à répétition de ces derniers mois les ont révoltés, « tout ça va très mal finir », et ils prédisent une belle déculottée à Nicolas Sarkozy si Strauss-Khan se présente contre lui en 2012.
Partout, quel que soit le bord politique, c’est la même rengaine : le scandale de l’EPAD, le sommet de la Méditerranée à 5 000 € par tête de pipe, les frasques de François Mitterrand, et, pour les plus érudits, la politique budgétaire « irresponsable ». Une telle unanimité sur un échantillon ridicule soit-il montre que Nicolas Sarkozy a perdu sa capacité à mener l’agenda.
Donne-nous notre pain de ce jour
Rappelons nous des premiers mois de la présidence : la grande force de Sarkozy était de driver l’actualité, une véritable tempête médiatique du désert. Sarkozy, c’était le calendrier de l’Avent perpétuel – chaque jour, une surprise. Le Saint Nicolas des médias.
Désormais, c’est le calendrier de l’Après, voire de l’a-peu-près : quotidiennement, une bombe éclate sous les pas de l’Elysée et le Palais gère crises. Séguélagalère ! On est en droit de se demander comment les équipes pourraient sereinement réfléchir sous ce tapis de scuds à la stratégie de la France.
La raison de ce mécontentement est que l‘image si patiemment construite d’homme d’action proche du terrain et pragmatique est en train de s’effriter. Comment parler mérite après l’EPAD ? Crise sociale après la gabégie du sommet UPM ? Famille et valeurs après l’affaire Mitterrand-Polanski ? Sécurité après OM-Paris ? Réforme après Dati ?
La meilleure preuve de ce que j’avance est qu’en communiquant sur l’Agriculture et l’Identité nationale, Sarkozy a montré qu’il était décidé à reprendre un virage cosmétique à droite. La recette commence à être un poil éculée…
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