S’il y a bien un genre au sein de la scène metallique qui ne débande pas à l’heure actuelle, c’est le death. Plus de 20 ans après sa naissance (en gros, au moment de la sortie en 85 du premier album de Possessed qui contient le titre « Death Metal »), le « cadavre » bouge encore et garde de belles couleurs vertes et grises. La guerre, les catastrophes naturelles, la pandémie… Il y encore suffisamment de sujets anxiogènes aujourd’hui pour cracher sa bile sur des musiques extrêmes. Voilà une petite sélection des dernières sorties dans le genre avec trois albums emblématiques de cette rentrée.
Hackneyed, « Burn After Reaping » (Nuclear Blast/Pias)
Dans la série « Les pochettes les plus glauques de l’année », celle d’Hackneyed pourrait battre des records toutes catégories confondues. On démarre avec du lourd et du guttural sur le très court « Burn » avant de taper dans le gras (du bide) avec le bien nommé « Weed Flavoured Meat » qui dévoile ses guitares rythmiques claires et incisives. Les jeunes teutons d’Hackneyed ne rigolent pas (surtout le chanteur très « growl ») et ils ont envie qu’on les prennent au sérieux lorsqu’ils accélèrent ou ralentissent le tempo. On ne peut qu’y croire à l’écoute de titres tels que « Deatholution », « Kingdom Of Thoughts » ou « March Of The Worms ». Les asticots sont sérieusement à l’œuvre ici. Avec ce deuxième opus, on peut dire que Hackened ne cherche pas à copier ses prédécesseurs et tentent de trouver un style propre. A suivre…
Sortie le 14 août 2009
www.myspace.com/hackneyed
Nile, « Those Whom The Gods Detest » (Nuclear Blast/Pias)
Rien que le titre de cet album (« Ceux que les dieux détestent ») en dit long sur le crédo de ce groupe américain qui œuvre dans un genre tech-death avec une pointe de doom par moments. Vous allez pouvoir faire le plein de rythmiques qui coupent les gorges, de batterie broyeuses de tibias, de vocaux qui déchirent les tympans, parfois peu coutumiers de déferlantes métalliques aussi brutales. Formé en 93 par Karl Sander (guitare/voix), Chief Spires (basse/voix) et Pete Hammoura (batterie), Nile, comme son nom l’indique, montre de l’intérêt pour la culture et l’histoire égyptienne, ce qui nous change des histoires de zombies bien glauques (écoutez donc la voix orientale sur « Kafir ! »). Si vous aimez les passages chiadés, les tempos cassés, les ambiances mystico-horrifiques (« Hittite Dung Incantation »), les breaks de 3 tonnes et demi (« Utterances Of The Crawling Dead », « Those Whom The Gods Destest », « 4th Arra Of Dragon »), n’hésitez pas à jeter une oreille sur ce sixième opus d’un groupe qui vient d’atteindre un nouveau palier.
Sortie le 30 octobre 2009
www.myspace.com/nilecatacombs
Hypocrisy, « A Taste Of Extreme Divinity » (Nuclear Blast/Pias)
Avec un artwork sans aucune originalité et archi rebattu, les suédois d’Hypocrisy se présentent à nous avec un disque qui respecte les cahiers des charges imposés par le genre sans aller plus loin et c’est déjà pas mal. Derrière cette formation se cache la tête pensante Peter Tägtgren qui trouve le temps de mener à bien ces deux projets, à savoir Pain et Hypocrisy. Ça growle beaucoup alors que le duo de guitares (Peter et Andreas Holma) est efficace et non dénué d’un véritable sens de la mélodie (« Valley Of The Damned »), avec un goût prononcé pour les envolées lyriques (« Hang Him High », « Solar Empire »). La tension est toujours palpable (« Weed Out The Weak ») et les riffs vous crucifient souvent sur place (« Not Tomorrow », « Global Domination »). Sans parler des pures cavalcades qui tabassent sans vergogne (« Taste The Extreme Divine »). Un disque qui devrait ravir les fans de death mélodique.
Sortie le 23 octobre 2009
www.myspace.com/hypocrisy
Markus Schenker
Hypocrisy, « A Taste of Extreme Divinity », Album Trailer Pt. 2, Vidéo
Nile, Papyrus Containing the Spell to…, Vidéo
Hackneyed, Deatholution, Vidéo