par Didier Testot.
Les économistes lorsqu'ils commentent la situation de l'économie allemande avaient jusqu'à présent l'habitude de dire : l'Allemagne est (en comparaison de la France) particulièrement attentive à ses finances publiques.
La sortie de crise s'annonçait donc pour l'Allemagne comme rigoureuse et efficace et pour la France comme à son habitude dépensière et peu orthodoxe du côté des dépenses publiques qu'elle n'arrive toujours pas à diminuer, laissant le soin à la Cour des Comptes de nous raconter là où va notre argent sans jamais revenir.
Angela Merkel a donc décidé avec sa nouvelle coalition de baisser les impôts de 24 milliards d’euros par an à partir de 2011 (en comparaison, la pression fiscale est inférieure de 4 points à celle de la France, à 39,5 % du PIB), sans réduire les dépenses publiques. Pas de retour à l'équilibre avant 2014 selon les spécialistes, la France n'en espérait pas temps.
Et le Président Français, Nicolas Sarkozy, l'a salué ainsi : "Je me réjouis que notre grand partenaire et grand ami allemand fasse le même choix que le nôtre, celui de la baisse des impôts".
Faut-il sabrer le champagne ? L'euro fort, les déficits qui vont continuer à se creuser, une dette encore plus importante...
Reste que le modèle allemand a montré ses faiblesses dans la crise actuelle, trop dépendant du commerce mondial et pas assez de son marché intérieur.
C'est donc un pari que les Allemands vont consommer ce surplus et non épargner.
Cette crise économique est de ce point de vue extraordinaire, car les solutions retenues n'ont pas été classiques, et voir l'Allemagne s'engouffrer dans la baisse d'impôts et reporter à plus tard, le contrôle de sa dette, est de ce point de vue inédit.
Un pari comme ceux que font les investisseurs sur les marchés, que la crise soit moins forte qu'attendue, oui cela reste un pari.