The Economist publie un rapport spécial sur la Chine. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas une « force tranquille ».
Pense-t-elle vraiment par elle-même, ou se définit-elle par rapport à l’opinion de l’Ouest ? Elle ne semble pas très assurée, pas très claire dans ses objectifs. Mais c’est cette incertitude même qui est dangereuse, comme son empilage d’armes. Surtout, sa situation interne est explosive :
the next few years could be troubled ones for the bilateral relationship. China, far more than an economically challenged America, is roiled by social tensions. Protests are on the rise, corruption is rampant, crime is surging. The leadership is fearful of its own citizens. Mr Obama is dealing with a China that is at risk of overestimating its strength relative to America’s. Its frailties—social, political and economic—could eventually imperil both its own stability and its dealings with the outside world.
Pour éviter l'explosion, les dirigeants chinois jouent du nationalisme : répression, jeux olympiques et hommes sur la lune… Pour cette politique, l’idéal des droits de l’homme et l’opinion publique occidentale sont l'étincelle près du baril de poudre : « jusqu’à maintenant, l’influence la plus perturbatrice sur les relations sino-américaines a été l’opinion publique et politique en Amérique ».
Mais peut-on reprocher à la Chine de suivre notre exemple ? Nos démocraties ont vécu des siècles de dirigisme puis de nationalisme avant de devenir ce qu'elles sont. Une démocratie ne peut bien fonctionner qu’avec des gens qui partagent l’essentiel, qui ont un « nous » commun.
Pour que la Chine ait un modèle moins dangereux, il faudrait probablement que l’Europe arrive à fonctionner.
Compléments :
- Cette étude semble d’accord avec Forte Europe ?
- Sur les dernières péripéties de la constitution (?) de l’Europe : Bataille de l’Europe.
- L’article donne un peu l’image d’une Amérique et d’une Chine en ivrognes s'appuyant l’un sur l’autre. Au sujet de la réduction des émissions de dioxyde de carbone :
Like Mr Obama, (Mr Hu) will vacillate. Copenhagen is likely to be just the beginning of a long, hard, struggle between the two countries over what the other is doing. An often defensive and secretive Chinese bureaucracy up against a bewilderingly complex mishmash of competing interests in America will not make for harmony.